Du 5 au 7 octobre 2015 s’est tenue à l’hôtel Sheraton de Lagos au Nigeria, la troisième conférence africaine sur l’agriculture biologique. Vingt-deux pays se sont retrouvés pour partager des expériences et s’engager résolument pour l’agriculture écologique et biologique.
Sous la houlette de l’Union Africaine, du Réseau organique ouest-africain (AfroNet), de la Fao et de plusieurs autres partenaires, des acteurs du secteur agricole engagés pour l’agriculture écologique et biologique ont passé 72 heures à Lagos. La rencontre visait à montrer les potentialités de l’agriculture organique dans le contexte de la réduction de la pauvreté, l’adaptation au changement climatique, la sécurité alimentaire et le commerce. Il s’agissait aussi de faciliter l’échange des connaissances, d’informations, d’expériences et d’outils entre les principaux partenaires dans le secteur agricole. Sans oublier l’exploration des partenariats et opportunités de coopération pour la mise en œuvre du plan d’actions africain de l’agriculture écologique et biologique.
Des chercheurs, des agriculteurs, des communicateurs, des experts ont frotté leurs méninges sur la dynamique qui consiste à tourner définitivement le dos aux produits chimiques dans l’agriculture en Afrique. La plupart des représentants des 22 pays participants ont présenté les réalités de chez-eux en matière de production organique et biologique. Des expositions de produits ont été aussi réalisées. Des fruits (ananas, papayes, bananes, tomates, et autres.) ; des produits finis issus de transformation (thé, pommade, huile, engrais organiques) ont été exposés pour montrer qu’on peut toujours produire sans engrais chimiques. Le thème de la conférence était bien à propos et s’est focalisé sur le développement social et économique à travers des alternatives agricoles écologiques et biologiques.
Tous engagés
Un appel pressent a été lancé aux différents Chefs d’Etat africains afin que les 10% des budgets de l’Etat à accorder à l’agriculture conformément à la Déclaration de Maputo soient une réalité. Mieux, les Chefs d’Etat doivent travailler à préserver l’environnement et les terres contre l’assaut des produits chimiques, car l’Afrique doit préserver son patrimoine. Le Président du Réseau organique Africain (AfroNet), M. Jordan Gama a souhaité que la culture des produits biologiques soit intégrée aux politiques de développement agricole des différents Etats africains. Et cela doit déboucher sur des programmes d’actions. Le chargé du département de l’économie rurale et de l’agriculture à la Commission de l’Union africaine, M. Jonathan Nyarko a réaffirmé l’engagement de l’Union Africaine à accompagner l’agriculture écologique et biologique. Pour lui, la conférence se tient à un moment où la mise en application de la Déclaration de Maputo sur les 10% à accorder à l’agriculture commence par être une réalité. Il s’agira de continuer de travailler à répondre à une question capitale. « De quelles pratiques agricoles avons-nous besoin pour assurer un environnement sain tout en produisant ? C’est le commissaire Adéléké Ipaye du Gouvernement local de Osoun State qui a représenté le Gouverneur et rassuré les participants de la nécessité d’aller de l’avant pour éviter la destruction de l’environnement et de la vie. Il faut préciser que quinze Béninois issus de toutes les catégories ont participé à cette grande rencontre de Lagos et ont aussi exposé des produits qui ont été très appréciés des participants.
Junior Fatongninougbo