L’utilisation du formol dans l’alimentation inquiète les Béninois. Ils expriment ici leurs inquiétudes et crient leur indignation.
Madame Brigitte Gbahoungba ménagère à Calavi: « Elles nous tuent à petits coups »
« Je suis bien au courant de cette pratique de certaines de mes camarades femmes. Mais, c’est regrettable. Elles nous tuent à petits coups. Toutes veulent augmenter leurs chiffres d’affaires ».
Cosme Métondji, instituteur à Abomey Calavi: «Nous ne sommes quand même pas des cadavres»
« A ce que je sache, le formol s’utilise pour les morts. Nous ne sommes quand même pas des cadavres. Ou bien ces femmes veulent notre mort ? Je pense que le gouvernement doit prendre des dispositions pour décourager ces femmes qui s’adonnent à ces activités d’intoxication de masse ».
Bertrand Togbénou, conducteur de taxi moto à Cotonou:« C’est la mort qui sucrait ma langue »
« Ah, je comprend maintenant. Je prends du bissap et toute la journée ma langue reste sucrée, alors que c’est la mort qui sucrait ma langue. Eh ! Ces dames nous tuent hein ».
Tatiana Boton, élève en seconde à Abomey Calavi:« Si c’est vrai, nous courons un gros danger alimentaire »
Je ne savais rien de sa consommation. Mais si c’est vrai qu’il y a des gens qui le font, je crois que nous courons un gros danger alimentaire ».
Wilfried Hodonou, couturier à Godomey:« Je dois prendre mes responsabilités »
« Comment ça ? Nous sommes devenus des morts ambulants. Ce qu’on utilise pour les morts se retrouve dans les aliments. Je ne comprends plus rien. Ça veut dire que je dois prendre mes responsabilités pour me préserver de tout ce qui concerne le sucre. Car, je suis un expert en consommation de bissap ».
Philomène Lissassi, vendeuse de tchakpalo à Xlacomè:« C’est extrêmement grave »
« Pour le bissap et la bouillie, je sais qu’on met le formol. Mais c’est extrêmement grave pour notre santé. Un jour, je vendais mon tchakpalo quand une dame m’a demandé si ce n’est pas atagan. C’est en voulant savoir ce que signifie ce nom qu’elle me répond que c’est du formol. Alors, je l’ai rassuré que je n’utilise pas ce produit dans mon tchakpalo ».
Germaine Vigan, vendeuse de bissap à Cococodji:« Je comprends maintenant »
« Je suis étonné d’entendre des choses comme cela. Je suis vendeuse de bissap et souvent les gens disent que ce n’est pas doux. Donc je comprends maintenant que c’est le formol qu’ils utilisent ».