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Rentrée académique solennelle 2015-2016 à l’UAC: Des enseignements, de nouveaux challenges pour un campus performant
Publié le lundi 12 octobre 2015  |  La Nation
L’Université
© Autre presse par dr
L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) de Cotonou




L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) a effectué sa Conférence inaugurale 2015-2016, vendredi 9 octobre dernier. L’évènement est placé sous le thème « Espaces intimes de l’éducation et défaillance de la pédagogie officielle, plaidoyers pour un nouvel agir pédagogique ». C’est l’amphi Idriss Déby Itno, qui a servi de cadre au lancement de ladite conférence.

Cérémonie empreinte de solennité, mais quelque peu sobre. Quoique simple, la rentrée académique 2015-2016 à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), aura marqué les esprits. Le recteur Brice Sinsin la place sous le signe de nouvelles innovations et fait un point non exhaustif des chantiers à réaliser en vue de rendre cette université performante.

Selon lui, l’espace géographique académique change au fur et à mesure que le nombre d’étudiants s’accroît. De deux universités, il y a quelques années, explique-t-il, le Bénin en compte sept aujourd’hui. Sauf que le campus universitaire d’Abomey-Calavi bat le record en termes d’effectif. Le défi à relever ici, consiste donc en un réajustement de la masse d’étudiants afin d’aider les nouveaux bacheliers à occuper tout le territoire national académique.
Loin d’être une simple formalité, souligne-t-il, l’entrée des nouveaux bacheliers dans les facultés classiques à l’UAC sera désormais sanctionnée par des critères d’admissibilité. En plus d’être un atout intellectuel pour les étudiants eux-mêmes, cette mesure, poursuit Brice Sinsin, permettra d’éviter les lacunes et de réduire le taux de redoublement dans leur rang. Dans la recherche de cette performance, «nous n’allons pas faire la course au grand effectif, nous visons la qualité des étudiants et la compétitivité de l’université», annonce-t-il. L’objectif est de former de nouveaux produits utiles au développement durable.

Des enseignements

Fidèle à sa devise d’université citoyenne, le campus universitaire d’Abomey-Calavi manifeste également le désir d’implanter sa propre Fondation afin d’accéder plus facilement aux dons et aux œuvres sociales. Il s’agit d’une mesure pour accompagner les incubateurs d’entreprises, à aller plus loin dans l’entreprenariat, se réjouit-il.
Outre les défis à relever, la rentrée académique solennelle 2015-2016 a été également riche en enseignements. La leçon inaugurale est présentée par Gabriel Boko, professeur titulaire de psychopédagogie. Revenant sur le thème choisi, le conférencier souligne que le volet défaillance de la pédagogie officielle intègre entre autres, la démission des parents et enseignants. Pour lui, « les projets et styles éducatifs, et les méthodes d’accompagnement engagés par les uns et les autres expliqueraient tous les dérèglements qui consacrent une nouvelle forme de barbarie dans tous les compartiments des sociétés ». Il explique qu’au-delà des limites des recettes savamment élaborées jusqu’ici par les courants de ‘’pensées’’, il existerait des « approches simplement mal explorées ou franchement délaissées par les acteurs de l’école et de la famille ». Selon lui, une dimension essentielle a été omise dans toutes les nomenclatures psychopédagogiques de la construction de l’individu : la conduite éducative pendant la période embryonnaire et la période fœtale de la vie de l’individu ».
Son « plaidoyer pour un nouvel agir pédagogique » part alors du postulat qu’il existe dans la trajectoire de chaque être humain, un certain nombre de périodes sensibles au cours desquelles les comportements humains peuvent être modelés avec efficacité. A tout moment, argumente-t-il, « le bas niveau d’éducation des parents, les conditions de vie précaires, les services de soins de santé mal organisés ou peu outillés peuvent constituer un poids mort qui neutralise l’effet pédagogique».
Partant de ce constat, il a identifié huit piliers pour sauver l’éducation. Entre autres, ‘’un accompagnement psychopédagogique perspicace’’, ‘’une politique éducative non-alignée, fondée sur des choix opératoires rigoureusement conformes à la demande sociale et à la culture locale’’, ‘’ un besoin bien structuré et bien adapté aux besoins réels et aux aspirations des bénéficiaires’’, ‘’un milieu parental solide et capable d’étayage adéquats’’.
Le conférencier a, par ailleurs, lancé un appel à sortir « la pédagogie des limites que lui ont imposées jusqu’ici la sociologie, l’anthropologie et la philosophie, afin d’embrasser l’homme dans sa totalité, depuis la racine sans l’étouffer ».


Maryse ASSOGBADJO
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