Le chef de l’Etat ne rate aucune occasion pour dégainer sur la candidature de Patrice Talon. A l’occasion de la rencontre du mercredi 21 octobre 2015 à Parakou, il a pris pour cible, l’homme d’affaires que des Béninois invitent à se porter candidat à la présidentielle de 2016. Sans le nommer, le président Yayi Boni a indiqué qu’il ne sert à rien de parler d’un sauveur de la filière coton.
Lors de la rencontre avec les acteurs de la filière coton, Yayi Boni est encore revenu sur la candidature de Patrice Talon. Le chef de l’Etat a stigmatisé l’engagement de l’opérateur économique dans la politique. Il a saisi l’occasion pour faire une contre-campagne à Talon. Se prononçant sur la question du monopole de la filière coton, le président de la République pointe un opérateur économique privé qui s’est accaparé de la filière. « Ce dernier, dans une loi de la concurrence a été malin pour faire tomber les autres privés », dixit Yayi Boni. Mais de qui parle le chef de l’Etat ? Il est clair que Patrice Talon reste le magnat du coton. Même s’il n’a pas le monopole, il contrôlait la majeure partie de la filière. En suivant le regard de Yayi Boni, on se rend compte qu’il fait allusion à l’homme d’affaires. Si pour la plupart des producteurs « avec Patrice Talon, la filière coton va se redresser », Yayi Boni a indiqué qu’il n’est pas venu tuer le coton. Et sur un ton qui s’apparente à de la menace, le président lance : « Je n’ai pas tué le coton. Tous ceux qui vont intoxiquer seront jugés. J’ai donné des instructions ». Mais, le coton n’est ni du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest du Bénin. Il est une culture qui unit tous les Béninois avait confié feu Président Mathieu Kérékou. Lorsqu’on sait que des producteurs se mobilisent pour soutenir la candidature du magnat du coton béninois, l’on en déduit que Talon est la cible du chef d’orchestre de la rencontre de Parakou avec les acteurs de la filière. Certains analystes estiment que Yayi Boni donne des consignes voilées pour faire échec à son ancien allié devenu son ennemi n° 1 pour avoir refusé de l’aider dans une histoire de révision opportuniste de la constitution, comme l’intéressé même l’a révélé sur une chaîne de radio internationale.
CD
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