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Le septentrion à l’épreuve de la conquête du pouvoir d’Etat
Publié le vendredi 16 octobre 2015  |  24 heures au Bénin
Présidentielle
© Autre presse par DR
Présidentielle 2016 : Les leaders des partis politiques




Pour une première fois dans l’histoire politique du pays, le Nord n’a pas un candidat charismatique à une élection présidentielle. A moins de cinq mois du premier tour du scrutin présidentiel de 2016, on y note une pléthore de candidatures qui se valent les unes, les autres.


Le Nord vivra une ambiance particulière à la prochaine élection présidentielle. Il enregistrera une multitude de candidatures en 2016. Sauf cataclysme, il y aura près d’une dizaine de compétiteurs au prochain scrutin présidentiel. A l’heure actuelle, aucun candidat originaire du septentrion ne fait l’unanimité au sein des populations. Natif de Djougou, Abdoulaye Bio Tchané était candidat à la prochaine de 2011 où il a obtenu un peu plus de 7%. Près de 05 ans après, il a maintenu le cap. Aux dernières élections communales et législatives, il n’a pas fait piètre figure avec à l’actif de son groupe politique, deux députés et deux communes. Abt est beaucoup présent dans la Donga et relativement absent dans les autres départements du Nord-Bénin.


A son côté, il y a le Général à la retraite, Robert Gbian. L’alliance ‘’Soleil’’ qu’il a dirigée aux élections législatives, a obtenu 02 sièges à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, il est en difficulté, car il est lâché par ses alliés de première heure qui ont rejoint pour la plupart le camp de l’opérateur économique, Patrice Talon et d’autres sont retournés dans la famille-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent). Robert Gbian a du mal à s’imposer dans le septentrion. En dehors de ces candidats, on parle de Soumanou Toléba, natif de Djougou. Il croit à ses chances et travaille d’arrache-pied sur le terrain pour ratisser large au soir du 28 février 2016. Dans le même temps, il ne faut pas banaliser le candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, Chabi Sika Karimou. Il était le bras droit du Chef de l’Etat dans les manœuvres politiciennes à l’Assemblée nationale. Natif de la Commune de Tchaourou à l’instar du Chef de l’Etat, il a assez d’arguments à faire valoir. Kessilé Chala, ancien ministre de la Santé, Soumanou Issifou Moudjaïdou et d’autres personnalités politiques du Nord annoncent leur candidature pour les élections de 2016. Alors, on observe actuellement une certaine cacophonie des ambitions dans le septentrion à travers des candidatures qui se valent les unes, les autres.


Histoire



Depuis 1960, le Nord a toujours eu un leader charismatique. Au lendemain des indépendances, c’était feu Hubert Maga qui y régnait en maître. Pendant des années, il a tenu tête à Justin Ahomadégbé et Sourou Migan Appity. Ils ont été tous mis en quarantaine à l’avènement du Gouvernement militaire révolutionnaire (Gmr) du Mathieu Kérékou qui a dirigé le pays de main de maître de 1972 à 1989. Malgré tout ce qu’on lui reprochait, il a dominé le septentrion à l’élection présidentielle de 1991, avant de perdre le Pouvoir au second tour contre Nicéphore Soglo. Et pourtant, il a maintenu son influence dans le Nord en 1996. Ce qui lui a permis de reconquérir le fauteuil présidentiel. Il est resté leader incontesté du Nord jusqu’à son départ du Pouvoir en 2006. L’ex-président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Boni Yayi l’a brillamment succédé dans le septentrion où il est imbattable depuis 2006 à ce jour. Chose curieuse, personne n’a le contrôle du Nord après lui. Toutes les candidatures à la prochaine élection sont valables et se neutralisent. Comme quoi, on y assistera à de véritables élections. Preuve de la vitalité de la démocratie béninoise.





Paul Tonon
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