Depuis la proclamation des résultats des concours de recrutement des agents permanents de l’Etat (Ape) au titre de 2015-2016, il n’y a pas un seul jour qu’on enregistre des révélations honteuses pour le pays. Avec la dernière sortie médiatique du Secrétaire général de la Fesyntra-Finances, Laurent Mètongnon et du syndicaliste Jacques Ayadji, il y a forcément lieu aussi bien pour le gouvernement que le parlement d’œuvrer pour la clarification sur ce dossier.
La clarification sur le dossier du concours de recrutement des Ape au titre de 2015-2016 est d’autant plus nécessaire qu’il s’agit de l’administration publique et plus important encore des régies financières. Des structures dans lesquelles on ne doit envoyer que des gens méritants et crédibles. Or, le tableau aujourd’hui est que notre administration publique draine beaucoup de tares et n’est pas performante. Fort de cela, les nombreuses récriminations vis-à-vis des organisateurs de ce concours obligent les deux plus hauts responsables au sommet de l’Etat à faire face à leurs responsabilités. A savoir Boni Yayi et Adrien Houngbédji.
D’abord Boni Yayi. Première chose, il a intérêt à ce qu’on clarifie ce dossier dans la mesure où à tort ou à raison, c’est d’abord lui qu’on voit. C’est lui le chef du gouvernement. Deuxième chose le concernant, c’est qu’il est en fin de mandat et sur ce dossier, si la lumière n’est pas faite, même après son départ, il continuera de porter la responsabilité. Troisième chose, parce que ce n’est pas la première fois dans notre pays. On n’avait dénoncé du faux dans des concours auparavant. Ce qui s’est révélé fondé par la suite. Il n’y a pas de raison que cette fois-ci, on ne vérifie à nouveau. Quatrième chose, lorsqu’on jette un regard sur les listes publiées, il y a des noms qui frappent et ne peuvent que susciter interrogations. Connaissant Yayi et son combat contre l’impunité, c’est une occasion pour lui de démontrer une fois encore qu’il a la même considération pour tous les jeunes de ce pays. D’où la nécessité de faire la lumière sur ce dossier. Et la dernière chose le concernant, c’est que la réaction du secrétaire général du syndicat de la douane, Marcellin Laourou, suffit à elle seule pour remettre en cause ces résultats. Parce que cela cache forcément une volonté de positionner à tout prix des parents, avant la fin du mandat. Pour ce qui est de Me Adrien Houngbédji, c’est le premier véritable dossier après son investiture. Et le parlement doit jouer sa partition pour aider le gouvernement à clarifier cette affaire. Les députés sont les dignes représentants du peuple. Et aujourd’hui, c’est ce peuple qui manifeste sa désapprobation par rapport à ce concours. Or, la constitution leur donne plein pouvoir de contrôler tout ce qui se passe au sein du gouvernement. Les députés, donc, face à cette question, sont obligés d’écouter les cris de détresse des populations, au risque de voir ces dernières se rebeller. Il est question d’interpeller rapidement le gouvernement et de l’écouter. Ensuite, de mettre en place une commission d’enquête parlementaire qui doit clairement voir tout ce qui s’est passé au début du processus jusqu’à la délibération. C’est à ce seul prix que les populations pourraient baisser la garde.
Grégoire Amangbégnon