Dernière rencontre des présidents des institutions de la République: les députés de l’UN condamnent les propos de Théodore Holo #aCotonou

Politique

Dernière rencontre des présidents des institutions de la République: les députés de l’UN condamnent les propos de Théodore Holo

Publié le jeudi 12 septembre 2013 | La Nation

© Autre presse par DR
Mr Théodore Holo, président de la Cour constitutionnelle

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Quatre députés, tous membres du groupe parlementaire de l’Union fait la Nation (UN) ont été reçus en audience au palais des Gouverneurs à Porto-Novo hier mercredi 11 septembre, par le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago. La délégation conduite par l’honorable Eric Houndété s’oppose aux propos tenus par le président de la Cour constitutionnelle, Théodore Holo, à l’issue de la dernière rencontre de concertation des présidents des institutions de la République.

Par Thibaud C. NAGNONHOU

C’est à la demande des députés du groupe parlementaire l’Union fait la Nation (UN) que le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, a reçu ces derniers en audience hier à son cabinet.

Au sortir du tête-à-tête, l’honorable Eric Houndété, chef de la délégation, a dévoilé que l’objectif de cette visite est d’aller dire toute la désapprobation du groupe parlementaire UN suite aux propos tenus par le président de la Cour constitutionnelle lors de son compte rendu sur la dernière réunion de concertation périodique des présidents des institutions de la République, tenue vendredi 23 août dernier à son siège. Pour l’UN, le président de la Cour constitutionnelle a violé la Constitution lorsqu’il émet ses avis sur certains dossiers.

« Le Bénin est un pays qui a opté pour un système démocratique multi partisan dans lequel nous avons adopté une Constitution et des institutions. Il y a des institutions de pouvoir, comme l’Exécutif qui agissent et celles de contre-pouvoir qui contrôlent ce qu'il fait. Nous n’avons pas été gênés que les institutions se concertent entre elles, mais l’initiative prend une allure qui pourrait étouffer la démocratie et gommer le nécessaire contrôle entre les institutions », dénonce l’honorable Eric Houndété, chef de la délégation des députés de l’UN.

« En violation de la Constitution et de la loi organique relative à la Cour constitutionnelle, le président Théodore Holo a émis des avis en ce qui concerne le texte de projet de loi portant révision de la Constitution et transmis à l’Assemblée nationale », poursuit-il.

Pour Eric Houndété, le passage où le président de la Cour constitutionnelle qualifie d’avancée l’imprescriptibilité des crimes économiques contenue dans le nouveau projet de révision de la Constitution, est une violation grave de la loi fondamentale.

« Cela n’est rien d’autre qu’un avis, or il est interdit au président et aux membres de la Cour constitutionnelle de donner des consultations, de donner des avis sur des questions qui pourraient faire l’objet de discussion à la Cour constitutionnelle », explique Eric Houndété. Plus grave, dénonce le porte-parole de la délégation parlementaire de l’Opposition, « le président de la Cour constitutionnelle a émis ses avis comme étant une position de l’ensemble des présidents…
Or, le président de l’Assemblée nationale ne peut pas émettre d'avis personnel puisqu’il n’est pas là en tant que Mathurin Coffi Nago, mais bien en tant que président de l’Assemblée nationale ».

C’est pourquoi, les députés de l’UN suggèrent au président de l’Assemblée nationale «d’éviter à l’avenir de compromettre le système démocratique en participant à des rencontres de ce genre».

«Que cette réunion périodique des présidents des institutions de la République s’occupe des problèmes de fonctionnement des institutions ou des questions administratives, cela passe.
Mais qu’on en vienne à émettre des avis sur des dossiers sur lesquels, on pourrait être appelé à connaître, je pense que c’est une barrière qu’il ne fallait pas franchir », relève le porte-parole de la délégation UN avant de demander au président de l’Assemblée nationale de « faire en sorte que les préceptes de notre démocratie soient préservés et maintenus pour que progressivement on ne glisse pas dans un monolithisme institutionnel ».

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