Option de soutien à une candidature pour la présidentielle Prd : tout sauf Talon en 2016

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Publié le mardi 13 octobre 2015 | Matin libre

© Autre presse par dr
Le président Adrien Houngbédji

Les jours s’égrènent et on n’est plus loin de l’échéance présidentielle de février 2016 au Bénin. Si dans certains esprits le choix du candidat à soutenir est déjà clair, pour d’autres c’est encore le jeu des calculs qui se poursuit. Simplement parce qu’on veut à tout prix être du côté du cheval gagnant et participer au banquet quinquennal. C’est visiblement la dynamique du Parti du renouveau démocratique (Prd). Mais tout choix porté sur Patrice Talon par le leader charismatique du parti arc-en-ciel serait un pur contraste. Et pour cause.

Si à leur dernière Université de vacances en date, Me Adrien Houngbedji et les « Tchoco tchoco » ont reporté à 2016 le débat sur le choix du candidat à soutenir pour la présidentielle, c’est qu’ils sont convaincus qu’un candidat du Prd seul ne pourrait faire le job dans un environnement politique aussi confus et à tout le moins jamais vécu. Il va falloir donc prendre son temps, aller au laboratoire pour passer à la loupe les candidatures sérieuses avant de se décider ou de s’engager réellement dans la course pour la conquête du fauteuil que garde jusque-là, jalousement, Yayi Boni. Toute analyse faite, on est tenté d’affirmer que les « aido hwedo » (arc-en-ciel en langue locale), seraient actuellement partagés entre les candidatures des hommes d’affaires influents : Sébastien Ajavon et Patrice Talon d’une part ; puis d’autre part, le candidat qui sortira des entrailles des Fcbe bon teint (alliance au pouvoir depuis 2006). Qu’à cela ne tienne. C’est dans l’ordre normal des choses qu’un parti politique fasse ce déblayage. Et ce n’est pas Adrien Houngbédji et le Prd qui vont y déroger. Il l’a si bien dit d’ailleurs dans son discours à ce grand rassemblement de réflexion du parti en septembre dernier : « …nous ne pouvons choisir un candidat, avant d’avoir initié et clos des efforts de concertation avec les autres forces politiques du Bénin ».

Nuance stratégique…

Mais le hic qui fonde à qualifier le Prd de nébuleuse (Cf Matin Libre du mercredi 30 Septembre 2015) est que dans le dernier pan de sa phrase, le président du Prd ajoute ceci : « …y compris avec celles que nous combattons et qui souhaitent participer à la recherche de consensus pour sortir le pays de l’ornière ». Mieux, Me Adrien Houngbédji martèle qu’en réalité au Parti du renouveau démocratique, ce qu’ils combattent « c’est plus un système que des hommes ». Toute la préoccupation est à ce niveau. Pourquoi le numero1 des « tchoco tchoco » tenait à cette précision là où était réuni tout le gotha de la classe politique béninoise ? Qu’est-ce qui justifie cette nuance alors qu’il y a quelques mois, lors de son investiture en sa qualité de président de l’Assemblée nationale le même Adrien Houngbédji avait qualifié, et ça tout le monde le sait, Yayi Boni et l’opérateur économique Patrice Talon de « deux télécommandes non vertueuses ». A y voir de près, Adrien Houngbedji est-il déjà en train de préparer psychologiquement l’opinion. Voudrait-il signifier qu’il n’est pas exclu que son parti, d’un jour à l’autre, s’aligne derrière l’un ou l’autre des deux hommes étant donné que ses flèches décochées entre temps ne les visaient pas forcément mais plutôt le système dans lequel ils sont emballés ? Si pour ce qui est du cas Yayi Boni le problème ne se pose pas parce qu’il n’est plus « candidat à rien », il est une évidence que tout pacte du parti arc-en-ciel avec le candidat Talon relèverait d’une pure volte-face même si entre temps on a pris le soin d’anticiper habilement en martelant urbi et orbi que ce n’est pas un homme qu’on combat mais plutôt un système. Va-t-on ravaler ses propres vomissures en acceptant faire de la propagande au « non vertueux » ? Si Adrien Houngbédji et le Prd devraient suivre l’éthique, la piste Talon n’est donc logiquement pas à envisager. Le leader des Tchoco tchoco se trouverait rattrapé par ses propos lors de son discours à la cérémonie de son investiture en tant que président du Parlement 7ème législature.

A.J.B