Surpopulation carcérale : l’établissement pénitentiaire de Parakou construit pour abriter 150 pensionnaires compte aujourd’hui plus de 600 personnes, manque de médicaments à l’infirmerie, lenteur dans le traitement des dossiers au niveau des tribunaux et cours, ration alimentaire insuffisante et de peu de qualité, vies en danger du fait de l’état défectueux des murs et de la vétusté des installations électriques, manque de moyens roulants pour le transport aux audiences... Les conditions de détention dans les prisons inspirent pitié et désolation. Les détenus l’ont fait savoir, vendredi 9 octobre dernier, au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme à l’occasion de sa visite dans les maisons carcérales de Parakou et Kandi.
Plus de 15 décès sont des enregistrés cette année à la prison civile de Kandi du fait des mauvaises conditions de vie, une dizaine de détenus sont aliénés mentaux dans la maison d’arrêt de Parakou, des inculpés croupissent depuis plus de dix ans en prison et ne savent pas à quel niveau se trouvent leurs dossiers, ont laissé entendre les porte-parole des prisonniers. Aussi, les détenus se prévalant de leur droit à l’information, se plaignent-ils de ne suivre que la chaîne de télévision nationale, à l’ère du numérique.
«Ce n’est pas parce que vous êtes en prison que vous êtes oubliés. Vous vivrez un peu mieux dans les semaines à venir», a rassuré le ministre Evelyne da Silva Ahouanto, promettant «une large amélioration » des conditions difficiles de vie en milieu carcéral et ce, dès que le prochain budget de l’Etat exercice 2016 sera voté. «Toutes les mesures prévues dans le Code de procédure pénale seront appliquées pour faire bénéficier notamment de la liberté conditionnelle à ceux qui en remplissent les conditions. Une commission siégera dans les tout prochains jours à cet effet», a-t-elle poursuivi.
En marge de sa visite, le ministre de la Justice s’est rendu au Tribunal de première instance de Kandi où un pan de la clôture a cédé suite aux dernières inondations dans la localité.
C.U.P.