L’héritage politique de Mathieu Kérékou

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Publié le vendredi 16 octobre 2015 | 24 heures au Bénin

© Autre presse par DR
L`ex-président béninois Mathieu Kérékou

L’ancien président Mathieu Kérékou qui vient de tirer sa révérence, a marqué l’histoire sociopolitique du Bénin. Une observation et une analyse de sa vie à la tête de son pays révèle sa personnalité inconnue de certains au Bénin et dans le monde.

Les Béninois vont beaucoup faire connaissance de Mathieu Kérékou un 26 octobre 1972 suite au coup d’Etat militaire qui va renverser « le monstre à trois tête » à savoir le Conseil présidentiel incarné à l’époque par Hubert Maga, Sourou Migan Apithy et Justin Ahomadégbé. Le jeune capitaine de bataillon et ses compagnons réunis au sein du gouvernement militaire révolutionnaire (GMR) vont faire savoir au monde qu’ils sont venus au pouvoir pour liquider l’ancienne classe politique afin de bâtir un Bénin nouveau, juste et prospère en comptant sur nos propres forces et l’idéologie marxiste-léniniste. Pendant dix-sept ans, cette vision va durer mais hélas ! Les fruits ne porteront pas la promesse des fleurs. Mathieu Kérékou le militaire révolutionnaire, dictateur et patriote puisqu’il voulait voir son pays en bonne marche pour tous va échouer donc dans son objectif. Sous la révolution, reconnaissent ses compatriotes aujourd’hui, il y avait l’ordre, la discipline, pas de corruption, le civisme, le patriotisme.
De 1989 à 1991, Mathieu Kérékou qui fut l’alpha et l’oméga de l’historique Conférence nationale qui jeta les bases de la démocratie au Bénin se distingua toujours par son amour de la patrie. Convocation de l’événement, acceptation de ses résultats, acceptation du gouvernement de transition, acceptation des résultats de la première présidentielle du Bénin du renouveau démocratique et enfin, retrait de la vie politique.
De 1991 à 1996, L’homme de Kouarfa (Son village natal situé dans le nord-ouest du pays) va séduire encore ses concitoyens en ne pipant mot durant tout le mandat du président Nicéphore Soglo, ceci, malgré des attaques sur sa personne sous forme de railleries.
La suite de l’histoire, on la connaît puisque Mathieu Kérékou fit son come-back politique et son retour au pouvoir en 1996 après s’être transformé en pasteur reconverti et friand de sermons bibliques qui furent très appréciés par le peuple : « … L’Eternel des Armées… Comme l’a dit le Pharaon, que cela soit écrit…Ce qui est dit est dit… »
En revenant au pouvoir par les urnes, une première en Afrique et dans le monde pour un ancien président de la République retiré des affaires de son pays par un nouvel ordre politique et institutionnel. Démocrate, patriote, sage, Mathieu Kérékou était vraiment un exemple. Réélu en 2001, « l’ex-grand camarade de lutte » de la période révolutionnaire, va terminer sans visée révisionniste de la Constitution pour un troisième mandat à la tête du Bénin. Ceci, malgré les appels de pied de certains de ses partisans désireux de perpétuer leurs intérêts personnels et égoïstes acquis de manière éhontée sous son mandat .
En vérité, Mathieu Kérékou qui tenait à préserver la vitalité de la démocratie de son pays, ne céda pas. Il termina en beauté son CV politique national et international en organisant à bonnes dates des présidentielles qui portèrent au pouvoir, un certain Boni Yayi…

René ADENIYI