Handicap international vole au secours des enfants en situation de handicap du Bénin. Appuyée financièrement par l’Agence française de développement (AFD), l’organisation a procédé hier jeudi 8 octobre, au lancement du projet « agir pour la pleine participation des enfants handicapés par l’éducation (APPEHL) ». C’était à la Maison de la Société civile à Cotonou.
Tous les enfants en situation de handicap à l’école ! C’est par cette formule qu’il faut résumer l’ambition de Handicap international qui a dédié un projet éducatif à la couche. Ledit projet est exécuté dans neuf pays africains, dont le Bénin et est intitulé: «Agir pour la pleine participation des enfants handicapés par l’éducation (APPEHL)». Sa finalité est de faire de l’éducation inclusive des enfants handicapés, la chose la mieux partagée de toutes les composantes sociales sans discrimination aucune.
L’initiative basée sur une approche multi-acteurs, répond à l’impératif de sortir lesdits enfants de l’ornière. Elle résulte du constat selon lequel, les enfants handicapés en plus de la discrimination liée au handicap, sont frappés par une série de vulnérabilités du fait de leur non intégration dans le système éducatif formel. Les textes élaborés dans ce cadre pour réparer tant soit peu le tort, n’ont pas pour autant combler les attentes.
Même si, Just Klotoé, représentant de Handicap international Bénin relève des points forts qui ont été notés en faveur de la scolarisation d’enfants handicapés dans des démarches spécialisées ou inclusives, il n’en demeure pas moins que ces actions restent isolées…, et profitent à un nombre très limité d’enfants handicapés. D’où l’urgence d’asseoir une stratégie qui intègre plus davantage les enfants handicapés dans le système éducatif formel au Bénin.
Selon lui, l’éducation inclusive doit être la pierre angulaire du développement. Elle doit être développée, insiste-t-il, «dans le cadre d’une stratégie nationale et ne doit pas se définir comme une approche séparée».
Just Klotoé exhorte à la « mobilisation et l’engagement des acteurs et partenaires du secteur de l’éducation aux côtés d’Handicap international afin de permettre aux personnes en situation de handicap notamment les enfants, de ‘’vivre debout’’ dans une société qui les accepte et qui garantit le respect de leurs droits même les plus élémentaires ».
Le porte-parole de la Fédération des Associations des personnes handicapées, Géronime Tokpo, a salué l’initiative. Tout en se réjouissant du fait que ce projet permettra de valoriser l’image des personnes handicapées, elle plaide pour son extension au profit de toutes les communes du Bénin, afin de donner les mêmes chances à tous les enfants handicapés.
Valoriser l'image de la personne handicapée
C’est à cette démarche que convie également la directrice de l’Agence française de développement, Cathérine Bonnaud, qui après avoir souligné l’engagement et la volonté politique de la France aux côtés des personnes handicapées du Bénin, a insisté sur l’importance des actions lobbying à entreprendre pour la pérennisation de l’initiative.
«Il importe aujourd’hui de développer une approche globale des questions éducatives pouvant succéder aux anciens questionnements et cloisonnements sectoriels pour donner plus de cohérence et d’efficacité aux politiques éducatives», a indiqué le représentant du ministère en charge de la Famille, Nestor Agbogbé. Il précise que le droit pour tous à l’éducation ne peut se dissocier de celui du développement et que la conjonction de ces deux valeurs ne peut être une réalité « qu’à la condition qu’elle soit portée par une forte volonté politique d’investir dans le seul enjeu stratégique qui vaille vraiment la peine, celui de la ressource humaine ».
La question de la qualité des systèmes éducatifs est un enjeu majeur sur lequel le ministère des Enseignements maternel et primaire entend également concentrer ses efforts dans les toutes prochaines années, s’est engagé son représentant, Jérémie Bonou, qui a procédé à l’ouverture officiel des travaux.
Maryse ASSOGBADJO