Cotonou - Une semaine de deuil national a débuté jeudi au Bénin en hommage à l’ancien président Mathieu Kérékou, mort la veille à 82 ans après avoir dirigé le pays pendant trente ans.
Les drapeaux aux couleurs rouge et jaune de la nation ont été mis en berne pendant que des hommages étaient rendus à celui qui était surnommé "le caméléon", pour avoir d’abord dirigé son pays en dictateur militaro-marxiste avant d’être démocratiquement élu.
L’ancien dirigeant est mort à son domicile de Cotonou mais ni la cause exacte de son décès ni la date de ses funérailles n’ont été précisées.
Le président de l’Assemblée nationale béninoise, Adrien Houngbedji, a salué "un grand homme d’Etat et de paix".
"C’est sûrement le plus grand homme d’Etat de la période postcoloniale", a dit à la presse le parlementaire qui avait été candidat contre l’actuel président Thomas Boni Yayi au départ de Kérékou, qui s’était retiré après avoir atteint la limite d’âge constitutionnelle, en 2006.
"C’est un exemple qui mérite d’être cité aujourd’hui, au Bénin et dans toute la sous-région. Par conséquent, nous devons saluer la perte d’un grand démocrate", a poursuivi M. Houngbedji.
Le secrétaire général de la Centrale syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), Paul Esse Iko, a en revanche qualifié de "calamité pour le Bénin" l’ancien président Kérékou.
"La CSTB est l’organisation du Bénin qui a le plus souffert des 28 ans de Kérékou aux plans politique et syndical. De son vivant, nous avions dit que Kérékou a été une calamité pour le Bénin. Il a été quelqu’un qui a tué la liberté au Bénin", a déclaré Paul Esse Iko, qui fut un prisonnier politique sous le régime révolutionnaire de Kérékou.
En France, ancienne puissance coloniale de ce qui était alors le Dahomey, le président François Hollande a rendu hommage au défunt sous l’impulsion duquel le Bénin "s’est engagé dans une transition pacifique vers la démocratie", selon un communiqué de l’Elysée.
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