Le week-end dernier, le Parti du renouveau démocratique (Prd) a tenu au stade municipal de Djeffa dans la commune de Sèmè-Podji, la 4ème édition de son université de vacances. Au cours des travaux, le président du Prd a tenu des propos très acerbes à l'encontre du président Boni Yayi et ses collaborateurs. Alors que les relations entre les deux hommes semblaient s'améliorer avec leurs contacts répétés, le leader des Tchoko-tchoko vient de jeter le pavé dans la mare comme pour dire que la discorde reste de mise.
Le Prd de Me Adrien Houngbédji, lors de sa quatrième édition de l'Université de vacances qui s'est tenue le week-end écoulé, s'est enfin officiellement prononcé. Le sujet qui retient le plus d'attention est bien celui du projet de révision de la loi fondamentale béninoise. Et la décision de Boni Yayi de modifier la Constitution béninoise pourrait plonger le pays dans une situation inconfortable. C'est le moins qu'on puisse dire à l'analyse des propos menaçants empreints de détermination tenus ce samedi 07 septembre par Me Adrien Houngbédji. ''Le Prd ne restera pas passif devant la diversion, la provocation et l'intimidation si le gouvernement ne nous écoute pas, nous changerons de braquet. Qu'il revisite l'histoire et même les évènements contemporains il arrive un moment où les forces de sécurité lancées aux trousses du peuple finissent par fraterniser avec le peuple.'' Ainsi s'exprimait Me Adrien Houngbédji dans son allocution à l'ouverture de l'Université de vacances organisée par son parti sur le terrain de football de Djeffa dans la commune de Sèmè-Podji. C'est en effet une déclaration de mise en garde qui annonce des moments de tension entre ce regroupement politique et le gouvernement en place, les semaines à venir, étant donné que le chef de l'Etat tient à aller plus loin dans ses réformes au sommet de l'Etat. Il l'a encore réaffirmé dans un discours lors de sa rencontre avec les sages du plateau d'Abomey le week-end écoulé. L'on se rend simplement compte que le patron de la Marina a changé de ton sans pour autant renoncer à la modification de la loi fondamentale du pays. Cette nouvelle réaction du Prd ne fait que conforter le camp des antirévisionnistes qui viennent officiellement de recevoir de nouveaux adhérents.
Le naturel revient au galop !
Me Adrien Houngbédji et les siens n'ont pas pour autant oublier le hold-up électoral de 2011 qui a provoqué chez chacun et chacune d'entre eux, un traumatisme profond car " la violence était à nos portes " a déclaré le leader des ''Tchoco-Tchoco''. On aurait pu imaginer qu'après une telle frustration, le Prd se livre à une sorte de guérilla politique, adepte de la politique de la chaise vide ponctuée de marches et de manifestations sous tous les prétextes, émaillée de discours et de communiqués incendiaires de tous les instants, pour entretenir dans le pays une ambiance de contestation permanente, avec ses conséquences et ces séquelles sur la quiétude des populations et le développement du pays. Le président du Prd reconnait en effet, qu'à la crise politique, née des lendemains de l'élection présidentielle de mars 2011, se succède une crise économique et sociale pernicieuse sur fond de crise de confiance exacerbée. Les populations du Bénin vivent dans une incertitude grandissante et une inquiétude de plus en plus croissante. Les partenaires au développement devisent sur les tristes indicateurs non sans appréhension. " Malheureusement, aux appels pressants des forces politiques et sociales pour un dialogue politique national inclusif, le gouvernement préfère jouer la carte de la diversion, de la provocation et de l'intimidation. Diversion, lorsqu'il prétend que le mal dont souffre le Bénin réside dans sa Constitution qu'il lui faut à tout prix réviser, cette même Constitution qui depuis 23 ans permet à nos institutions de fonctionner cahin caha, mais sans crise majeure " a-t-il déclaré.
Amos Elègbè de trop
" Il s'est produit des incidents qui auraient pu susciter votre réaction. Certains qu'on n'a pas invités, ont pris la parole. Je vous remercie pour votre patience. Pour notre université de vacances, nous n'avons invité que deux ministres notamment celui de la Justice pour nous parler des réformes. Et, tout le Palais est venu. Est-ce que nous avons invité Amos Elègbè et une madame dont j'ignore le nom (Ndlr : ministre de la Famille) ? Non, ils sont venus faire obstruction à nos assises... ", s'est permis de dire Me Adrien Houngbédji à la clôture de la 4ème édition de l'université de vacances, fustigeant ainsi la présence des ''amis d'hier'' du Prd. " Le Conseiller aux affaires politiques du Chef de l'Etat est venu pour influencer les décisions des assises, nous avons en face de nous une équipe gouvernementale qui a peur… " Ajoute le président du Prd. On voit à travers ces réactions, que les concertations sont pourries depuis le refus du Prd de faire son entrée dans le dernier gouvernement de Yayi II suite au remaniement. Jusqu'où ira le Prd à présent ? La question mérite d'être posée.