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Primature béninoise : Lionel Zinsou, excès de discrétion ou manque de punch ?
Publié le jeudi 8 octobre 2015  |  La Nouvelle Expression




Le Bénin, à la faveur du dernier remaniement ministériel opéré par le
président Boni Yayi, s’est vu doter d’une Primature, laquelle est
dévolue au Franco-Béninois Lionel Zinsou, célèbre inconnu au pays de
Béhanzin, mais illustre et célébrissime cadre dans l’Hexagone ; si
l’on s’en tient, du moins, aux témoignages et confidences tous azimuts
qui accompagnèrent cette nomination somme toute curieuse aux yeux de
plus d’un Béninois. Ce Premier ministre, dont la nomination n’est
intervenue qu’à quelques mois de la fin du deuxième quinquennat
constitutionnel du chef de l’Etat, a ainsi atterri dans le paysage
politique béninois dans un contexte préélectoral, d’où les
commentaires, parfois désobligeants, suscités par son entrée au
gouvernement du président Boni Yayi. Les réactions, honnêtement
parlant, se sont faites caustiques et incisives, et ce, pour une
double raison. La première est liée à la nature du poste : la
Primature. Ce fut plus qu’une surprise pour les Béninois, en effet, de
voir Boni Yayi emboucher la même trompette que le général Mathieu
Kérékou qui avait fait la même option lors de son premier mandat de
l’ère démocratique. Le poste de Premier ministre, alors échu à Me
Adrien Houngbédji, avait provoqué tollé général et levée de bois
verts. La personne de l’occupant n’avait toutefois pas induit de
réactions négatives outre mesure, si ce ne furent quelques ragots et
cancans ayant fustigé le consentement de l’homme, avocat de son état
et juriste éprouvé, dans un pays où le régime est de type présidentiel
et, par conséquent, ne requérant pas un tel poste. Quant au cas
Zinsou, tant la nature du poste que sa propre personne ont provoqué,
de la part de la majorité des Béninois, un accueil plutôt glacial à sa
nomination. Car, métis, et à vue d’œil plus Blanc que Noir, puis
inconnu au bataillon aussi bien en politique qu’à n’importe quel autre
point de vue sous nos cieux, ce ‘’messie’’ de Premier ministre
flambant neuf passe, pour ses compatriotes béninois, plutôt pour un
toubab qu’un frère de sang. C’est le sentiment largement partagé par
la majorité écrasante de ceux dont les médias ont recueilli les avis à
son sujet. L’homme, aujourd’hui encore, continue d’être vu sous cet
angle quelques mois après sa nomination, par des Béninois qui le
voient et le considèrent comme trop éloigné d’eux et de leurs
préoccupations. En cause, son extrême discrétion, laquelle frise même,
d’après une certaine opinion, un manque de punch politique voire un
désintérêt patent pour le Bénin. D’aucuns le jugent comme un Français
peu concerné par la misère des ‘’nègres’’ béninois. Bref, Lionel
Zinsou, à en croire une large frange de l’opinion béninoise,
manquerait d’actions d’éclats dans le sens de l’amélioration du
quotidien de ses compatriotes béninois, mission qui, pourtant, aurait
justifié le choix porté sur sa personne en qualité de Premier
ministre.
Sébastien DOSSA
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