Comme dans la fable de La Fontaine, le Président Boni Yayi a rencontré dans la nuit du lundi 12 octobre 2015 les membres de sa famille politique. Ce qui a été dit par le «Vieux laboureur» Boni Yayi à ses enfants au cours de ce conclave ultrasecret a fini par se savoir. Très humblement, le Chef de l’Etat a reconnu que tout n’a pas été rose durant son mandat. Pour ce qui est de la présidentielle du 28 février 2015, Boni Yayi a été on ne peut plus clair. « Personne n’est encore choisi », a-t-il dit. Voici un extrait de ses propos.
Déclaration (extrait) de Boni Yayi aux FCBE
«Chers camarades de la grande famille politique FCBE, je vous dis merci et encore merci. Vous m’avez soutenu avec amour et sincérité ces dix dernières années. Je vous suis infiniment redevable. Nous avons gagné de grands combats. Le combat de la scolarisation, de la santé pour tous, de la lutte contre la pauvreté de la promotion et de l’accompagnement de la gent féminine. C’est vrai, tout n’a pas été rose. Aucune œuvre humaine n’est d’ailleurs parfaite. Mais rendons grâce à Dieu. Je n’étais pas venu en 2006 pour servir un homme, mais plutôt ma patrie. Certains ne m’ont pas compris. Ils ont tenté de me manipuler, de me piéger. Mais je les ai piégés à mon tour. Grand Dieu, Grand Roi. C’est dans la foi que notre alliance triomphera.
C’est dans la foi que je vous salue.
Je suis le président de tous les Béninois. Mais j’ai décidé de m’adresser à vous, chers camarades, car nous avons mené tous les combats ensemble depuis dix ans. Certains qui étaient avec nous au départ n’y croyaient pas et ont déserté le rang chemin faisant. Je ne leur en veux point. Nous sommes tous les mêmes. Allez leur dire que je les aime tous et je continue de les aimer comme au départ. Je comprends tout le monde, même ceux qui ont décidé de me quitter et qui désapprouvent nos actions. Je les pardonne tous. Pardonnez-les aussi. Car nous devons cultiver la paix dans le pays. Même ceux qui sont allés jusqu’à vouloir nuire à ma personne, je leur pardonne également.
Pour ceux qui pensent et qui disent que Yayi est fini. Ils se trompent. Je ne suis pas fini tant que vous n’êtes pas fini et vous ne serez pas fini. C’est vrai, il ne me reste plus grand temps. Mais je demeure encore le président de la République, le président de tous les Béninois, du nord au sud, de l’est à l’ouest.
Le 5 ou le 6 avril 2016, je vous dirai un grand merci. Un grand merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, pour notre pays, pour notre peuple, pour notre République. D’où je serai après, au Bénin ou à l’extérieur, je vous porterai toujours dans mon cœur. Je continuerai autrement le combat avec vous.
Quant à la présidentielle qui s’annonce, personne n’est encore choisi. Soyez-en rassurés. Nous ferons les choses démocratiquement. Il y aura probablement des élections primaires pour désigner notre champion. Je vous le dis, il n’y aura pas de président sans les FCBE. Le roi est dans nos rangs. Je le répète, le roi est dans nos rangs. Mais nous devrons changer maintenant notre stratégie. Ouvrez les Fcbe à d’autres alliances. Certaines sont déjà prêtes et n’attendent que notre appel. N’hésitons pas à les accueillir afin de constituer un ensemble de grandes forces républicaines. Nous en avons besoin aujourd’hui pour gagner de nouvelles grandes victoires. Mais rassurez-vous, nous demeurons la première force politique, car depuis 2006, nous avons gagné toutes les élections.
N’écoutez pas les marchands d’illusions, les intoxications. Ils veulent vous démobiliser. Ne vous laissez point avoir. Soyez davantage unis et ramenez tous ceux qui sont partis pour que nous puissions nous rendre encore plus forts.
Que Dieu vous bénisse tous ».