Ils brillent par leur absence dans l’animation du débat national. Alors que l’actualité leur offre une panoplie de sujets, les anciens ministres du Général Mathieu Kérékou se murent dans un silence assourdissant. Ceux qui revendiquent avec une certaine fierté avoir été à la bonne école privent l’opinion de leur éclairage. Le profil du prochain président de la République, l’ambiance de fin de mandat, les marches de soutien, la décision de la Cour constitutionnelle sur la limite d’âge, la menace sur la rentrée scolaire… La liste n’est pas exhaustive sur les sujets relatifs à la vie socio-économique et politique. Mais rien ne semble émouvoir les hommes et les femmes qui ont pris part à la gouvernance du caméléon. Pourtant, Mathieu Kérékou était un homme de grand charisme, et certains de ses ministres ont hérité du franc-parler de leur leader.
Pierre Osho, l’un des apôtres, doté d’une éloquence rare a longtemps contribué à l’animation de la vie sociopolitique, avant de se soustraire et de se réfugier dans un mutisme incroyable. Kamarou Fassassi était revenu au devant de la scène quand il s’est agi de le traduire devant la Haute cour de justice. Il a très vite retrouvé ses réflexes de combattant pour se sortir d’affaire. Epargné par l’épée de Damoclès, l’homme a replongé dans le silence. Les exemples sont légion et l’on veut bien savoir ce que sont devenus les anciens ministres du Général. Pour avoir eu droit au partage de l’héritage de la démocratie légué par le caméléon au peuple béninois, c’est un devoir et une fierté de participer à une veille citoyenne permanente. Heureusement, les exceptions ne manquent pas. Lazare Sèhouéto, Karim Rafiatou et d’autres militent dans des partis politiques et continuent d’alimenter le débat national. Que chacun prenne part à la construction de l’édifice Bénin.