Le Syndicat des cheminots de l’Organisation commune Bénin-Niger (Syncobeni) a organisé hier lundi 12 octobre, une assemblée générale. Occasion pour les militants qui tirent le diable par la queue depuis quelques années, d’être informés sur la disparition, dans quelques jours, de l’OCBN leur employeur de toujours au profit d’une nouvelle structure dénommée Bénirail.
C’était en présence du ministre des Transports et des Travaux publics en sa qualité de président du Comité de direction de l’OCBN et des représentants de plusieurs Confédérations syndicales.
Souriants, l’air heureux et visiblement détendus, les agents de l’OCBN qui ont souffert le martyr et qui ont été, privés de leurs salaires pendant vingt mois vivent des moments d’espoir. Le représentant de l’Intersyndical de l’OCBN, Arsène Adjovi leur a annoncé officiellement la bonne nouvelle : «la fin des activités de l’OCBN, et le démarrage de celles de Bénirail». Une nouvelle accueillie par une ovation nourrie de l’assistance. Dans les ateliers de la structure hier, le temps était donc à la fête avec des chants et danses.
Après le rappel du chemin parcouru pour en arriver à cette étape, le syndicaliste salue la clairvoyance des gouvernements du Niger et du Bénin, et exhorte ses camarades au travail bien fait. «Réveillez les vieux génies et mettez-les au service du notre nouvel outil de travail», a-t-il conseillé.
A la tête de la structure depuis 18 mois, celui qu’on peut désormais appeler le dernier directeur général de l’OCBN, Soulémane Issakou a salué l’endurance des employés par rapport à la misère vécue, avant de rappeler que la nouvelle situation est la concrétisation du rêve des chefs d’Etat du Niger et du Bénin. Il a ensuite appelé à la conscience professionnelle pour sauver l’image de marque de la nouvelle structure qui est leur outil de travail.
Pour sa part, le directeur général de Bénirail, Benoît du Souich se réjouit de prendre un premier contact avec ses futurs employés. «Nous aurons l’occasion de nous voir très prochainement pour parler, discuter autour de ce nouveau projet. », a-t-il indiqué précisant pouvoir compter sur le professionnalisme légendaire des cheminots béninois.
«Je suis heureux de vous voir constater par vous-mêmes la fin des activités de l’OCBN. C’est l’aboutissement d’un long processus qui consacre la volonté de deux chefs d’Etat de réunir leurs peuples par les rails», a-t-il avancé. Puis, il a conseillé aux syndicats de travailler avec la nouvelle direction dans un esprit de syndicalisme de participation.
Tour à tour, Dieudonné Lokossou de la CSA-Bénin, Pascal Todjinou de la CGTB et Noël Chadaré de la Cosi-Bénin sont montés au créneau pour fustiger la mauvaise gestion de l’OCBN par les politiques. «Ce sont les différents régimes politiques qui ont mis ce fleuron de l’économie du pays dans cet état pitoyable» a révélé Dieudonné Lokossou. «Ne croyez pas au philanthropisme d’un repreneur a ajouté Pasal Todjinou pour qui le groupe Bolloré n’est pas là que pour les aider. «C’est un capitaliste comme tout autre qui est venu pour ses affaires». Il prévient toutefois de toute intention éventuelle de licenciement abusive
Quant à Noël Chadaré, il a appelé tous les travailleurs de l’OCBN devenue Bénirail, au professionnalisme». «C’est désormais votre gagne-pain», a-t-il dit.
Même message avancé par le président d’honneur à vie de l’OCBN, Albérick Ahoyo. Appelé à faire valoir ses droits à la retraite depuis maintenant 31 ans, cet ancien de l’OCBN a salué la solidarité et surtout l’endurance des travailleurs. Puis, il les a appelés à la vigilance. «Partout où passent les rails des vies naissent», conclut l’octogénaire.
Sabin LOUMEDJINON