Les membres de la commission linguistique Boo, appuyés des députés des cadres de leur communauté, étaient en réunion le samedi 07 septembre 2013 à Parakou. Au cours de ce conclave, ils ont fustigé l’affiliation de leur langue, appartenant au groupe linguistique Mandé, au Bariba, qui relève du groupe linguistique Gour.
Le ton et l’allure de la déclaration rendue publique, traduisent leur mécontentement contre Yayi Boni et son ministre des Enseignements maternel et primaire, Eric K. N’Da. Lire la déclaration.La commission linguistique Boo, élargie aux Députés et aux cadres Boo, s’est réunie le samedi 07 septembre 2013 dans l’enceinte de l’Ecole Primaire Publique de Zongo II de Parakou. Au nombre des points inscrits à l’ordre du jour, figure la question de l’introduction des langues nationales
dans l’enseignement maternel et primaire à partir de la rentrée scolaire 2013 -2014.A cet effet, la communauté Boo du Bénin salue enfin l’initiative du gouvernement pour sa noble vision de promotion des langues nationales. Pour la phase pilote, certaines langues seraient retenues au plan national sur la base d’un certain nombre de critères et de statistiques qui restent à clarifier. Ainsi dans le Borgou et l’Alibori qui nous concernent, les langues Dendi et Baatonu seraient retenues pour cette phase d’expérimentation.
Loin de réveiller les vieux démons, la communauté boo, rattachée à son histoire bien connue des peuples du Borgou, refuse que sa langue soit considérée comme apparentée à la langue baatonu. En effet, le Boo et le baatonu n’ont aucune affinité linguistique et le Boo ne saurait être assimilé au baatonu aux fins de proposer cette langue pour être enseignée dans les communes de Ségbana et Kalalé respectivement peuplées de 75 % et 30% de Boo et dans les localités boo des autres Communes. Le Boo appartenant au groupe linguistique Mande ne saurait se retrouver avec le baatonu appartenant au groupe linguistique Gour. Par ailleurs, dans la commune de Ségbana, il n’a existé aucune localité où le baatonu est parlé. Historiquement, il en est de même pour la commune de Kalalé. Par conséquent, le peuple Boo ne saurait accepter l’enseignement de la langue baatonu dans les localités Boo. Vouloir imposer l’enseignement du baatonu en milieu Boo serait précipité le rattachement de la communauté boo au Nigéria, dans la mesure où les Boo continuent de s’interroger sur l’importance que leur accordent les gouvernants du Bénin.
Nous boo refusons de voir nos calvaires liés au non bitumage des routes Kandi-Ségbana et Nikki-Kalalé-Ségbana aggravés par des calculs politiciens.Sur le plan de la documentation écrite en langue nationale, le Boo n’a rien à envier aux autres communautés linguistiques. Tout en soutenant l’introduction de l’enseignement des langues nationales dans les établissements maternel et primaire, nous souhaitons que le Boo et le Peulh soient retenus dans les communes de Ségbana et de Kalalé.Nous acceptons la cohabitation pacifique du Boo avec les autres ethnies du Bénin, mais rejetons catégoriquement le phagocytage de notre langue.Enfin, nous demandons aux initiateurs de l’insertion des langues nationales dans l’enseignement maternel et primaire, de revoir leur copie.