Le leader des Tchoco tchoco n’est pas allé par quatre chemins pour conseiller à Yayi Boni d’arrêter le harcèlement systématique des trafiquants de l’essence frelatée dans sa région. Il va plus loin en exigeant l’arrêt sans délai de la lutte contre la vente du liquide prohibé. La mise en garde est vigoureuse.
« Il n’est pas acceptable de prétendre supprimer cette activité qui constitue bien souvent, et depuis des décennies, la seule source de revenus de la frange la plus démunie de nos populations, sans avoir résolu le problème de la réinsertion des acteurs de ce secteur » Adrien Houngbédji demande à Yayi de cesser de traumatiser ses militants. A l’allure où vont les choses, la question de la lutte contre l’essence frelatée ne tardera pas à prendre une forme politique. Les signaux sont déjà visibles et la sorte Houngbédji de ce samedi en a donné le ton. L’Ouémé-Plateau, bastion du Parti du renouveau démocratique (Prd) est désormais braqué contre Yayi et sa clique.
La lutte contre l’essence frelatée dans l’Ouémé-Plateau prend des allures que le Chef de l’Etat devra freiner en demandant à ses militaires de se retirer sans délai. Cela y va non seulement de la préservation d’un climat de paix mais aussi et surtout de l’instauration d’un environemment apaisée pour la résolution sans heurt de cette question à multiple facettes. En tout cas, tout l’Ouémé-Plateau soutient sans réserve cette position du leader du Parti du renouveau démocratique (Prd) Adrien Houngbédji. De quoi donner du fil à retordre au gouvernement accusé de ne pas régler certains préalables avant de se lancer dans cette lutte.
« Du deux poids deux mesures »
« Il est inacceptable que la répression s’abatte avec férocité sur les vendeurs de kpayo dans certaines régions ; que l’on y casse, que l’on y détruise, que l’on y tue, pendant qu’ailleurs on se montre tolérant ». Cette déclaration du leader Adrien Houngbédji illustre très parfaitement la politique de deux poids deux mesures notée dans la lutte contre la vente de l’essence frelatée. Selon Adrien Houngbédji, tout porte à croire que c’est seulement dans le Sud et particulièrement l’Ouémé-Plateau que l’essence frelatée se commercialise.
Cette démarcation claire du leader des Tchoco Tchoco a suscité une adhésion massive de nombreux militants venus à la rencontre ce samedi. La sortie de Houngbédji marque le début d’une crise sociale aux allures politiques évidentes. Pour la cause de la lutte contre le Kpayo, l’Ouémé-Plateau se ligue derrière son leader. La fin de la division se reconquiert donc peu à peu.
