(La rentrée scolaire en sursis)
Le Front d’action des syndicats de l’éducation est en courroux contre le gouvernement. Dans une déclaration en date du 13 octobre dernier, il lève le bouclier pour inviter l’Exécutif à convoquer sans délai le Conseil consultatif paritaire de la Fonction publique. Passé le 19 octobre prochain, date de son ultimatum, le Front menace de paralyser l’année académique. Lire l’intégralité de la déclaration.
FRONT D’ACTION DES SYNDICATS DE L’EDUCATION
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Cotonou, le 13 octobre 2015
DECLARATION
A Madame et Messieurs les Ministres :
D’Etat Chargé de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation ;
Du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative et Institutionnelle ;
Des Enseignements Maternel et Primaire ;
De l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes
- Considérant le Relevé des conclusions des négociations Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales du 27 mars 2015 qui dispose expressément que l’adoption des Statuts Particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire interviendra au plus tard le 30 septembre 2015 ;
- Considérant que ce relevé est signé par le Ministre d’Etat, le Professeur François Adébayo ABIOLA, Président de la Commission Nationale Permanente de Concertations et de Négociations Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales et le Ministre Antonin DOSSOU en charge du Dialogue Social, représentant le Gouvernement d’une part et par les Secrétaires Généraux de la CSA-BENIN, de la CGTB, de la COSI-BENIN, de la CSUB et de la CSPIB d’autre part ;
- Considérant que les informations disponibles à l’heure actuelle ne sont guère favorables à une reprise assurée des activités pédagogiques et tendent plutôt à confirmer le choix délibéré du Ministère d’Etat Chargé de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation de confiner les enseignants des sous-secteurs de la maternelle, du primaire et du secondaire général, technique et professionnel dans la misère ;
- Considérant que les enseignants vacataires qui représentent plus de 90% du personnel enseignant du secondaire, font l’objet d’un mépris persistant et que leur sédentarisation est bénéfique aussi bien pour les apprenants que pour le reste du système éducatif ;
- Considérant la misère imposée aux éducatrices et éducateurs des écoles maternelles et aux ACE promotion 2014 sans contrat et sans salaires depuis plusieurs mois ;
- Considérant que les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire ont démontré leur patriotisme et leur bonne foi en conduisant l’année scolaire 2014-2015 à son terme sans débrayages ;
- Considérant les manœuvres dilatoires et le complot des cadres du Ministère en charge de l’Economie et des Finances relatifs au prétexte de l’incidence financière insupportable desdits Statuts Particuliers par le Budget national ;
- Considérant que les cadres désignés pour siéger au Conseil Consultatif Paritaire de la Fonction Publique ont joué aux abonnés absents alors que celui désigné au niveau de la Commission technique préparatoire des Statuts Particuliers du Secondaire y a pris part ;
- Considérant que ce comportement n’est que l’expression avérée d’une fuite en avant de tout le Gouvernement alors qu’au terme de la loi n° 2003-17 du 11 novembre 2003 portant Orientation de l’éducation nationale, l’éducation est la première priorité de l’Etat ;
- Considérant les dispositions de la Charte du Front des Syndicats de l’Education ;
- Considérant le point des Assemblées Générales tenues sur toute l’étendue du territoire national du mardi 06 au vendredi 09 octobre 2015 qui recommande la prise d’une motion de grève par le Front ;
- Considérant l’analyse de ces recommandations par la Conférence des Secrétaires Généraux membres du Front ce lundi 12 octobre 2015 ;
Les organisations syndicales du secteur de l’éducation, réunies au sein du FRONT, prenant acte de la nouvelle donne discriminatoire,
1- Remercie les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales Dieudonné LOKOSSOU, Pascal TODJINOU, Noël CHADARE, Christophe HOUESSIONON et Christophe DOVONON, signataires du Relevé du 27 mars 2015 permettant aujourd’hui à tous les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire de jouir de la prime forfaitaire transitoire d’incitation à la fonction enseignante de 10 000 f depuis septembre 2015 et de réclamer la révision des Statuts Particuliers fermement attendus ;
2- Prend acte du respect du premier engagement relatif à l’octroi de la prime forfaitaire transitoire d’incitation à la fonction enseignante de 10 000 f à travers l’arrêté interministériel n°0123 du 1er septembre 2015 qui doit disparaître dès la mise en application desdits Statuts Particuliers ;
3- Exprime sa vive indignation à l’endroit du Ministre d’Etat Chargé de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation qui, de par son fait, bloque la signature sans délai des décrets portant Statuts Particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire général, technique et professionnel ;
4- Exige la sédentarisation des enseignants vacataires et la fin des licenciements massifs et abusifs de vacataires expérimentés au profit de personnes non qualifiées (volontaires et assimilés) ;
5- Déplore la lenteur observée dans le règlement de tous les problèmes liés au reversement, à la formation et au reclassement des enseignants qui en ont droit ;
6- Lance un ultimatum au Gouvernement à travers les Ministères en charge des Enseignements maternel et primaire, du secondaire, de la Fonction Publique, de l’Economie et des Finances aux fins de convoquer sans délai le Conseil Consultatif Paritaire de la Fonction Publique. Cet ultimatum prend fin le lundi 19 octobre 2015 pour laisser place, si rien n’est fait, à l’effectivité de la motion de grève ;
7- En tout état de cause, le FRONT toujours ouvert au dialogue pour faire l’économie de la confrontation préjudiciable à l’école, appelle les enseignants, les responsables administratifs, les conseillers pédagogiques et les inspecteurs à rester mobilisés et déterminés, prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin et rend le Gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de son refus à satisfaire aux revendications ci-dessus énumérées.
Seule la lutte paie !
Vive le Front !
Vive l’Ecole Béninoise !
Nous vous remercions !
Les Porte parole,
Francis Maxime OKOUNDE Albert AKINOTCHO