« Politiquement, Fagbohoun est encore vivant. Et ses jours ne sont pas comptés. Centre de gravité de l’Un dans le Plateau, il détient l’une des clés de la présidentielle », écrivait dans sa chronique du 7 octobre 2015 mon confrère Sulpice Oscar Gbaguidi. Au fil des jours, cela se confirme avec le chassé-croisé d’Ajavon et de Talon chez le «Coq d’Adja-Ouèrè»
L’homme d’affaires béninois Sébastien Adjavon a été une fois encore reçu hier mercredi 21 octobre 2015 par le Président Séfou Fagbohoun. La rencontre a eu lieu à Adja-Ouèrè. C’était dans la matinée d’hier. Bien qu’étant des créateurs de richesses, les deux hommes n’ont pas parlé business. Ils ont parlé politique. Au cœur des échanges, les tractations pour la présidentielle du 28 février 2016. Sébastien Ajavon a dit à son hôte qu’il maintient toujours sa candidature. C’est du moins ce que renseignent des sources officielles. Selon ces sources, cela fait la 3è fois en moins de deux mois que Sébastien Ajavon se rend à Adaja-Ouèrè pour rencontrer Séfou Fagbohoun au sujet de cette fameuse élection qui emballe désormais les opérateurs économiques du Bénin, autrefois faiseurs de roi. Courant fin août 2015, Sébastien Ajavon, Président Directeur général du Groupe Cajaf-Comon était déjà à Adja-Ouèrè où il est allé dire au Président Fagbohoun pourquoi il est candidat à la succession de Boni Yayi en 2016. Il avait profité de l’occasion pour solliciter le soutien de l’incontournable Président Fagbohoun qui, lors des élections législatives et communales d’avril et de juin 2015 avait infligé une sanction à la liste des Forces cauris pour un Bénin émergent dans les 21è et 22è circonscriptions électorales. Cette visite du Pdg de Cajaf-Comon vient après celle qu’a effectuée Patrice Talon le lundi dernier à Adja-Ouèrè toujours pour solliciter le soutien du Président Fagbohoun dans le cadre de la présidentielle du 28 février 2016. Cette ruée vers le «Coq d’Adja-Ouèrè» vient confirmer ce qu’avait prédit mon confrère Sulpice Oscar Gbaguidi dans sa chronique du 7 octobre 2015. « …. Fagbohoun n’est pas englué dans l’agitation stérile, mais incarne une force politique illustrée par les législatives dans les 21ème et 22ème circonscriptions électorales où l’Un, sous le coup de pouce du Madep fait une moisson honorable de sièges : trois députés arrachés dans une bataille électorale sans concession. Malgré l’impitoyable prophétie du désastre, l’inusable Fagbohoun, au prix de sacrifice dans le positionnement, fait respirer l’Un avec l’oxygène d’un Madep toujours robuste dans le Plateau (…) De toute évidence, on ne peut négocier le Plateau sans le Madep et son chef Fagbohoun dont la complicité avec l’expérimenté Idji Kolawolé offre au parti une visibilité qui rejaillit sur l’image de l’Un dans une zone politiquement compliquée. Le Madep, en spectateur actif dans la course à la candidature unique à l’Un, est en position cruciale dans le grand match du 28 février prochain (…) Politiquement, Fagbohoun est encore vivant. Et ses jours ne sont pas comptés. Centre de gravité de l’Un dans le Plateau, il détient l’une des clés de la présidentielle ».
Affissou Anonrin