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Choix du candidat FCBE pour 2016 : Un casse tête chinois pour Boni Yayi
Publié le jeudi 8 octobre 2015  |  La Nouvelle Expression
Forces
© Autre presse par DR
Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE)




Acculé et sous pression à quatre mois du scrutin présidentiel du 28 février 2016, le Président de la République Boni Yayi, en fin de son dernier mandat, est très soucieux de savoir si son dauphin en 2016 sera soutenu entièrement par les FCBE et si celui-ci pourra remporter la présidentielle. Ce qui lui complique la tâche, c’est sa hantise à vouloir assurer ses arrières et continuer à tirer les ficelles.

Matini MARCOS

Pour tout l’or du monde, beaucoup ne voudraient être à la place de Boni Yayi en fin de son dernier mandat. A quatre mois de la présidentielle du 28 février 2016, la plus grande alliance de partis politiques « Forces cauris pour un Bénin émergeant » (FCBE), dont il est le chef de file, est à la recherche d’un candidat consensuel. Là où l’exercice est éprouvant pour ses nerfs, c’est quand il retrouve parmi les prétendants, certains de ses premiers alliés devenus ses premiers adversaires (Suivez mon regard), sans compter d’autres qui lui promettent les couloirs de la justice pour répondre entre autres aux victimes de la vaste escroquerie de « ICC services », à la disparition tragique de ce fonctionnaire du ministère de l’Economie et des finances, Urbain Dangnivo. Du coup, n’ayant pas réussi à réviser la constitution pour se maintenir au pouvoir à l’instar de certains de ses pairs africains, Yayi se trouve confronté à des équations à inconnus multiples. Primo, désigner forcément un candidat consensuel, Secundo, ce candidat pourra-t-il remporter l’élection présidentielle de 2016 ? Tertio, ce candidat pourra-t-il, sur toute la ligne, assurer les arrières du chef?



L’équation du candidat consensuel



Ayant longtemps focalisé l’attention sur la révision de la constitution, Boni Yayi n’avait cessé de brandir le glaive sur tous ceux qui pouvaient alors émerger et lui faire de l’ombre dans sa famille ^politique comme dans son entourage immédiat. Malheureusement pour lui, la révision n’a pas prospéré et il se retrouve à la tête d’un attelage de partis politiques aux intérêts divergents.

Dès lors, il lui semble difficile, voire quasi-impossible de réaliser le consensus autour d’un candidat. L’année passée, c’est le nom de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Nassirou Bako Arifari, qui était cité comme dauphin. Puis après, ont suivi les noms de l’actuel ministre de l’Economie et des finances, Komi Koutché, de Barthélémy Kassa , de celui du vice-premier ministre François Abiola, celui du Directeur de cabinet de la BOAD, Bio Sawé ; et encore de du Premier ministre Lionel Zinsou.

D’aucuns parlent aussi de son ancien Premier ministre Pascal Koupaki. Tous ces noms cités ont chacun leurs sympathisants, leurs courtisans. Dans ce méli-mélo, il est peu probable qu’en choisissant l’un d’eux, les autres soient contents. A supposer même que les personnalités citées approuvent le choix de Yayi, ce qui, à l’évidence, ne va pas de soi, il n’est pas sûr que leurs partisans suivent le mot d’ordre parce que se sentant trahis. De plus, le fait que la FCBE constitue une alliance hétéroclite, rend plus difficile encore la tâche à Boni Yayi. Surpris pas le temps, Boni Yayi est comme contraint aujourd’hui de désigner dans la précipitation un candidat qui sera loin d’être consensuel. Là où le bât blesse, il n’aura pas le temps nécessaire de colmater les brèches et bonjour les dégâts !



Baromètre de la confiance

La première paire de manches est de choisir un candidat consensuel, l’autre est que ce candidat choisi assure ses arrières sur toute la ligne. N’ayant aucun baromètre pour mesurer le degré de fidélité, il n’est pas impossible qu’il soit déçu à la longue. Or son deuxième souci c’est devoir compter entièrement sur ce candidat pour assurer ses arrières. Ce qui a priori n’est pas un acquis, surtout qu’à quatre mois du scrutin présidentiel, des ténors politiques ne sont si bêtes pour croiser les bras, ne pas négocier en sourdine un « plan B » et attendre que Boni Yayi sorte de ses hésitations pour enfin désigner un candidat FCBE qui ne leur sera pas forcément pas favorable. Or il est bien conscient qu’un mauvais choix conduira la mouvance à l’échec.

L’équation de la victoire et l’impartialité de la Cour constitutionnelle

Si le chef de file des FCBE réussit à choisir un candidat consensuel, digne de confiance, il devra se battre sur le terrain pour lui faire gagner l’élection. Conscient que la tâche ne sera pas facile, il a d’ailleurs fait appel aux anciens ténors FCBE qui avaient claqué la porte et à qui, il avait fait des misères lors des législatives passées. Bien entendu, beaucoup ont refusé de saisir la main tendue. Toutefois, il a renoué avec le terrain. N’a-t-il pas déclaré, lors du lancement des activités agricoles à Banikoara : « 2016 ne se fera pas sans nous ». C’est dire que Patrice Talon, Sébastien Ajavon et autres candidats annoncés devront se préparer à le croiser sur le terrain, car il entend baliser le terrain pour son dauphin En effet, les indiscrétions font état de ce qu’il fera campagne aux côtés de son choix, et qu’il a promis une campagne électorale d’enfer contre ses adversaires politiques, surtout contre l’un d’eux, qui fut son allié de 2006 à 2011 et qui actuellement fait objet de tracasseries intenses. Seulement, rien n’est gagné d’avance quand on sait que nombre de Béninois ne veulent pas de « Après nous, c’est nous ». La partie risque d’être palpitante. Le moins qu’on puisse souhaiter est que, au nom de la paix, la Cour constitutionnelle dont les décisions sont fortement critiquées redonne confiance à tous et reste impartiale, quelles que soientt les tentations.
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