Bataille de blocs et combat de gladiateurs. C’est l’allure que pourrait, dès le premier tour, prendre la présidentielle de 2016. Malgré la multitude de candidatures annoncées, il est fort possible que le choix des électeurs soit facilité par des candidatures uniques issues des grands ensembles politiques que sont la mouvance au pouvoir et l’opposition au président Boni Yayi. La coalition qui a porté dans la nuit du 19 mai dernier Me Adrien Houngbédji au perchoir pense sérieusement à ce projet politique.
Le Prd, la Rb, le Madep, Force clé, le Psd, l’And, Fdu, l’alliance Abt, l’alliance Soleil…La mobilisation était totale hier du côté des forces de l’opposition qui ont tenu un conclave à Cotonou pour réfléchir sur 2016. Tout comme du côté des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), les tractations se mènent pour présenter en février 2016, un candidat unique pour le compte de la mouvance au pouvoir, l’opposition ambitionne également aller à l’assaut de la Marina en rang serré.
Ambition légitime. Mais déjà, le défi de la transposition de l’actuelle opposition à la prochaine mouvance au pouvoir exige tout au moins l’unanimité autour d’un champion qui sera le porte-étendard du bloc hétéroclite qui a permis à Me Houngbédji de gagner la bataille de la présidence de l’Assemblée nationale. Sur la route de 2016, l’équation d’un candidat unique pour le bloc de l’opposition est synonyme du pari de concilier les ambitions de Abdoulaye Bio Tchané, Léhady Soglo, Mathurin Nago, Robert Gbian, Eric Houndété, Emmanuel Golou…
Les erreurs de 2011…
Qui de cette longue liste réussira à faire l’unanimité autour de sa personne au point d’amener le reste des potentiels candidats à se sacrifier véritablement pour le triomphe du groupe ? Mystère. Mais, une chose est certaine, l’alternance au pouvoir en avril prochain et la survie du bloc de l’opposition peuvent être au prix du sacrifice des ambitions personnelles.
Seulement, s’ils ne réussissent pas, ils joueront à se faire peur jusqu’au bout. Pis, ils peuvent être condamnés à subir pour les cinq prochaines années, le ‘‘après nous, c’est nous’’. C’est dire que dans la perspective du choc des Titans en 2016 pour lequel ils seront des acteurs primordiaux, l’opposition a l’obligation de jouer la bonne carte. Sera-t-elle celle de la candidature unique dès le premier tour et celle d’une équipe décidée à légalement forcer l’alternance dans les urnes ?
Seuls les sérieux prétendants à la magistrature suprême que sont Abdoulaye Bio Tchané, Léhady Soglo, Mathurin Nago, Robert Gbian, Eric Houndété, Emmanuel Golou ont la réponse. Mais, à trois mois du dépôt des candidatures pour élire le successeur de Boni Yayi, alors que sur le terrain chaque candidat travaille depuis fort longtemps à son élection, l’aboutissement du projet de l’opposition serait déjà une victoire sensationnelle. L’opposition est-elle encore capable de faire rêver les Béninois ? S’ils tirent leçons des erreurs de 2011, le combat contre les Fcbe serait tout simplement palpitant.
Angelo DOSSOUMOU