Le chef du Parlement béninois, était le 07 octobre 2015 à Abidjan. Le président Adrien Houngbédji en s’adressant aux députés ivoiriens, à l’occasion de la deuxième session ordinaire de cette institution, s’est attardé sur l’échéance présidentielle du 25 octobre prochain. Dans une posture de leader panafricain, le président Houngbédji a partagé avec ses collègues les valeurs afférentes à la démocratie.
Le peuple ivoirien sera aux urnes dimanche 25 octobre prochain. A l’invitation du président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, le président Adrien Houngbédji était à l’hémicycle de la Côte d’Ivoire. A cette occasion, il a exhorté ses collègues députés ivoiriens à jouer un grand rôle dans le maintien de la paix et la consolidation de la démocratie. Dans un discours époustouflant qui touche le vécu et la sensibilité des Ivoiriens, Me Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée nationale du Bénin, a insisté sur la culture démocratique. Après avoir salué la mémoire du regretté président Félix Houphouët-Boigny, le N°1 des députés béninois fait savoir que : « Dans la vie des peuples, comme dans la vie des hommes, il existe des périodes qui émergent de la monotonie du quotidien et de la répétition, parce qu’elles ont une dimension exceptionnelle, une signification exceptionnelle, des effets exceptionnels pour le présent et pour le futur. » La deuxième personnalité de l’Etat béninois rappelle qu’une élection présidentielle relève du fonctionnement normal d’une démocratie,d’un simple rituel de régulation de la vie politique et de renouvellement du personnel politique. « Elle suscite toujours des passions et des tensions, même dans les démocraties anciennement établies », renseigne le leader Houngbédji. « Mais ce que celle-ci a d’exceptionnel, de transfigurant, c’est qu’elle concerne la Côte d’Ivoire. Un pays que nous aimons et qui nous tient à cœur en tant qu’homme d’abord, parce que tant et tant de souvenirs personnels, heureux les uns, douloureux les autres, nous rattachent à la Côte d’Ivoire.En tant que Béninois ensuite parce que nos deux peuples, déjà liés par les liens de l’histoire, de la géographie, de la culture, vivent ici une osmose réussie.En tant qu’Africain enfin, car dans notre sous-région, quand la Côte d’Ivoire va, tout va. » Cette magnificence de Me Houngbédji à l’endroit de la Représentation ivoirienne, a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements. Et pour tout corroborer, Adrien Houngbédji affirme que la Côte d’Ivoire, avec ses ressources humaines, ses ressources agricoles et forestières, son dynamisme économique et commercial, avec ses cadres attelés à construire une administration de développement, la Côte d’Ivoire est le moteur de toute une sous-région dont la croissance et la prospérité impactent celles du Bénin. Dès lors, un clin d’œil sympathique a été adressé au président Alassane Dramane Ouattara.
Dans l’intimité des Ivoiriens
Revisitant le palmarès exceptionnel aux plans artistique et sportif des Ivoiriens, le président de l’Assemblée nationale du Bénin a pu établir la transition entre les aspects socio-économiques et autres occupations qui mettent les Ivoiriens au-devant de la scène internationale. Dans cet exercice, le leader panafricain démontre sa culture et son attachement aux loisirs du peuple ivoirien. « Que dire de ce surcroît de rayonnement que confère à votre pays, l’exceptionnel talent de vos artistes et de vos sportifs. Les Alpha Blondy, les Gadji Celi, les Petit Denis, les DJ Arafat pour ne citer que quelques vedettes de la chanson ; ou encore les humoristes tels que Michel Gohou, Digbé Cravate, Adama Dahico, Decauthey et j’en passe ; les sportifs de renom tels que Murielle Ahouré, Didier Drogba, Yaya Touré, Kolo Touré, Salomon Kalou et j’en oublie, ont si souvent fait vibrer les cœurs dans nos chaumières, que nous pouvons affirmer que vous, c’est nous, et nous c’est vous. » Puis, Me Houngbédji conscientise son auditoire. « Cette Côte d’Ivoire devant laquelle je parle, c’est aussi un pays qui a connu de grandes épreuves, de grandes souffrances et qui maintenant encore, doit puiser au plus profond d’elle-même, les valeurs et les ressources morales nécessaires à la construction d’une société de paix, de démocratie et de prospérité. » Me Houngbédji affirme avec Jaurès que « C’est ce pays qui va devoir proclamer et prouver que des millions d’Ivoiriens sauront, tracer eux-mêmes, la règle commune de leurs actions ; qu’ils sauront concilier la liberté et le droit, le mouvement et l’ordre, la justice et la réconciliation ; prouver qu’ils sauront se combattre sans se déchirer, prouver que leurs divisons ne les conduiront plus jamais à la frayeur d’une guerre et qu’ils ne chercheront jamais dans une dictature, même passagère, une trêve funeste. » Ce passage a retenu l’attention des députés de toutes les sensibilités qui composent le Parlement ivoirien. Car, la Côte d’Ivoire est dans un processus électoral pour désigner le prochain président de la République. Dès lors, le message de Houngbédji, au-delà d’une exhortation, sonne comme une mise en garde, pour que plus jamais du sang ne coule dans ce pays.
Jean-Claude Kouagou