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Technologies d’AfricaRice : Des opportunités économiques pour les femmes transformatrices de riz au Bénin
Publié le mardi 13 octobre 2015  |  La Presse du Jour
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© Autre presse par DR
Commune de Malanville:Environ 43 mille tonnes de riz en sursis




Un système d’étuvage du riz amélioré – appelé GEM – combiné à des formations ciblées et à l’adoption de l’approche d’une plateforme d’innovation le long de la chaîne de valeur du riz commence à avoir un impact sur la vie de plus de 450 femmes étuveuses de riz dans le pôle rizicole de Glazoué dans le Centre du Benin. La technologie est favorable aux femmes, et raccourcit le temps de transformation, réduit les corvées et n’expose pas les femmes étuveuses aux brûlures.


«Le Plan stratégique d’AfricaRice promeut la recherche transversale pour le bénéfice des femmes rurales et le développement de chaînes de valeur rizicoles plus inclusives et équitables entre les genres,» a affirmé le Directeur général d’AfricaRice Dr Harold Roy-Macauley. «C’est la raison pour laquelle il est important pour nous de garder à l’esprit que la communauté internationale a récemment adopté 17 Objectifs de développement durables qui incluent entre autres l’égalité entre les genres.»


Juste deux mois après que le système GEM a été installé à Glazoué grâce à l’appui du projet financé par la Banque africaine de développement intitulé «Appui à la recherche agricole pour de cultures stratégiques en Afrique» (SARD-SC), à la fois le résultat moyen mensuel (quantité de riz étuvé produit) et le revenu mensuel moyen généré à partir de cette activité ont plus que doublé comparé à ceux obtenus en utilisant le système d’étuvage traditionnel.


Avec le système traditionnel, les femmes étuveuses ne transformaient que près de 120 kg de paddy par session, alors qu’avec la technologie GEM, elles transforment déjà près de 300 à 400 kg de paddy par session et visent à atteindre 1 tonne. Une session d’étuvage dure normalement deux jours ; elle débute par le nettoyage et se poursuit jusqu’au séchage. Le premier jour est dédié au nettoyage et au trempage alors que la seconde journée est consacrée à l’étuvage et au séchage du paddy.


De plus, la qualité du riz étuvé est à présent similaire à celle du riz importé de première qualité. «La qualité est bien meilleure à présent. Ainsi, les commerçants d’ici et de Cotonou sont disposés à acheter tout notre riz et le font également à un meilleur prix,» a déclaré Mme Batcho Léontine, présidente de l’Association des femmes étuveuses de Glazoué (UFER-C). «Nous pouvons à présent payer les frais de scolarité de nos enfants et faire face aux frais médicaux et autres dépenses du ménage sans avoir à demander de l’argent à nos maris.»


Les résultats ont montré qu’avec la technologie GEM, il y a moins de 2% de grains brûlés, 90% de grains entiers, zéro grains crayeux et zéro impuretés comparé à près de 24% de grains brûlés, 60% de grains entiers, plus de 20% de grains crayeux et 5% d’impuretés avec le système traditionnel.
La technologie GEM consomme bien moins de combustible et d’eau que le système traditionnel, et est plus sécurisé et plus durable. Il est équipé de palans et de rails pour lever et déplacer les lourdes marmites dans lesquelles le paddy est étuvé.


«La technologie GEM, qui peut être facilement construite localement, fournit une opportunité d’améliorer la qualité et la compétitivité du riz produit localement,» a déclaré Dr Sali Ndindeng, chercheur en qualité du grain et en post-récolte à AfricaRice, qui a dirigé la mise au point de cette technologie. «Mais il est également important de garder à l’esprit que les améliorations dans la qualité du riz nécessitent une amélioration par des acteurs le long de la chaîne de valeur.»


La demande de riz étuvé de bonne qualité est forte, car il est préféré dans certaines parties du Bénin, du Nigeria, du Ghana et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il a été rapporté que la majorité du riz importé au Benin est étuvé et pénètre le marché nigérian par des canaux informels.
Mais, le processus d’étuvage traditionnel utilisant des équipements et méthodes rudimentaires produit souvent du riz de mauvaise qualité avec des niveaux élevés d’impuretés, de grains brisés ou brûlés et une odeur indésirable. Le processus est également laborieux, prenant, dangereux et inefficace et nécessite beaucoup de feu de bois et d’eau.


L’étuvage du riz est effectué principalement par les femmes rurales dans ces régions et contribue significativement à leurs moyens d’existence. Afin de réduire leurs corvées et d’améliorer le rendement à l’usinage et la qualité du riz local, AfricaRice a conçu un prototype basé sur les modèles améliorés de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) du Cameroun, du Food Research Institute (FRI), Ghana et de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (INRAB).
Le petit prototype d’étuvage adapté localement a été mis au point en étroite collaboration avec l’Université McGill, Canada, dans le cadre d’un projet conjoint avec l’appui du Département des affaires étrangères, du Commerce et du Développement du Canada (DFATD).


Les membres expérimentées de l’Association des femmes étuveuses de riz à Glazoué ont été consultées à tous les stades du développement et du processus de test, et ont été formées aux meilleures pratiques en ce qui concerne les divers volets de l’étuvage. Ces femmes ont à leur tour formé les autres membres de l’Association de Glazoué et aussi quelques femmes étuveuses de Malanville, au Nord du Bénin, qui est un important pôle pour le riz irrigué.


«L’établissement et la facilitation de la plateforme d’innovation (PI) sur l’ensemble de la chaîne de valeur du riz dans le pôle de Glazoué a renforcé l’efficacité et la durabilité de la technologie GEM en aidant à établir la confiance entre les divers acteurs impliqués dans le pôle,» a affirmé Dr Sidi Sanyang, Leader du Programme de développement du secteur rizicole et Coordonnateur du projet SARD-SC à AfricaRice.
Les acteurs incluent l’association des riziculteurs (UNIRIZ-C), l’association des femmes étuveuses (URFER-C), les usiniers, les vendeurs d’intrants, les commerçants, les forgerons, les agences de microfinance, les services de vulgarisation, l’organisation non gouvernementale Vredeseilanden (VECO), la radio communautaire, de même que les organisations de recherche nationales et internationales (INRAB et AfricaRice).


«La PI a encouragé les producteurs et les entrepreneurs à participer à la chaîne de valeur du riz et à la considérer comme une source de revenu additionnelle,» a déclaré Dr Sanyang. «Un indicateur positif est que la mairie de Glazoué promeut à présent la vente et la consommation de riz local étuvé à travers des dispositions contractuelles avec les femmes étuveuses.»


Le projet SARD-SC se focalise sur la formation en valorisation, sur la vente de dispositions contractuelles, le conditionnement et l’étiquetage de qualité, et le leadership. Il aide aussi les jeunes à se familiariser avec les aspects agro business de l’étuvage. Se basant sur ce modèle réussi, AfricaRice et ses partenaires projettent de mettre sur pied un système d’étuvage similaire au sein du processus de la PI à Malanville au nord du Bénin.
Outre les questions de post-récolte, le Groupe d’action agronomie à AfricaRice a identifié les principales contraintes à la production dans le pôle de Glazoué à travers des enquêtes sur les écarts de rendement et diagnostiques. Subséquemment, à travers l’adoption de Bonnes pratiques agricoles (GAP) y compris des variétés appropriées, la gestion des éléments nutritifs, et l’utilisation d’herbicides, les rendements rizicoles se sont accrus passant de 1,5 à 1,9 tonnes par ha.
A travers le projet d’urgence sur le riz financé par le Japon dirigé par AfricaRice en partenariat avec les partenaires nationaux, des petits équipements (décortiqueuses, motoculteurs, faucheuses, et batteuses) ont été donnés au Bénin pour être utilisés par la PI au sein du pôle.


Le Bénin est un important partenaire dans plusieurs autres projets d’AfricaRice. A titre d’exemple, le projet «Sawah, accès au marché et technologie rizicoles pour les bas-fonds» (SMART-IV) – appuyé par le Japon – qui se focalise sur l’aménagement amélioré de la terre principalement en vue de maîtriser l’eau présente un franc succès. L’adoption de l’approche Smart-valley a accru la moyenne des rendements rizicoles des producteurs et leurs marges brutes.


AfricaRice et l’INRAB abordent conjointement les principaux défis du Bénin dans la réalisation de sa stratégie nationale de développement de la riziculture visant à produire 385.000 tonnes de riz usiné d’ici 2018. Cela va aider le pays à satisfaire la demande intérieure de riz et à exporter les excédents.
«Bien que le siège d’AfricaRice retourne en Côte-d’Ivoire, nous voudrions rassurer le gouvernement et le peuple du Bénin que les activités de recherche pour le développement du Centre continueront d’appuyer les efforts nationaux en vue de l’atteinte de l’autosuffisance rizicole,» a déclaré Dr Roy-Macauley. «C’est la principale raison pour laquelle nous avons décidé d’avoir un bureau national au Bénin sous la responsabilité d’un représentant d’AfricaRice.»


Editor’s Notes

AfricaRice est l’un des 15 Centres internationaux de recherche agricoles membres du Consortium du CGIAR. C’est aussi une association de recherche intergouvernementale composée de pays membres africains. Le Centre a été créé en 1971 par 11 Etats africains.


A ce jour il compte 25 membres couvrant les régions d’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est et du Nord, notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Égypte, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, la République du Congo, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Togo et l’Ouganda.


Les agents sont affectés en Côte-d’Ivoire, ainsi que dans les stations de recherche d’AfricaRice au Bénin, au Libéria, à Madagascar, au Nigeria, au Sénégal, en Sierra-Leone et en Tanzanie. Pour plus d’informations

visiter : www.AfricaRice.org
Pour plus d’informations, veuillez visiter : www.AfricaRice.org
Pour plus d’informations, veuillez contacter :s.mohapatra@cgiar.org
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