L’univers littéraire béninois a été enrichi d’un nouvel ouvrage baptisé « Noire Venus », un recueil de poèmes écrit par Carmen Fifamè Toudonou, journaliste de carrière. Le lancement du chef-d’œuvre s’est déroulé samedi dernier à Porto-Novo devant un parterre de personnalités dont le préfet du département de l’Ouémé-Plateau, Moukaram Badarou, des députés à l’Assemblée nationale et des hommes de lettres.
Après son premier roman « Presqu’une vie » publié en 2014 et dédié à sa fille, Carmen Fifamè Toudonou confirme ses talents d’écrivain. Elle lance un deuxième ouvrage de 92 pages qu’elle a baptisé « Noire Venus ». Il s’agit d’un recueil qui présente des poèmes écrits entre 1999 et 2015. L’auteure dédie « Noire Venus » à sa mère. Elle rend hommage à cette dernière, pour lui avoir inculqué le sens du travail, de l’honnêteté et de la dignité. Carmen Fifamè Toudonou n’a pas non plus oublié son père fauché par la mort dans la fleur de l’âge en 1996. Elle fait accompagner sa dédicace de deux pensées de André Malraux et de André Grety à l’honorer, lui qui s’appelait aussi André.
Carmel Fifamè Toudonou explique qu’elle a retenu le titre « Noire Venus » pour célébrer la femme noire et l’amour. Venus représente la déesse de l’amour pour les occidentaux. Elle a voulu donc africaniser cette déesse et lui donner la couleur noire. C’est pourquoi l’amour et l’amour sont la thématique la plus abordée dans le livre, poursuit l’auteure qui trouve que ce n’est que justice de baptiser ce livre «Noire Venus». Carmen Fifamè Toudonou précise, par ailleurs, que son choix pour les poèmes vise surtout à désacraliser la poésie, un genre littéraire qui ne court pas les rues. Pour elle, un bon poème ne doit pas être un texte qu’on lit et qu’on ne comprend pas. Un bon texte poétique est celui qu’on lit et qui donne de l’émotion au lecteur, signale-t-elle, avant d’inviter le public à lire « Noire Venus » qui comporte des textes poétiques accessibles même aux élèves.
La qualité de cet ouvrage sera saluée par plusieurs hommes de lettres dont Habib Dakpogan qui l’a présenté à l’assistance, Florent Couao-Zotti et le professeur Guy Ossito Midiohouan. Pour ce dernier qui a lu en avant première l’ouvrage, « Noire Venus » véhicule la vie, l’amour, la mort, beaucoup de sensualité et de sexualité et beaucoup de déception amoureuse. Tout en regrettant que les textes poétiques ne soient pas datés pour guider les lecteurs dans l’évolution du temps, le professeur de lettres à l’Université d’Abomey-Calavi félicite l’auteure d’avoir donné naissance à ce deuxième chef-d’oeuvre après «Presqu’une vie » qui est aussi un roman de bonne facture. Ce qui fait dire à Guy Ossito Midiohouan que Carmel Fifamè Toudonou est une promesse. Il espère que cette promesse littéraire va se réaliser avec l’édition de beaucoup d’autres ouvrages qui seront aussi de qualité.
Le préfet de l’Ouémé-Plateau, Moukaram Badarou, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, Falilou Akadiri et le député Ibath Sanni Glèlè, marraine de la cérémonie de lancement de l’ouvrage, tous ont tour à tour congratulé l’auteure et l’ont invitée à maintenir le cap pour inscrire davantage le nom de Porto-Novo et du Bénin au panthéon de la littérature africaine et mondiale.
Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau