3.700.000.000 Fcfa de la mairie de Cotonou loge dans les caisses du Trésor public pendant que la municipalité manque de ressources pour régler ses dettes. Ce contraste tout aussi étonnant a une explication toute simple selon le Dsef de la mairie. « Si l’Etat central a la moindre difficulté de trésorerie, le Trésor public placé sous son autorité lorgne du côté des fonds déposés par les communes dans sa caisse unitaire », a-t-il affirmé. Ce hold-up de l’Etat central a permis d’enregistrer cette accumulation de plusieurs milliards.
Pour le Dsef, Mouftaou Alidou, la mairie a de ce fait perdu toute crédibilité auprès de ses partenaires parce qu’elle n’arrive pas à honorer ses engagements. « L’opération de titrisation pour laquelle la ville a bloqué en décembre 2012, la somme de 1 500 000 000 et au premier trimestre 2013, un autre dépôt de 2 000 000 000, soit au total 3 500 000 000 peine à se dérouler normalement. Les banques, les prestataires, les fournisseurs et autres bénéficiaires de la titrisation ont totalement perdu confiance en la Mairie de Cotonou. Et on peut le comprendre », a-t-il déclaré. A cela s’ajoute la perte de crédit des structures d’assurance et de la banque mondiale. « Nsia a suspendu le contrat qui la lie à la Ville, l’Africaine des Assurances s’apprête à emboîter le pas à sa consœur Nsia. Pourtant, nous avons émis depuis un moment des mandats à l’adresse de ces diverses compagnies de montant de 210 000 000 environ.
Le cas le plus aggravant est celui du Pugemu où la convention qui lie la Ville de Cotonou et deux autres Communes à la Banque Mondiale est suspendue faute de la libération à ce jour par le Trésor public des six cent vingt cinq millions 625 000 000, sur les huit cent soixante un millions 861 000 000 de contrepartie » a-t-il soutenu. La seule charge que la recette perception arrive à payer selon lui est le salaire. Hormis, les taxes de voiries, affirme t-il, le concours annuel de la mairie n’atteint pas le milliard. Pour toutes ces raisons, l’Administration Soglo exige un transfert effectif des ressources pour la mise à disposition à temps des recettes propres et pour l’autonomie des communes.