Coincée dans le choix et pressée par le temps. C’est le sombre tableau que présente depuis hier, et ceci à la face du monde, l’Union fait la nation (Un). En effet, après ses dernières assises au Palais des congrès à Cotonou et à moins de cinq mois de la présidentielle de 2016, l’heure est encore à l’indécision au sein de la plus grande alliance de l’opposition présidée par Bruno Amoussou. Car, jusqu’ici, seules des situations ambiguës ont été données à voir aux militants et sympathisants de l’Un. D’abord, il est à retenir que l’expérience de la candidature unique capitalisée au cours de la présidentielle de 2011 ne suffit jusqu’ici pas à départager les prétendants que sont Emmanuel Golou, Eric Houndété et peut-être Idji Kolawolé, en position de troisième larron.
Le comble de l’aveu d’impuissance des ténors de l’Un face à ce choix cornélien mais capital et irréversible est qu’hier, le président Bruno Amoussou a tout simplement décidé de faire jouer les prolongations. Ainsi, les candidats à la candidature unique ont été priés de continuer le travail de mobilisation sur le terrain en attendant l’heure inévitable du choix. Mais, à y voir de près, Bruno Amoussou avait-il vraiment le choix que de faire durer le suspense ? Sinon, si le flou est autant persistant autour du choix du candidat unique, c’est tout simplement parce que les positions restent toujours tranchées entre Emmanuel Golou et Eric Houndété. D’ailleurs, c’est un secret de polichinelle que le dégât qu’occasionnera le choix de l’un au détriment de l’autre sera incommensurable.
Le défi des primaires
Déjà, l’autre difficulté pour départager Golou et Houndété est relative aux critères et la nature que prendront les primaires. Egalement sur ces points, les inconditionnels de l’Un ne sont guère avancés. Mais, en fin stratège, Bruno Amoussou sait mieux que quiconque que l’unanimité ne se fera pas. Et, au risque de plomber très tôt la bonne ambiance à l’Un, il est à fort parier qu’aussi longtemps que possible, rien ne se décidera sur le candidat unique.
Au finish, à moins de cinq mois de la présidentielle de 2016, la grande alliance de l’opposition continue de tourner en rond. Coincée entre le choix de Golou et de Houndété, elle lutte pour sa survie et espère faire bonne figure en février prochain grâce à l’adhésion d’autres forces politiques. Mais là encore, Bruno Amoussou et les siens savent qu’entre les vœux et la réalité, il y a un fossé et que pour relever le défi de l’ouverture, ils devront d’abord accorder leurs violons. Facile à dire mais trop d’indécisions pour que Bruno Amoussou et les siens sortent si facilement de la guerre de la candidature unique. Et pourtant, l’Un est dans l’obligation de trancher, car pressée par le temps et l’enjeu. Après les déboires de 2011 et la double défection de la Rb et du Prd, ce qui fera le charme de l’Un, c’est de vite désigner le candidat unique pour véritablement lancer la campagne électorale de 2016.
Angelo DOSSOUMOU