Décidément « Le Matinal » a de la mémoire. Contrairement à nos dirigeants actuels qui ont perdu la boussole. Il y a quelques mois, après la « douteuse » tentative d’empoisonnement, le chef de l’Etat recevait le président Adrien Houngbédji. Quelques temps après, il le qualifiait « d’Homme d’Etat ». Aujourd’hui que Houngbédji a posé les actes d’un vrai Homme d’Etat, le Pouvoir prépare déjà, une vraie campagne d’intoxication contre lui.
Adrien Houngbédji étonnera toujours les Béninois. Et en premier lieu, leur président, Yayi Boni qui montre aujourd’hui qu’il est « un intrus » qui pensait connaître la maison. Adrien Houngbédji vient de lui démontrer qu’une chose est d’avoir le pouvoir, une autre est de savoir l’exercer.
Ainsi donc, parce que Houngbédji a débarqué chez lui pour des « salamalecs » politiques, Yayi Boni pensait avoir obtenu « Le Saint Graal ». Fidèle à sa tradition, il s’est plié en quatre pour dire des flatteries. Se prenait-il pour un ‘’Renard’’ et Houngbédji le ‘’Corbeau’’. Tout porte à le croire. En tout cas, il a en son temps traité Houngbédji « d’Homme d’Etat ». De citoyen conscient. Bref, des blablablas qu’on lui connaît lorsqu’il a besoin de vous. Mais qu’il oublie très vite lorsqu’il finit d’obtenir ce qu’il veut.
Mais Adrien Houngbédji n’est pas né de la dernière pluie. Quand même. Un quart de siècle de politique ne fait pas de vous un ‘’Corbeau’’ au Bénin. Mais plutôt un ‘’Renard’’. Mais un ‘’Renard’’ qui ne veut rien obtenir d’un ‘’Corbeau’’ qui se croit plus malin que tous les animaux de la forêt.
La vengeance de Houngbédji…
C’est ainsi que Yayi Boni attendait de Houngbédji un renvoi de l’ascenseur, pour l’avoir affublé de l’expression « Homme d’Etat ». Pour lui, il a tout donné à Houngbédji. Donc, le leader des « tchoco-tchoco » devrait se prosterner devant lui comme ses ministres pantins qu’il nomme. Erreur.
A l’université de vacances du Prd, il envoie tout le Palais de la présidence pour impressionner Houngbédji. Il envoie même l’homme le plus détesté de la classe politique béninoise, « Monsieur tous les régimes », l’unique en son genre, son excellence Monsieur Amos Elègbè 1er (le dernier de son espèce). Objectif, dissuader Houngbédji>
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Lui faire toutes les promesses pour qu’il dise oui à la révision de la Constitution.
C’est quand même curieux, cette attitude de Yayi Boni. Résumons : Par deux fois, il a gagné les élections contre Houngbédji. La première fois de façon honorable. La deuxième fois…Bon bref. Silence … A chaque fois, Houngbédji a eu l’humilité de reconnaître sa défaite. Et à chaque fois, il est le dindon de la farce. Durant plus de sept ans, il a été humilié. Injurié.
Comment est-ce que dans ces conditions, Yayi peut-il penser un instant que Houngbédji appellera à réviser la Constitution ? L’anglais dira « no sense ». Incroyable. C’est vrai qu’il y en a qui pensent que seules, leurs mamans font des enfants intelligents.
Houngbédji a montré que sa maman sait faire aussi des enfants intelligents. Et il l’a montré de la plus belle manière. Morceaux choisis :
« Nous sommes tous aussi préoccupés par la lutte engagée par le Gouvernement contre la vente de l’essence "kpayo". Il n’est pas acceptable de prétendre supprimer cette activité qui constitue bien souvent, et depuis des décennies, la seule source de revenus de la frange la plus démunie de nos populations, sans avoir résolu le problème de la réinsertion des acteurs de ce secteur. Il est inacceptable que la répression s’abatte avec férocité sur les vendeurs de "kpayo" dans certaines régions ; que l’on y casse, que l’on y détruise, que l’on y tue, pendant qu’ailleurs on se montre tolérant ». Il veut dire par ces mots que le régime tue de Porto-Novo à Bohicon, alors que dans les régions « Nagot », on continue de vendre l’essence. Ce qui est vrai : non loin de la maison de Yayi Boni à Tchaourou, on continue de vendre de l’essence "kpayo".
« De Changement en Emergence, d’Emergence en Refondation, le gouvernement de notre pays s’est illustré par les chantiers non achevés. Et c’est dans ce contexte de réformes mal engagées et non abouties qu’il fonce tête baissée dans un projet de révision constitutionnelle aux objectifs non élucidés. Révision de la Constitution pour quoi faire ? Pour rendre imprescriptibles les crimes économiques ? Le nouveau Code de procédure pénale l’a déjà fait. Pour pérenniser la Céna ? Le nouveau Code électoral l’a déjà fait. Pour voter des propositions de lois d’initiative populaire ? Celles d’initiative gouvernementale et parlementaire engorgent déjà l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, à tel point qu’elle n’arrive pas à les examiner. Tout ce remue-ménage, tout ce désordre, pour si peu ? La vérité c’est que le Gouvernement fait mystère de ses intentions réelles. Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils veulent réellement. Et ils ne le diront pas, parce qu’ils savent que notre peuple est contre toute forme de révision opportuniste. ». Sans commentaire, le texte s’explique de lui-même.
Et pour terminer, il dit : Carton rouge. Une manière élégante de dire démissionne mon pote.
Le régime prépare la réplique…
Hier, les sbires du régime ont parcouru les rédactions. Pour donner la bonne nouvelle de leur leader sous forme de dénigrement. Il faut salir Adrien Houngbédji. Il faut le noircir complètement. Ils feront circuler trois fausses informations à travers la presse écrite et l’Office de radiodiffusion et télévision de Boni en abrégé « Ortb ») se chargera de faire le sale boulot. Comme d’habitude.
Premièrement, ils écriront que Houngbédji voulait entrer au gouvernement. Ce n’est pas nouveau. Chaque fois que Adrien Houngbédji fait une sortie médiatique contre le régime, c’est le même refrain. Il veut entrer au gouvernement et Yayi a dit non. On a compris depuis longtemps. Mensonges.
Ils diront aussi que Houngbédji veut un poste à l’étranger. Francophonie par exemple. Mensonges aussi. Ou alors c’est le régime qui est incompétent. C’est depuis 2008 qu’ils le disent. La diplomatie béninoise est donc moribonde.
Enfin, ils diront que Houngbédji voulait de l’argent auprès de Yayi. Nada. C’est la loi qui lui permet de réclamer ses dépenses de campagne. Le régime en a fait un objet de chantage.
Donc, attendez-vous à lire et entendre des vertes et des pas mûres sur Houngbédji. Mais vous aurez compris qu’il s’agit d’une campagne mensongère. C’est la spécialité du Régime du Changement.
