Education
Rentrée académique 2015-2016 à l’UAC
Publié le mardi 20 octobre 2015 | Educ'Action
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© Autre presse par DR
Brice Sinsin, recteur de l’Uac |
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Brice Sinsin, recteur de l’Uac |
Le plaidoyer d’un nouvel agir pédagogique
Réunis autour de l’équipe rectorale, professeurs, chercheurs, étudiants et tout le personnel administratif et technique de l’Université d’Abomey-Calavi ont effectué, le 09 octobre dernier, leur rentrée académique 2015-2016. Pour l’occasion, le professeur Gabriel Boko a fait à la communauté universitaire une conférence inaugurale qui donne l’air d’un plaidoyer pour un nouvel agir pédagogique.
Une année vient de s’achever et une nouvelle commence pour le personnel d’encadrement et les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi. Passée la période de hautes turbulences, la communauté universitaire a repris service depuis quelques semaines. Pour le compte de cette année académique 2015-2016, l’équipe rectorale a procédé au lancement de la rentrée solennelle le vendredi 9 octobre dernier à l’Amphi Idriss Déby Itno. A cette cérémonie, les acteurs du campus universitaire que sont les professeurs, les chercheurs, les étudiants et le personnel administratif et technique ont émis le vœu d’une année académique apaisée. Avec le cœur rempli d’espoir et tenant compte des nouvelles réformes qui seront mises en œuvre par l’équipe rectorale au cours de cette nouvelle rentrée académique, le personnel d’encadrement promet jouer sa partition pour assurer une formation de qualité aux étudiants. A cette occasion, ces acteurs ont également pris l’engagement d’aider l’équipe rectorale à arrimer ces actions aux objectifs de développement de l’UAC pour le rayonnement d’une université ouverte sur le monde et qui fournit des ressources humaines de qualité et des résultats de recherche adaptés au développement du Bénin. Cette cérémonie, confie Tranquilin Mahoussi, porte-parole du personnel d’encadrement et technique, apparaît, bien plus qu’une occasion de communion, comme une plateforme de rétrospection dans la perspective de donner davantage de succès au processus de développement de l’université. « Dans l’optique de la modernisation et de l’amélioration des conditions de vie du campus, vos Rentrée académique à lUAC-03nombreuses initiatives écoulées ont permis des avancées considérables », a ajouté le porte-parole du personnel, dans son message adressé à l’équipe rectorale pour sa détermination à doter l’université d’outils permanents de travail, d’infrastructures adéquates et de personnel motivé. Avant de prendre congé de l’assistance, l’homme a formulé quelques doléances du personnel de l’Uac au recteur : « l’attribution d’une indemnité de résidence comme l’exige l’article 45 de la convention collective, l’attribution d’une prime de risque aux techniciens de laboratoires, électriciens et gardiens conformément à l’article 46 de la même convention, la professionnalisation du recrutement du personnel par l’organisation de test et la centralisation de la gestion des carrières par l’élaboration d’un plan de formations au profit du personnel ». A la communauté universitaire, le recteur Brice Sinsin a dévoilé les nouveaux changements qui seront apportés à la gestion académique de l’université au cours de cette nouvelle rentrée. Ces nouvelles mesures, rassure-t-il, se feront dans la bonne gouvernance et la rigueur dans la gestion académique. « Notre premier rôle en tant qu’universitaire, c’est de produire des connaissances, de générer des valeurs et des aptitudes. Toutes choses que nous jugeons essentielles pour l’ordre civique… », a martelé le recteur dans son discours. Profitant de cette cérémonie, l’équipe rectorale de l’Université d’Abomey-Calavi a décerné des lettres de félicitations aux nouveaux enseignants promus dans les différents grades du Cames. Il s’agit de 10 docteurs au grade de Maîtres assistants, 9 professeurs admis au grade de Maîtres de conférences et professeurs agrégés et enfin 2 professeurs titulaires.
Un plaidoyer pour un nouvel agir pédagogique
« Espaces intimes de l’éducation et défaillance de la pédagogie officielle : plaidoyer pour un nouvel agir pédagogique ». C’est le thème de la première conférence inaugurale de cette nouvelle année académique à l’Université d’Abomey-Calavi, présentée par Gabriel Boko, professeur titulaire de psychopédagogie. Les pratiques pédagogiques jusqu’ici déployées, depuis une quarantaine d’années, pour accompagner la construction de l’édifice humain sont désuètes. Le mérite majeur des pédagogues et des psychologues du XXème siècle a été d’harmoniser leurs pratiques avec le milieu parental. Mais le gigantesque engouement suscité par cet arrimage pendant toute la deuxième moitié de ce siècle a fait oublier certaines variables logées derrière le concept « milieu parental ». Tout s’est passé comme si l’école et la famille, vraisemblablement réunies par les pédagogues dans une conjuration, ont laissé de côté l’autre espace intime de l’éducation : la vie intra utérine. Le nouvel agir pédagogique, explique le communicateur, part du postulat qu’il existe, dans la trajectoire de chaque être humain, un certain nombre de périodes sensibles au cours desquelles les comportements humains peuvent être modelés avec efficacité. La période de grossesse constitue un de ces moments où toutes les actions de préparation à la vie et une large gamme d’apprentissages peuvent être amorcées, en attendant que les interactions avec le milieu extérieur, après la naissance, viennent les renforcer. Ce nouvel agir pédagogique complète le professeur, ne signifie nullement un remaniement des autres agrégats de la personnalité : de la naissance à la fin de la scolarité, les « influençants » les plus variés apportent leur part de modelage. L’emprise de ce modelage sur les hommes, sur les institutions et sur les systèmes est indéniable. Il signifie, en revanche, clarifie le communicateur, la reconnaissance des racines comme le fait la sapience africaine du Golfe de Guinée qui recourt au Fâ pour prédire et modeler la trajectoire de l’individu dès le cinquième mois de la grossesse. En identifiant désormais huit piliers de l’éducation au lieu de sept, le psychopédagogue mentionne dans son exposé, que ses propos constituent un appel qu’il lance pour sortir la pédagogie des limites que lui ont imposées jusqu’ici la sociologie, l’anthropologie et la philosophie, afin d’embrasser l’homme dans sa totalité, depuis la racine, sans l’étouffer. Car, conclut-il, ce qui écrase l’homme d’aujourd’hui, ce n’est pas le poids ajouté au poids, mais plutôt l’absence de poids.
Edouard KATCHIKPE
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