Jusqu’à hier mercredi 7 octobre, les cours n’ont pas repris dans plusieurs établissements primaires publics de Parakou. Si les usagers des écoles s’affairent au nettoyage des lieux et à l’inscription des apprenants, soixante douze heures encore après la rentrée effective des classes, c’est plutôt le manque criard de salles de classe et de matériel et la pénurie d’enseignants qui constituent un casse-tête pour certains responsables et associations des parents d’élèves. « Il y a manque de mobiliers et le peu qui est là, n’est même pas en bon état », se désole Ibrahima Abdoulaye, directeur de l’EPP Abdoulaye Issa / Groupe C dans le 3è arrondissement de Parakou. A ce niveau, deux enseignants sont encore attendus pour prendre les classes de CP et de CE2, confie le chef d’établissement.
Outre la pénurie d’enseignants, le manque de cahiers d’activités est signalé dans plusieurs établissements comme à l’Ecole primaire publique centre de Parakou où la situation est alarmante. Première école du Nord située en plein cœur de Parakou dans le 2è arrondissement, cet établissement vieux de 109 ans végète par ailleurs, dans un piteux état. Bâtiments vétustes transformés en chambres de passage la nuit par les populations riveraines, portes et fenêtres branlantes, toitures envahies par les chauves-souris, cour à relief accidenté et jonchée d’ordures et d’excréments, c’est dans un environnement véritablement malsain que les enseignants et les écoliers de cet établissement devront mener les activités pédagogiques. A cela s’ajoute un manque de tables-bancs et d’enseignants. Un déficit d’au moins 20 tables-bancs et d’un enseignant est signalé au groupe A du complexe scolaire ; ce qui obligerait à jumeler les classes de CI et CP, à en croire le directeur Léon A. Tchibozo. S’il souhaite que ce jeudi, se déroulent les premiers cours, les enseignants de l’école craignant pour leur santé, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils comptent boycotter les activités pédagogiques et projettent manifester leur ras-le-bol lundi prochain au drapeau à l’hôtel de ville, après les diverses requêtes et cris de cœur restés lettres mortes.
A l’EPP Koroborou dans le 2è arrondissement, ce sont les enseignants qui attendent plutôt les écoliers avant de démarrer les cours ; selon des indiscrétions, ces derniers fuiraient les activités de nettoyage de l’école envahie par les hautes herbes.
Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori