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La Nation N° 5819 du 10/9/2013

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Visite du président ghanéen au Bénin : Accra et Cotonou partagent les bonnes pratiques
Publié le mercredi 11 septembre 2013   |  La Nation


John
© Autre presse par DR
John Dramani Mahama, à la rencontre des jeunes et des adhérents du régime d’assurance maladie universel


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Le séjour du président ghanéen à Cotonou lui a permis de partager avec les Béninois l’expérience de son pays en matière de promotion d’emploi et d’accessibilité financière des populations aux soins de santé. John Dramani Mahama était hier mardi 10 septembre, à la rencontre des jeunes et des adhérents du régime d’assurance maladie universel (RAMU).
Le retour massif au bercail des « shoesmakers » ghanéens avait convaincu nombre de Béninois de ce qu’une révolution s’opérait au Ghana en matière de relance économique et surtout de promotion de l’emploi. La visite d’Etat de John Dramani Mahama à Cotonou a offert donc l’occasion à la jeunesse béninoise de s’enquérir des réformes entreprises par les autorités ghanéennes pour régler l’épineuse question de l’embauche.
Un créneau d’échanges directs qui a permis à John Dramani Mahama de lever un coin de voile sur la boîte à outils ghanéenne de promotion de l’emploi. «L’Afrique est un continent dont la population grandit vite, c’est a priori un avantage car, une population jeune constitue une force de travail à utiliser pour la croissance économique.
Mais cela peut constituer un facteur de déstabilisation pour nos pays si nous n’arrivons pas à trouver les solutions adéquates », avance-t-il d’entrée.
Pour lui, la question de l’emploi doit être perçue comme un problème de sécurité nationale et chaque pays africain devra la loger dans son agenda de sécurité.

Des recettes à expérimenter

La première solution pour résorber l’emploi des jeunes, soutient le président ghanéen, c’est la croissance économique. « L’économie doit s'accroître, si l’économie s'accroît, la facilité de créer l’emploi s’offre », précise-t-il.
Du coup, il estime que la croissance soutenue de l’économie ghanéenne, ces dernières années a été un élément catalyseur qui permet aujourd’hui d’augmenter chaque année l’offre d’emplois de 8%.
La deuxième recette, poursuit-il, consiste à créer les conditions pour le développement des petites et moyennes entreprises, qu’il considère comme un réel moteur de développement.
La promotion des PME-PMI a permis l’émergence d’une classe moyenne dont les revenus aident de façon indirecte l’Etat à engranger des ressources pour financer des programmes de promotion d’emplois. En termes de programmes, John Dramani Mahama a cité quelques-uns, essentiellement tournés vers l’appui des jeunes à la création d’entreprise et surtout au développement des projets agricoles. « Le nombre de personnes versées dans des projets agricoles est très important au Ghana. Et les résultats sont aujourd’hui perceptibles.
Il y a quelques années, 80% du riz consommé chez nous était importé. Aujourd’hui, nous sommes en train de couvrir toute la demande locale et nous exportons même notre riz vers la sous-région », se réjouit-il.
Le modèle ghanéen, précise-t-il, s’appuie notamment sur l’incitation des jeunes à se mettre en coopérative pour initier des projets porteurs, avec l’accompagnement de l’Etat.

«Tout dépend de vous-mêmes»

Mais le gros défi du Ghana, tempère-t-il, reste la résolution de la problématique de l’adéquation entre la formation et les besoins du marché.
Raison pour laquelle l’Etat tente actuellement d’orienter la formation des jeunes vers les filières techniques, notamment celles concernant l’industrie pétrolière et gazière. « Vous devez orienter vos formations vers des domaines techniques et industriels, cela augmente les chances d’obtenir de l’emploi.
Le moteur de la création de l’emploi, c’est la formation et la compétence. Tout dépend de vous-mêmes. Quel que soit l’environnement que le gouvernement aura créé, vous devez prendre conscience et mettre en valeur les potentialités que Dieu a mises en chacun de vous », conseille-t-il aux jeunes.
« Le Ghana a réussi une insertion massive de jeunes peu scolarisés qui va nous inspirer », tranche Françoise Assogba qui estime que le Bénin entend s’enrichir de l’expérience ghanéenne.
« Si nous avons un voisin qui essaie de faire preuve de leadership, notre rôle, c’est d’avoir l’humilité de l’écouter. Il y a quelques années, nous voyons des ghanéens cirer des chaussures dans nos localités.
Mais aujourd’hui on ne les voit plus, cela signifie certainement que le Ghana est en train de réaliser de bonnes choses », renchérit le président de la République, Boni Yayi. Il indique qu’en initiant cette rencontre, le gouvernement voulait exprimer sa détermination à trouver une solution au problème de l’emploi.
« Le Ghana a décidé d’impulser et d’accélérer le rythme de création de richesses. Nous voulons aller à l’école des pays qui gagnent », conclut-il.

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