(II contredit ses détracteurs et démontre que le pays connaît des avancées significatives) En début de week-end, le président Boni Yayi a eu une longue séance d'échange avec une forte délégation de jeunes et sages du Plateau d'Abomey. Au cœur de cette rencontre, les questions de la révision de la constitution le chômage des jeunes et la pauvreté. Le chef de l'Etat comme on pouvait s'y attendre al une fois encore, fourni une gamme d'explication sur la nécessité de poursuivre les réformes dans le pays. Réformes qui font que le Bénin attire les regards de la communauté internationale. Occasion pour l'homme de rappeler une énième fois qu'il ne sera pas candidat en 2016.
Fataou AMOUSSA
Le projet de réforme constitutionnelle continue d'animer les débats. Les polémiques fusent de partout ainsi que des propos diffamatoires. Une situation qui est loin de soigner l'image de la démocratie béninoise chèrement acquise. Et c'est justement pour que le Bénin ne glisse dans ces travers, que le Président Boni Yayi était obligé, de faire des sorties médiatiques périodiques pour rassurer ses concitoyens. Son dernier exercice remonte au vendredi dernier où l'homme a expose les vraies raisons de l'acharnement de ses détracteurs contre le projet de modernisation de la loi fondamental. Se faisant historien du passé, le chef de l'Etat s'est d’abord livré un devoir de mémoire rappelant la genèse de projet ambitieux, lequel ouvrira de nouvelles perspectives à la nation, On peut retenir que c'est depuis 2009 que le projet de révision a été déposé au parlement.
«Pourquoi dans le temps, ceux qui s'agitent aujourd'hui n'avaient pas parlé de nouvelle république? Ils sont tous associés à la relecture.
Ils ont fait des suggestions aux différentes 'commissions que j'ai eu à mettre en place. Les raisons de leur retournement de veste ne sont pas à chercher loin. Ils savent bien ce qu'ils disent. Pour le premier magistrat de la nation, l'opinion véhiculée au sein de l'opinion publique est une pure intoxication. Il s'agit des contre-vérités qui n'ont pas leur raison d'être. Il alerte qu'il s'agit là d'un plan conçu pour déstabiliser son régime. Inutile d'aller chercher la raison ailleurs. « Mais ils n'y parviendront pas. C'est Dieu et le peuple béninois qui m'ont mis ici.
Je finirai mon mandat en beauté et je partirai en paix. Je vous le jures». a-t-il martelé. «Parce que j'ai refusé de sacrifier les intérêts supérieurs de la nation, des gens disent qu'ils vont me tuer ou qu'ils vont me rendre le pays ingouvernable. Ils financent les initiatives contre la révision, les affiches ... Ils se trompent de cible», a-t-il souligné. «La révision de la constitution et l'amélioration des conditions de vie et de travail de mes compatriotes sont liées.
Nous avons proposé trois principales innovations pour renforcer l'Etat de droit et la démocratie.
Elles répondent parfaitement aux préoccupations de la classe politique. Elles mettent l'accent sur la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes, la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) et l'imprescriptibilité des crimes économiques», a-t-il précisé. En réalité, pour le chef de l'Etat, le contenu du projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 traduit sa volonté de respecter les acquis fondamentaux de la Conférence Nationale de février 1990 et sa détermination à contribuer au renforcement et à l'enracinement de la démocratie et son souci de moderniser le système politique au Bénin. Il a réaffirmé que son projet ne vise nullement la création d'une nouvelle République qui ne repose d'ailleurs sur aucun fondement scientifique et juridique. (il ne faut pas polluer le débat scientifique par des arguments politiques ou politiciens Les gens n'ont qu'à préparer leur projets de société pour 2016 et m'oublier», a-t-il indiqué.
Le chef de l'Etat n'a pas aussi manqué d'apporter des précisions sur la commission de relecture de la constitution présidée par Maurice Ahanhanzo-Glèlè. Sur la question, le président Boni Yayi a déclaré que dans le cadre de la transmission du projet à l'Assemblée Nationale, il n'est pas tenu de prendre en compte toutes ses recommandations. «Le gouvernement est responsable. Il sait ce qu'il cherche en demandant la relecture. Qu'on ne me fasse donc pas le procès de n'avoir pas envoyé tout le rapport de mon grand frère Ahanhanzo au parlement», a-t-il clarifié. Quant aux débats sur les priorités de développement que d'aucuns estiment qu'elles passent avant tout, le président Boni Yayi n'est pas allé du dos de la cuillère pour balayer du revers de la main cette allégation qu'il qualifie de «suicidaire pour la nation». Pour lui, le mieux-être social de ses concitoyens dépend aussi et surtout du contenu de notre constitution qui doit être adapté aux réalités du moment.
«Dans l'espace Uemoa, hormis le Mali qui était en crise, le Bénin est le seul pays à ne pas avoir constitutionnalisé la Cour des comptes.
Et pour cela, des partenaires techniques et financiers refusent de nous aider. Chaque année, plus 120 milliards de F Cfa nous échappent alors qu'on pouvait les utiliser pour construire les routes, les adductions d'eau potable, produire l'électricité et garantir la santé pour tous. La lutte contre la corruption et la constitutionnalisation de la Cena permettront de faire des économies énormes à notre pays. Et on pourra renforcer les investissements sociaux. Mes chers parents, j'aime trop le Bénin.
Je ne peux jamais le trahir. Croyez-moi. Je dis la vérité. Ma conviction religieuse et mon éducation ne me permettent pas de mentir», a affirmé le chef de l'Etat. «Avant de partir, je veux laisser un pays apaisé et bien gouverné sur tous les plans. Celui qui vole le pays doit être conscient que tôt au tard, il sera poursuivi par la justice», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, au sujet de la situation économique du Bénin que d'aucuns qualifient des plus désastreuses dans la sous-région, le président de la République y apporte une contradiction terrible.
A aucun moment, le Bénin ne se retrouve en bas de l'échelle; restitue le président Boni Yayi qui a affirmé haut et fort que le Bénin n'est jamais « le dernier dans tous les domaines en Afrique». Lorsque vous prenez la situation de la pauvreté en Afrique, dit-il, le Bénin est l'exemple de bon élève dans la Cedeao et l'Uemoa. «En Afrique subsaharienne, le Bénin est déclaré peloton de tête des 10 pays en bonne voie d'atteindre les omd. Ces avancées sont qualifiées d'excellents par plusieurs rapports fiables internationaux. L’indice du développement humain du Pnud le positionne au 3e rang des pays de l'Uemoa avec un bon indice. Dans l'Uemoa, il détient les meilleures statistiques sur la base des indicateurs macroéconomiques», a-t-il annoncé. Comme pour dire que malgré la conjoncture économique mondiale difficile, l'espoir et l'espérance sont permis.
Certes, il reconnaît humblement que tout n'est pas rose. Toutefois, il estime que le bilan de ses réalisations depuis 2006 est reluisant et substantiel. Halte donc à la désinformation et à la campagne d'intoxication orchestrée partout la nation mérite mieux que cela.