Les nombreuses difficultés qui ont émaillé le dossier de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale n’ont pas empêché le chef de l’Etat d’exiger sa livraison provisoire en fin novembre prochain. Boni Yayi n’a cure de l’avis des techniciens qui militent pour la prorogation du délai. Encore une autre fausse promesse du gouvernement.
Euloge ZOHOUNGBOGBO
Le nouveau siège de l’Assemblée nationale ne pourra pas être livré en fin novembre comme annoncé. C’est l’intime conviction du directeur général du génie militaire. Mais pour Boni Yayi, il est hors de question. « On ne change pas la date », a indiqué de façon martiale le premier des Béninois. « Si ce n’est pas fait je vais vous rétrograder », ainsi se résume la menace du chef de l’Etat à l’endroit du directeur général du génie militaire. Boni Yayi promet de mettre toutes les mesures d’accompagnement possibles afin que son vœu soit exaucé. Mais en fait qu'est-ce qui presse tant Boni Yayi afin qu'il tienne telle une sangsue à la livraison du siège de l'Assemblée en fin novembre ? À moins d’avoir un agenda secret Boni Yayi programme un scandale de fin de règne. Il est vrai qu’il ne fait pas bien pour un chef de l’Etat en fin de mandat de laisser un héritage aussi macabre à la postérité comme le chantier du siège de l’Assemblée nationale. Mais cela dit, Boni Yayi a grand intérêt de suivre les recommandations des spécialistes afin que le chantier soit livré à échéance convenable. Les multiples réserves et objections du directeur général du génie militaire paraissent si pertinentes que la date du 30 novembre semble vraiment utopique.
Tenez, au vu même des aspirations du chef de l’Etat qui préconise une communication en conseil des ministres, il serait de l’ordre de l’illusion que les commandes nécessaires à la réalisation des travaux soient disponibles à la date du 25 octobre au plus tard. Mieux, les nombreux obstacles liés à la réalisation de ce chantier ont la peau si dure qu’ils ne peuvent pas être levés si rapidement. Sauf à avoir comme désir de laisser un éléphant blanc à la postérité ou de faire exterminer les prochains locataires de ce bâtiment, la décence recommanderait au chef de l’Etat de faire triompher la technique sur la politique. Encore que les habitants de la capitale ne peuvent plus espérer la livraison de ce chantier sous le règne de Boni Yayi.