Pour une énième fois, le chef de l’Etat a réitéré les arguments qui militent en faveur de son projet de ‘’modernisation de la Constitution’’ béninoise du 11 décembre 1990. C’est devant quelques têtes couronnées et populations d’Abomey qu’il a reçues au Palais de la Marina la semaine écoulée et dont les images ont été largement relayées, tout au long du week-end.
Boni Yayi tient sincèrement à son projet de révision de la Constitution. Il ne rate aucune occasion pour le rappeler. Devant les têtes couronnées d’Abomey, il n’a pas manqué de le faire. Pour Boni Yayi, la constitutionnalisation de l’imprescriptibilité des crimes économiques est indispensable pour lutter efficacement contre la corruption. A ses dires, ceux qui disent le contraire mentent au peuple.
Pour ce qui concerne la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), il affirme qu’une Loi ne suffit pas pour son institutionnalisation.
En effet, selon le chef de l’Etat, si l’on se contente d’une simple Loi, lorsqu’un autre Gouvernement viendra ou que la majorité au parlement va varier, celle-ci peut subir banalement le coup d’une abrogation. Or, si c’est dans la Constitution, la procédure serait plus lourde. Donc on doit constitutionnaliser la CENA. Sur le point qui concerne la création d’une Cour des comptes, l’objectif, c’est de mieux gérer les ressources publiques, car celle-ci sera indépendante.
Sur la polémique au sujet de l’authenticité du texte remis au Parlement, Boni Yayi sort l’argument usité précédemment par son ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, François Abiola. Il s’agit de la commission Balladur mise en place par Sarkozy en France, lors du projet de réforme de la Constitution française. Le chef de l’Etat note que cette fameuse commission a même été mise en place dans la même période que celle qu’il a mise en place au Bénin. Et pour convaincre son auditoire, il a eu recours au serment : « Je vous le jure ». A cet effet, il exprime clairement à son ‘’grand frère Ahanhanzo’’ (Président de la première commission mise en place) comme il l’a appelé, que sa déclaration sur les ondes concernant l’authenticité du rapport qu’il a déposé, n’est pas justifié.
Le chef de l’Etat, en tant que symbole de l’unité nationale, a invité les uns et les autres au calme pour un débat apaisé. Surtout « pas d’injure », déclare t-il en s’adressant aux antirévisionnistes. « Nous sommes les mêmes… Le Bénin appartient à nous tous…d’abord à Dieu… ». Comme à l’accoutumée, il n’a pas manqué de réitérer son ardent désir de ne pas vouloir s’éterniser au pouvoir à travers son projet.