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Delano Hountin Kiki, Président de Social Pact Ong au sujet du royaume des vierges : « Des filles promettent de garder leur virginité mais...»
Publié le vendredi 9 octobre 2015 | Matin libre
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Social Pact Ong œuvre depuis dix ans, à travers le programme « Trophées vierges », à la préservation de la virginité jusqu’au mariage chez les jeunes filles. Mais toutes les filles qui accèdent au royaume des vierges ne parviennent toujours pas à respecter cet engagement. Délano Hountin Kiki, le président de l’Ong s’est confié à votre quotidien. (Lire l’entretien)
Depuis bientôt une décennie, votre structure œuvre pour la préservation de la dignité féminine plus précisément la virginité chez les jeunes filles. Quelles sont, selon vous, les raisons qui doivent motiver une fille à rester vierge jusqu’au mariage ?
Il faut dire que beaucoup de raisons sous-tendent cela. D’abord pour sa dignité personnelle, il est impératif de garder sa virginité. C’est une valeur qui honore toute sa famille. La fille qui opte pour le retard de ses premiers rapports sexuels s’occupe mieux de son avenir, étudie mieux en classe et passe outre les méandres diaboliques pour être une étoile demain. Si nous avons pris cette initiative, c’est pour accompagner les filles qui optent pour la virginité jusqu’au mariage, éradiquer la honte chez certaines jeunes filles de se savoir vierges. Car en matière de jeunesse aujourd’hui, la fille qui prend le chemin de la dépravation sexuelle échoue à 90% dans l’accomplissement de soi. Une fille qui opte pour la virginité aurait fait le meilleur choix possible de sa génération.
Alors dites-nous à présent par quelle alchimie arrivez-vous à détecter ces filles vierges et quelles sont les conditions d’accès au royaume des filles vierges ?
Nous recevons les filles à partir de dix ans et l’inscription se fait volontairement. On ne peut inscrire une fille contre son gré. Il y a des parents qui en amènent de force mais nous les rejetons. Si la fille ne veut pas garder sa virginité, il ne faut pas la forcer. Alors quand la fille a au moins 18 ans ou le baccalauréat, elle est consultée par un collège de gynécologues. Nous considérons la présence de l’Hymen pour attester de la virginité d’une fille. Donc quand l’Hymen est absent de l’appareil génital de la fille, elle n’est plus vierge et ne pourra prendre un trophée à Social Pact. Et ce travail est exécuté par l’Association des gynécologues du Bénin.
A leur entrée dans le royaume des filles vierges, ces filles prêtent donc serment de rester vierges jusqu’au mariage. Mais face au risque de ménopause précoce chez la femme, quel est l’âge maximum que vous exigez pour autoriser ces filles à quitter le royaume et vivre pleinement leur vie amoureuse ?
Il n’y a pas d’âge chez nous ici. Il est vrai que nous prenons les filles vierges mais nous ne prenons pas les vieilles filles. Par conséquent, la fille, à un certain âge, a l’obligation de nous présenter son choix en matière d’homme. Puis nous commençons par suivre ce jeune et nous les amenons jusqu’au mariage. Et nous pouvons dire que jusqu’aujourd’hui, nous avons célébré déjà 65 mariages. Ce qui voudra dire que 65 filles ont quitté le royaume et se sont mariées. Nous laissons la fille faire son choix et nous l’amenons aussi à ne pas trop attendre. Ce qui est conseillé chez nous, il faut que la fille se marie au plus tard à 27 ou 28 ans.
Dix ans déjà que vous accompagnez les filles vierges. N’est-il jamais arrivé qu’une fille du royaume se fasse dévirginiser bien avant son mariage ?
Si. Cela s’est produit plusieurs fois. Il faut dire que le résultat n’est pas de 100%. Des filles qui prêtent serment, qui promettent garder leur virginité jusqu’au mariage mais qui, après, se laissent dépuceler par des hommes. Ce n’est qu’après l’acte qu’elles regrettent. Nous arrivons à sauver les filles que nous pouvons mais d’autres sont têtues. Mais chez nous, la fille qui a perdu sa virginité à 18 ans et s’est marié avec cet homme est plus considérée que celle qui la perd à 27 ans et qui ne cesse de changer de partenaires. Il faut que la fille sache que garder sa virginité n’est pas une faiblesse mais une fierté.
Un mot sur le fonctionnement du royaume des filles vierges…
Il faut dire que le royaume est autonome en ce sens que les filles font les choses pour elles-mêmes et par elles-mêmes. Le royaume est dirigé par un bureau composé uniquement de filles vierges. La particularité est que nous donnons aux filles, la possibilité et la capacité de faire tout ce que font les autres au-dehors sauf le sexe. Ainsi, dans le royaume, elles chantent, dansent, vont à la plage, à la piscine et autres. Elles viennent se distraire tous les samedis autour des loisirs sains pour les empêcher d’avoir des idées biscornues. Chaque chose à son temps et mon sexe n’a pas de pneu pour fuir. Alors pourquoi serais-je pressé ? Nous leur inculquons ces notions. Il faut dire aux chers lecteurs de Matin Libre que depuis trois ans, nous avons un internat des filles vierges à Pahou. L’année dernière, nous avons réalisé un taux de réussite de 100% au Baccalauréat et 100% au Bepc.
Votre mot de fin…
Je voudrais également dire que la virginité est un enjeu économique, politique avant d’être social. Car la fille qui arrive à dire « Non » au cadeau contre son sexe a été éduquée pour lutter contre la corruption. Il faut qu’on éduque cette nation vers la maitrise de soi. La virginité et la chasteté sont des éléments de base pour aller au bout. Le vrai amour sait attendre.
Propos recueillis par Aziz BADAROU
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