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© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi |
Cotonou, - Le principal opposant au président béninois Thomas Boni Yayi, l’homme d’affaires Patrice Talon, est rentré jeudi à Cotonou après deux ans d’exil et a confirmé implicitement sa candidature à l’élection présidentielle, a constaté un journaliste de l’AFP.
Bien qu’il n’ait pas officiellement déclaré sa candidature pour le scrutin du 28 février, M. Talon a déclaré jeudi aux journalistes devant son domicile que "cette question ne se pose plus", ajoutant qu’il "ne reste qu’à en définir les contours, le cadre, aller au charbon".
Selon ses proches collaborateurs et amis politiques, qui ont récemment multiplié meetings et rencontres pour préparer le terrain à l’ancien "roi du coton", M. Talon, 57 ans, se préparait depuis quelques temps pour la présidentielle.
Parti en exil à Paris il y a plus de deux ans, mais toujours resté très actif au sein de l’opposition, l’homme d’affaires, interrogé le mois dernier sur son éventuelle candidature par l’hebdomadaire Jeune Afrique, avait confié : "Oui, je l’envisage". Il avait ajouté qu’il s’apprêtait à rentrer à Cotonou "en octobre au plus tard".
M. Talon a atterri à l’aéroport de Cotonou en fin de matinée, en provenance d’Abidjan. Il s’est dit "heureux" d’être de retour et a tenu remercier les "autorités de son pays qui (l’ont) laissé rentrer. Je suis fier de mon pays, nous venons de prouver que nous sommes un grand pays. Nous savons oublier nos différends, nos rancoeurs".
Entrepreneur incontournable au Bénin, contrôlant le secteur clé du coton et la gestion du port de Cotonou, Patrice Talon fut un des acteurs les plus puissants de la vie économique du pays avant de devenir l’ennemi public numéro un de M. Boni Yayi.
Longtemps proche du chef de l’Etat, dont il avait financé les deux campagnes présidentielles en 2006 et 2011, il a été accusé d’être le cerveau d’une tentative d’empoisonnement du président en 2012, puis d’être impliqué dans une tentative d’attentat à la sûreté de l’Etat en 2013.
A l’époque, M. Talon était déjà poursuivi au Bénin dans plusieurs affaires de malversations et avait fui son pays.
En mai 2014, le président Boni Yayi avait finalement accordé son pardon à Patrice Talon, sonnant la fin d’une longue saga judiciaire.
Le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2006, a promis de ne pas se représenter. Mais des opposants craignent qu’il veuille supprimer la limitation des mandats présidentiels pour en briguer un troisième, à l’instar d’autres dirigeants africains.
str/jlb/mda/de
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