En définissant dimanche dernier les critères pour la désignation de son candidat unique, l’Union fait la nation (UN) a annoncé les couleurs. En tant que grande alliance de l’opposition, elle entend jouer sa partition à la présidentielle 2016, afin que le prochain président de la République soit le fruit d’un véritable consensus qui va au-delà des divergences politiques.
L’Union fait la nation (UN) affiche désormais ses ambitions pour 2016. Dimanche dernier, au palais des Congrès de Cotonou, elle a réaffirmé sa détermination à élire un candidat unique, ou à défaut, à désigner par consensus une personnalité qui portera les couleurs de l’Alliance à la prochaine présidentielle.
Cette rencontre de l’UN vient rappeler à certains candidats potentiels ou déclarés la force de frappe non négligeable de la grande alliance de l’opposition qui a éprouvé ses capacités à la faveur des législatives, des communales et locales dernières. Et en ce qui concerne 2016, elle constitue sans doute une alternative crédible à plusieurs égards.
En effet, il est une réalité que la fièvre Talon qui a emballé plus d’un au départ, est de nos jours en baisse d’intensité. L’enthousiasme suscité par la candidature de l’homme d’affaires n’aura duré que le temps d’une rose. Preuve que les enjeux de 2016 sont avant tout politiques et de ce point de vue, interpellent et concernent davantage les politiques que les opérateurs économiques.
Les candidatures politiques attendues
C’est pourquoi, à quatre mois du premier tour de la présidentielle prévue pour le 28 février 2016, les regards sont tournés vers les partis et alliances de partis politiques qui tardent à désigner leurs candidats. Contrairement aux candidatures qui sont suscitées à coût d’espèces sonnantes et trébuchantes, celles des partis et alliances de partis politiques sont vivement attendues des populations. C’est dire que les prochains mois seront déterminants pour la vie politique béninoise en raison du choix des candidats à la présidentielle qu’auront à opérer l’UN, le Parti du renouveau démocratique (PRD), les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), la Renaissance du Bénin (RB), etc.
Mais déjà, l’on peut se réjouir de la démarche de l’UN à définir les critères des primaires. Ce faisant, elle montre qu’elle a pris la mesure des choses et se jette dans le combat de 2016. Mieux, par cet acte, la grande alliance de l’opposition rassure les populations quant à sa volonté ferme de jouer pleinement sa partition dans l’élection du prochain président de la République. Et dans cette perspective, ce ne sont certainement pas les atouts qui lui manquent.
Dépasser les clivages
L’expérience politique du président Bruno Amoussou, ajoutée aux parcours remarquables d’autres membres importants de l’Alliance tels qu’Antoine Kolawolé Idji, Léon Ahossi, Théophile Montcho et bien d’autres, renforcent le crédit de l’UN au sein des populations. Les deux candidats à la candidature unique, Emmanuel Golou et Eric Houndété, séduisent également par l’exemplarité de leur parcours politique. Ce dernier, actuel premier vice-président de l’Assemblée nationale, a prouvé son attachement à l’intérêt général et à la reddition des comptes à travers sa constance dans le contrôle parlementaire de l’action gouvernementale.
En définitive, l’UN constitue, à bien des égards, la principale force politique capable d’œuvrer pour une fédération des énergies en vue de sauver la démocratie. D’ici au 28 février 2016, elle devra travailler à gagner le pari de la création d’une véritable alliance républicaine autour du choix du successeur de Boni Yayi, laquelle alliance s’imposera une certaine ouverture, au-delà des divergences politiques.
Prince AKOGOU