On croyait sans difficultés majeures le scrutin consulaire dont la campagne électorale a été lancée mardi 10 septembre dernier. Erreur ! Un tour hier dans les différents états-majors des groupes protagonistes aux prises dans le cadre des élections consulaires, a permis de se rendre compte que le Collège des groupements et associations professionnels de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin porte des griefs contre le processus électoral tel que mené. Plusieurs récriminations sont portées à l’encontre des organisateurs taxés de violer les textes de l’institution consulaire.
Moudachirou SOUBEROU (Stag)
Contestation de la liste électorale dans son état actuel, élimination anarchique des candidatures, non possibilité de vérification des pièces fournies par certains électeurs enregistrés, gonflement de la liste des électeurs dans certains départements au détriment d’autres, bref la liste des anomalies et incohérences n’est pas exhaustive, à en croire Jean Baptiste Adjovi et Serges Maurice Sogbossi tous deux porte-paroles du Collège des groupements et associations professionnels de la CCIB cités.
Ceux-ci se fondent sur l’article 80 des statuts qui dispose dans certains de ses alinéas que : «… Les listes ainsi arrêtées sont publiées, à la diligence de la CCIB, dans tous les bulletins d’annonces légales de la République du Bénin et placardées aux portes des mairies et chefs-lieux des communes, au siège de la Chambre et dans les secrétariats administratifs des régions. Cette publication vaut notification aux électeurs de leur inscription ou de leur omission.
Dans un délai de sept jours à compter de la date de publication de la liste électorale, les contestations relatives à l’établissement de la liste sont portées devant la Chambre administrative de la Cour suprême ou toute juridiction qui lui sera substituée.
Celle-ci statue en premier et dernier ressort dans un délai de dix (10) jours de sa saisine. La décision de la juridiction compétente emporte inscription ou radiation de l’électeur concerné».
Fort de cette disposition statutaire, les porte-parole du Collège des groupements et associations professionnels de la CCIB, persistent et signent que la Commission électorale consulaire est passée outre ces dispositions.
A preuve, poursuivent-ils, l’errata publié quelques jours après la publication de la liste électorale. Et l’évidence même que tant que l’instance juridique habilitée en la matière n’a pas statué, l’on ne saurait avoir à disposition une liste définitive pour le scrutin.
Ceci d’autant que la juridiction saisie est à même d’invalider des candidatures ou de repêcher d’autres injustement recalés. Pour eux, la liste définitive pour l’élection n’existe qu’après la décision de l’instance judiciaire habilitée à connaître des contentieux.
La Cour suprême à nouveau saisie
Décidément ! sommes-nous tentés de dire. Pour une fois encore, l’instance judiciaire en charge du contentieux électoral consulaire vient d’être saisie par un des protagonistes engagés dans la bataille du renouvellement de la chambre consulaire.
Face à la kyrielle de reproches et autres incriminations soulevées, le Collège des groupements et associations professionnels de la CCIB n’a eu d’autres choix que de saisir la Cour suprême aux motifs d’examen des nombreux cas d’irrégularités notés par leurs soins. Preuve que le processus a encore quelques plombs dans l’aile. Il va falloir parer au plus pressé surtout du côté de la Cour suprême pour définitivement fixer les uns et les autres quant à la date du 22 septembre prévue pour la tenue du scrutin consulaire.
«Tant qu’on ne connaît pas les candidats et les électeurs, on ne fait pas campagne», menace Serge Maurice Sogbossi.