Le sujet défraie la chronique et les syndicats en font leur chou gras. Qu’est-ce qui s’est réellement passé lors de la délibération des résultats du concours de recrutement des agents permanents de l’Etat ? On en sait un peu plus suite aux explications fournies par les organisateurs du concours, accusés de fraudes massives.
Selon une source proche du cabinet du ministre de la fonction publique et maillon important dans l’organisation du concours dont les résultats sont contestés, les irrégularités relevées ne sont pas de nature à remettre en cause tout le processus. « Des préparatifs jusqu’aux derniers travaux en passant par la composition et la correction, tout s’est bien passé et les travailleurs ont été représentés à toutes les étapes ou presque, bien qu’aucun texte ne l’autorise. Selon les textes, les syndicalistes sont associés aux travaux d’organisation lorsqu’il s’agit de concours professionnels. Ils viennent représenter leurs collègues travailleurs. Mais quand il s’agit d’un concours de recrutement, ils ne sont pas forcément associés. Mais pour montrer sa bonne foi, le ministère du travail a invité les syndicalistes à prendre part aux travaux », a clarifié ce cadre du ministère du travail. A en croire notre interlocuteur, personne n’a été écartée et dans l’ensemble rien n’a été fait sans les syndicalistes ». Ces derniers sont allés jusqu’à exiger que les cadenas des cantines du ministère du travail soient changés, à la suite de quoi, ils ont gardé des clés par devers eux jusqu’à la fin, a-t-on appris de sources proches du dossier. Cependant, ce qui éveille des soupçons de fraudes massives, c’est de les avoir écartés lors de la délibération. « Il y a une phase qui, évidemment, ne les concerne pas et qui relève de la discrétion du ministre de la fonction publique. C’est la délibération. Et à ce niveau, pas question de laisser des syndicalistes jouer le rôle de l’Etat. C’est le ministre du travail assisté du Directeur de recrutement qui est compétent pour délibérer. Et c’est à cette étape que les syndicalistes sont invités à se retirer. Malheureusement, ils en font aujourd’hui une polémique », a regretté notre interlocuteur.
« Pour ce qui est des irrégularités observées à la publication des résultats, il s’agit pour la plupart des doublons », a souligné l’intéressé. En réalité, explique-t-il, c’est quand les noms ont été insérés dans le logiciel Excel pour le classement par ordre alphabétique que des doublons sont apparus avec pour conséquence, la disparition de certains admis. « Nous avons bel et bien fait la remarque à l’impression. Nous ne sommes pas des aveugles. Nous avons lu et constaté cela. Mais on ne pouvait rien d’autre que de rendre publics les résultats comme cela et apporter les corrections après. Si on devait corriger avant de d’afficher, cela poserait encore d’autres problèmes. Les mêmes syndicalistes vont dire que les travaux sont terminés et que nous trainons pour agir sur les résultats. Et donc, nous avons publié les résultats et un communiqué rectificatif a été sorti pour supprimer les doublons et intégrer les admis omis », a indiqué la même source. Il persiste et signe qu’aucun problème ne se pose à ce niveau et les syndicalistes devraient plutôt inviter au calme au lieu d’alimenter une situation aussi banale. « Personne n’a été favorisée et aucun citoyen n’a été brimé dans cette affaire. Nous n’avons aucun intérêt à faire ce que les gens pensent. Peut-être que les ministères changent de tête. Mais nous cadres, qui sommes impliqués dans l’organisation des concours de l’Etat, sommes là », a-t-il juré.
F.F