près le coup d’Etat du 26 octobre 1972 le Commandant Mathieu Kérékou a accordé une interview à un journaliste français. Dans cet entretien il a expliqué les mobiles de cette action. Nous vous replongeons dans ce souvenir à travers la publication de cette interview.
Journaliste : Mon commandant pourquoi ce coup d’état ?
Mathieu Kérékou : Le coup d’état je vous l’ai dit le Dahomey est trop petit pour avoir 3 présidents et ensuite référer-vous à la proclamation ce que nous avions dit c’est vrai.
Qu’es ce que vous reprochez aux présidents déposés ?
On n’a jamais rien reproché à un des présidents. Ce que nous reprochons, c’est le système. Le Dahomey ne peut pas avoir 3 présidents. La France a plus de 45 millions d’habitants et n’a qu’un président, alors qu’au Dahomey, nous sommes 3 millions mais nous avons 3 présidents. C’est trop. On n’est trop pauvre pour avoir 3 chefs.
Il n’y a eu aucune manifestation de soutien à Cotonou. Le public a l’air très indifférent. Qu’est ce que vous en pensez ?
Il n’avait pas d’autorité de l’Etat. Donc, ces trois présidents ne se reposaient sur rien. Le peuple a apprécié l’action que nous avons menée, c’est terminé.
Quel sort réservez-vous aux présidents qui ont été déposés
Ils sont des citoyens. Ils sont logés au conseil de l’entente. C’est là qu’eux-mêmes reçoivent les chefs d’Etat étrangers. Donc, ils seront là en attendant qu’on voit claire.
Ils ne sont pas libres pour l’instant ?
Ils sont libres puisqu’ils sont dans les bâtiments destinés aux chefs d’Etats étrangers.
Ils sont libres de sortir ?
Ils ne peuvent pas sortir pour le moment pour raison de sécurité. Il faut qu’on les garde uniquement pour des raisons de sécurité.
Est ce qu’ils seront jugé ? Est ce qu’il y aura procès ?
Jugement, nous n’aimons pas des jugements spectaculaires. Ici, on ne leurs reproche que l’anarchie, c’est tout. Ils n’ont pas tué quelqu’un. Ils n’ont pas commis de fautes. Voyez à travers notre proclamation, s’ils méritent un jugement ou pas.
Il y a une enquête pour l’instant ?
Il n’y a aucune enquête entamé encore. Nous n’avions pas encore le temps de faire des enquêtes pour le moment. Ce qui nous intéresse, c’est le redressement économique de notre pays.
Est-ce que vous maintenez l’invitation qui a été adressée au président Pompidou ?
Mathieu Kérékou : Bien sûr. Le président Pompidou venait voire le peuple Dahoméen. Le peuple dahoméen reste sur place. L’Etat demeure.
Transcription :Nelson Avadémey