Après une tournée dans l’enceinte portuaire où ils ont été entretenus sur le fonctionnement des ponts bascule et pèse à essieux, le ministre des Transports et des Travaux publics, Gustave Depo Sonon, a rencontré, hier jeudi 8 octobre, en compagnie de son homologue du Niger, Saley Saïdou les conducteurs et transporteurs rassemblés sur le parc Amanga situé dans la commune d’Abomey-Calavi à Adjagbo. Là, les autorités ont eu avec eux un langage d’apaisement.
« Un comité sera mis en place et travaillera au jour le jour afin de faire des propositions pour régler définitivement les problèmes. On ne va pas en grève pour bloquer les routes inter-Etats qui appartiennent à tout le monde; il faut aller au dialogue s’il y a problème», a conseillé le ministre Gustave Depo Sonon aux acteurs de la chaine de transports hier, précisant que le comité aura à travailler pendant 60 jours. Pour lui, le comité sera composé des représentants syndicats des transporteurs, conducteurs, du personnel administratif. Il sera dépêché dans certaines municipalités et aura pour mission d’échanger avec elles et de faire des propositions.
«Demain, les centres de contrôle de charge à l’essieu vont commencer à fonctionner; nous allons rendre disponible et publier, ce soir même, une lettre circulaire pour repréciser les modalités de ce contrôle», a informé le ministre des Transports et des Travaux publics.
« S’il y a surcharge au port, c’est mieux de procéder au délestage systématique au magasin et cela ne vous coûtera pas des frais supplémentaires », a conseillé le ministre béninois à son auditoire.
Il a été appuyé par son homologue du Niger qui a rappelé aux transporteurs et conducteurs que le Conseil conjoint des ministres du Bénin et du Niger organisé il y a quelques mois, est un bel exemple de coopération bilatérale au beau fixe entre les deux pays. «Dans l’administration des deux pays, nous travaillons ensemble jour et nuit pour que la coopération se renforce ; plus de 70% des marchandises empruntent le corridor du Bénin et s’il y a problème cela aura des répercussions sérieuses sur les transactions entre les deux pays », entrevoit-il. C’est pourquoi, il a également conseillé de privilégier le dialogue et la concertation pour renforcer les synergies. « Nous avons visité le port et connaissons les problèmes», rassure-t-il avant de réitérer que le délestage sans faux frais sera la première mesure au problème posé. L’autre mesure, ajoutera-t-il, porte sur le fait que le comité permanent travaillera deux mois pour sortir des solutions consensuelles en vue de la mise en application effective du Règlement 14.
« S’il y a problème au port, cela se répercutera sur les voies ; nous sommes là parce que les problèmes de transport nous concernent et l’administration est là pour travailler à évoluer dans un cadre concerté pour le bien et le développement de nos pays », a fait observer Saley Saïdou.
"Nous connaissons la loi"
S’inscrivant dans le même registre, Sabirou Soumanou Djara, directeur général adjoint représentant l’autorité portuaire, a invité ses interlocuteurs à mesurer l’importance nécessaire à accorder au secteur des transports. «Si nous travaillons dans une concertation permanente, nous devons également prendre nos responsabilités; s’il y a surcharge, vous êtes complices; je vous invite à la vigilances et à ne pas créer les problèmes pour aller ensuite les régler», recommande-t-il. Il a invité alors les conducteurs à refuser les surplus ou surcharges, car cela ne fait pas du bien à leurs camions qui, lorsqu’ils se gâtent, ne leur permettent plus de se rendre utiles.
Une invite bien reçue par Sagbo Benjamin Adoboli, secrétaire général de l’Union syndicale des conducteurs routiers gros porteurs qui s’est réjoui du déplacement des autorités venues à leur rencontre. «Nous connaissons la loi et je remercie les autorités pour leur déplacement ; nous allons la respecter», s’est-il engagé.
Les conducteurs s’étaient révoltés récemment en bloquant la voie inter-Etats, pour exiger que les autorités en charge des transports harmonisent les frais de péage et pesage des camions, des frais qu’ils trouvent exorbitants sur le corridor du Bénin.
A noter que, le Règlement 14 de l’UEMOA porte sur le respect des charges à l’essieu qui requiert le tonnage d’un chargement donné pour un camion déterminé. Ce qui permet de sécuriser et de protéger pendant plus longtemps la durée de vie des routes.