En cette période de déclarations et d’incitations de candidatures à l’élection présidentielle de février-mars 2016, nombre de citoyens béninois s’interrogent sur ce que nous réserve cette consultation. Quels sont les critères qui pourraient motiver le choix de chacun ?
«Convergence d’actions pour l’unité nationale du Bénin» (Caunab), par le présent appel, voudrait apporter sa contribution pour la préservation de la cohésion nationale.
Il est certain que la force persuasive des moyens financiers des candidats aura, sans nul doute, un effet certain sur les choix et que l’appartenance ethnique ou régionale influencera les électeurs.
Au-delà de ces évidences, Caunab en appel à l’intelligentsia béninoise et aux forces sociales et politiques du pays pour qu’elles s’engagent à poser les problèmes essentiels du Bénin et mettent l’accent sur les principaux défis que doit relever le prochain Président de la République.
Pour Caunab, ces problèmes et ces défis se rapportent à l’essence de notre système politique et aux choix du mode de développement du Bénin.
Le forum organisé par notre association sur la problématique du régionalisme et de l’unité nationale a, dans son document de consensus, suggéré des approches de solutions qui sont aujourd’hui d’actualité.
Il est urgent que les débats actuels, centrés sur les lieux communs et les personnes, laissent la place à l’analyse des positions et propositions des candidats ou futurs candidats de 2016, sur notre système politique et sur le mode de développement qui s’imposent à notre pays. C’est à la lumière des leçons de notre expérience récente qu’il convient de mener la réflexion.
Quelles leçons tirons-nous des vingt cinq dernières années de la vie politique béninoise ?
C’est en vain que certains ont essayé de réclamer une concertation nationale pour aboutir à une sorte de consensus qui serve d’exigence minimum dans l’élaboration des programmes et des projets de société des aspirants à la direction de notre pays. Mais, ce sont-ils réellement donné tous les moyens d’y parvenir ?
Si les hommes politiques se refusent à lancer une telle entreprise, embourbés qu’ils sont dans leurs habituels calculs politiciens destinés à prendre part au pouvoir, Caunab estime qu’il est du devoir des citoyens soucieux de la cohésion et de la paix au Bénin de les y inviter et, dans le cas probable de résistance, de prendre des initiatives citoyennes indépendantes en conséquence afin de pouvoir juger de la sincérité de leurs déclarations d’amour pour la patrie.
En choisissant de prendre à bras le corps l’organisation d’une telle concertation, nous devons tout faire pour impliquer l’ensemble des forces sociales, politiques et gouvernementales afin qu’elles veillent au suivi des conclusions qui en sortiront. Nous devons en particulier obtenir que ces conclusions soient revisitées par le pouvoir qui sortira en Avril prochain de la volonté populaire. Nous devons obtenir que toutes les composantes de la société béninoise, sans exclusive, soient invitées par la nouvelle équipe dirigeante du Bénin à s’exprimer au cours d’un processus de consultation publique.
Caunab souhaite que toutes les bonnes volontés, qui adhèrent à la démarche qu’elle propose, conjuguent leurs efforts en vue d’élaborer un consensus autour des leçons de notre système politique et du mode de développement du Bénin depuis la Conférence Nationale des forces vives de la Nation.
Elle lance un appel à tous les citoyens, à toutes les organisations de la société civile, à toutes les organisations professionnelles et à tous les groupes politiques afin qu’ils se joignent à elle afin de construire les bases indispensables pour la paix en cette période de grands risques et pour le renforcement de l’unité nationale.
Caunab se met à la disposition de tous pour l’organisation, en commun, d’une concertation de toutes les forces vives béninoises éprises de paix, d’une volonté de préservation de la cohésion du pays, et mues par un réel sentiment patriotique.
Fait à Cotonou, le 07 Octobre 2015
Pour Le Bureau Exécutif National de CAUNAB
Le Président
Adékpédjou S. AKINDES