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Entretien avec une ancienne figure de la politique nationale : « Le cas Yayi risque d’être réédité en 2016…au Bénin, on ignore sur quelle base les électeurs élisent leur président »
Publié le vendredi 23 octobre 2015  |  Fraternité
Nathaniel
© aCotonou.com par DR
Nathaniel Bah, une ancienne figure de la politique nationale du Bénin




Il a été un témoin et un acteur clé des premiers pas de la Renaissance du Bénin (Rb) dans l’animation de la vie politique nationale aux premières heures du renouveau démocratique. Mais depuis bientôt 10 ans, Nathaniel Bah est passé derrière le rideau. Plus d’apparition publique et de prise de position de l’ancien Professeur certifié d’éducation physique et sportive, de lettres modernes et inspecteur de la jeunesse et des sports. Mais, à travers ses voyages entre Cotonou et Paris, il a appris beaucoup de choses et est resté au parfum de l’actualité politique de son pays. C’est donc un retraité politique bien averti et décontracté qui a accepté de recevoir Fraternité à son domicile à Cotonou et de donner sa lecture de la présidentielle de 2016, la gestion de la Rb et des partis politiques au Bénin en général.
L’actualité, c’est le décès de l’ancien président le Général Mathieu Kérékou. Que retenez-vous de l’homme ?
Ce que je retiens du président Mathieu Kérékou s’inscrit en deux phases. Le bon et le mauvais côté. Quand on parle en bien de quelqu’un, c’est dans la mesure où le bon côté l’emporte sur le mauvais. Quand je pense au Général Mathieu Kérékou, je pense à l’école nouvelle qui a été décriée et que j’ai connue avant Kérékou, parce que mon père fut directeur d’école. L’essentiel de ce que l’école nouvelle nous a apporté était appliqué dans l’école de mon père parce qu’il y avait, l’élevage, le champ. Et à la fin de chaque année, c’était la fête des moissons et la récolte était abondante dans la mesure où les parents d’élèves pouvaient emporter à la maison, et les élèves étaient brillants. Sous Kérékou, j’ai retrouvé cet aspect de l’éducation au Bénin et mes enfants ont été pour la plupart à l’école nouvelle avant de continuer à l’extérieur. Une fois qu’ils ont continué à l’extérieur, ils étaient de brillants étudiants. C’est la preuve directe de ce que j’ai reçu et mes enfants ne sont pas des enfants tarés. Ils ont brillé dans d’autres systèmes.

Et au-delà de l’école nouvelle ?
Au-delà de l’école nouvelle, j’ai connu le président Kérékou sous l’option Marxiste léniniste qu’on lui attribue. Je ne suis pas convaincu qu’il en connait beaucoup de choses. Ce qu’il sait et qu’il applique, c’est le pouvoir au peuple et il le dit. Il a tenté de l’appliquer. Si on confond le pouvoir au peuple avec le Marxisme léninisme, c’est de l’amalgame. Le pouvoir était véritablement au peuple parce que j’ai eu à présider toutes les élections quand le président Kérékou était là et ensuite quand il était sur la touche. Il en avait cinq au total et nous les avons menées sans beaucoup de difficultés, parce que le pouvoir était jusque là au peuple qui a su s’exprimer sans difficulté et sans beaucoup de textes compliqués. C’est un aspect important de la gestion du peuple, un peuple conscient, un peuple devant lequel vous ne pouvez pas vous présenter si vous êtes un ancien bandit. Tout le monde connaît tout le monde dans le quartier. Nous avons eu comme bulletin de vote pour élire les chefs quartiers, les grains d’arachide et des cailloux. Ça paraît rudimentaire mais, c’était efficace parce que les gens savaient ce qu’ils faisaient. Parfois, on s’aligne devant le candidat directement. On ne peut pas dire que ce n’est pas démocratique. Ensuite, nous avons fait le référendum. Les pour et les contre se sont manifestés très librement, sans heurts. C’est pour la première fois qu’une commission électorale s’est occupé de cinq élections, du quartier jusqu’à la présidentielle, sans qu’il n’y ait de scandale. Cela est dû au fait que le peuple a été formé de manière a avoir conscience de sa responsabilité.

Vous qui avez présidé la première élection présidentielle de l’ère du renouveau démocratique, est-ce que Kérékou a réellement perdu les élections en 1991 ?
Il n’y a pas eu de contestations, on n’a pas eu de réclamations, on n’a pas eu de problèmes majeurs. Avant que ceux qui se sentent lésés nous adressent leurs revendications, la chose est déjà corrigée à notre niveau. Parce que nous avons eu l’avantage d’avoir tous les représentants effectivement présents, avec qui on discute des problèmes qu’ils ont rencontrés sur le terrain. Les problèmes sont recensés directement par les représentants du parti sur toute l’étendue du territoire national et avant que leur état major ne nous saisisse, les problèmes sont déjà réglés.

On vous a vu avec la Renaissance du Bénin et après l’échec de ce parti à la présidentielle, vous vous êtes éclipsé. Qu’est-ce qui explique cela ?
Je crois que la Renaissance du Bénin est partie pour être un grand parti. Mais tous les partis au Bénin se ressemblent et c’est cette ressemblance qui constitue leur faiblesse. Ils se ressemblent par leur côté négatif en ce sens que nous prônons tous la démocratie mais, ils ne vivent pas tous en leur sein la démocratie. Vous ne pouvez pas promouvoir la démocratie si vous n’en faites pas l’expérience au sein de votre formation politique. C’est ça la faiblesse du Bénin.

Quelles sont les raisons de votre départ de la Rb ?
C’est si lointain que je pense qu’à un moment donné, il faut tourner la page.

Dites-nous, quel souvenir vous est resté des Soglo ?
Du président Nicéphore Soglo, je n’ai pas grand souvenir. J’ai beaucoup plus travaillé avec madame Rosine Vieyra Soglo parce que c’était elle qui était la chef du parti. Nous avons collaboré puisque tantôt, j’étais Secrétaire général ou vice-président. A ce niveau, j’apprécie madame Rosine Vieyra Soglo parce qu’il ne s’agit pas d’être toujours d’accord, mais de comprendre clairement ce que l’un ou l’autre veut. Elle est toujours claire dans ses prises de position et on sait ce qu’elle veut.

Nous avons vu à l’œuvre le président Boni Yayi que certains comparent au président Soglo. Quel bilan faites-vous de la gestion de Boni Yayi ?
Le président Boni Yayi, je l’ai vu et on s’est parlé peu de temps avant qu’il ne soit candidat pour sa première mandature. Nous avons parlé pendant plus d’une heure au cours d’un voyage de Paris à Cotonou. En ce moment, les rumeurs circulaient qu’il allait être candidat et il avait démenti ces rumeurs. Depuis ce temps, je ne l’ai pas revu. Je crois que son démenti demeure et qu’il n’a jamais été président.

Comment appréciez-vous la gestion du pouvoir par Boni Yayi ?
Je suis resté très distant des affaires publiques de mon pays. J’étais absent près d’une dizaine d’années. Je ne voudrais pas commenter ce qui est déjà trop largement bien commenté. Laissons la place à d’autres qui savent certainement mieux apprécier que moi.

Dites-nous ce que vous inspire l’élection présidentielle de 2016 au vu de l’animation de la vie politique
C’est sur des vols que je rencontre de temps en temps ceux qui sont actuellement sur le terrain politique béninois. Et j’ai discuté comme par hasard avec deux d’entre eux. Un de la mouvance et un de l’opposition. Nous avons parlé sur le même vol de Paris à Cotonou et il était question d’éviter les outsiders comme candidat à la présidentielle. Cela m’a fait sourire. Et, un de ceux-ci soutient la nécessité de ne pas recommencer l’expérience Yayi Boni qui est venu comme un cheveu sur la soupe dans l’arène politique du Bénin. Je ne comprends pas qu’on puisse toujours chercher à légiférer en ayant face à soi des situations actuelles. Ce qu’il convient de faire à mon avis, c’est sans doute de regarder vers l’avenir. Voir la progression même du système politique et de légiférer en conséquence. Quand on regarde en face de soi, on légifère et avant qu’on ne finisse de légiférer, ce qu’on vient de faire est déjà obsolète. On veut éviter les gens qui n’ont pas eu l’expérience du militantisme. Mais ceux qui se prononcent aujourd’hui, pour la plupart, ne sont pas des militants. Pourtant, la loi existe. C’est vous dire que c’est le 12 janvier que la liste est ouverte pour le dépôt des candidatures. Le 14 janvier, si quelqu’un n’a pas encore de parti pour déposer sa candidature, il pourrait encore le faire et on dira, c’est le candidat de tel parti. Cela ne veut pas dire qu’il a été militant. Ce qu’on veut éviter par les dispositions de la loi, je ne l’ai pas vu et je ne sais pas s’ils ont réussi à le mettre dedans. On n’a rien évité et tous les opérateurs économiques savent bien que sur les 200 partis politiques, ils trouveront toujours un qui soit en règle et avec quelques millions, ils vont acheter ce parti qui sera leur parti jusqu’aux élections.

La loi ne leur fait pas obligation d’être membre d’un parti avant d’aller à la présidentielle. C’est dans le cadre des élections communales et locales qu’il faut être nécessairement porté par un parti.
Je vous ai dit que je ne connaissais pas la loi. De l’entretien que j’ai eu avec les gens, c’est qu’il faut éviter que ceux qui ne sont pas membres des partis politiques puissent être candidats. Peut-être qu’ils n’ont pas réussi cela. Dans tous les cas, le cas Yayi risque d’être réédité. C’est-à-dire qu’il n’avait pas de parti politique et qu’il n’avait pas d’ambition politique, mais est arrivé à se faire élire. Vous savez bien qu’au Bénin, on ignore sur quelle base les électeurs élisent leur président.
Que pensez-vous alors de la candidature des hommes d’affaires comme Talon et Ajavon ?
Je ne peux pas penser quelque chose de particulier concernant ces hommes d’affaires. Ce que je sais, c’est qu’ils ont tous plus de 40 ans, encore qu’il ne s’agisse plus d’avoir les 40 ans (si les tractations en cours étaient effectivement validées). Si le ridicule devrait tuer, il n’y aurait plus de Béninois vivants. Parce que les faits arrivent comme pour apporter un démenti au statut de quartier latin d’Afrique que nous avions. Quand on fait les débats autour de ‘’40 ans révolu’’ ou de ‘’au moins 40 ans’’ avec les sommités juridiques, cela devient un débat d’une école primaire. Des élèves de Ce2 peuvent faire ce débat, mais pas à ce niveau.

Vous avez été membre de la Rb avec le Président de la Cour Constitutionnelle, Théodore Holo. Est-ce à dire que vous le méconnaissez, au regard des différentes décisions prises ces derniers mois ?
Je ne dirai pas comme les autres que tout ce qui se fait à la Cour est de Holo. Il y a 7 membres de la Cour. C’est vrai que la loi leur fait obligation de ne pas montrer leurs différends. Dès que la majorité est d’un côté, c’est comme si c’est l’unanimité. C’est d’ailleurs pour cela que la Cour tient debout. Parce que si chacun devrait faire comprendre son point de vue à l’extérieur, la Cour ne pouvait pas tenir. Donc, il n’y a pas que Holo. Ils sont 7 membres. Si 4 sont majoritaires, et que Holo fait partie des minoritaires, son point de vue ne passera pas. Donc, je ne peux pas tout attribuer à Holo.

Pensez-vous que c’est normal qu’on fasse de la politique politicienne avec la loi ?
Dans un pays normal, je pense que ce n’est pas possible. Mais dans un pays comme le Bénin, tout est possible.

Tantôt, vous avez dit que vous ne pouvez pas apprécier la candidature des hommes d’affaires. Mais pour certains, c’est comme s’il y a une démission des partis politiques. La preuve, c’est que jusqu’ici, aucun d’entre eux n’est parvenu à désigner un candidat pour la présidentielle de 2016 ?
Il y a la motivation des journalistes qui n’est certainement pas partagée par les partis politiques. Parce que vous voulez déjà vendre les articles, faire de la publicité…Ça vous rapporte, parce que ça fait un moment que je vois les spots publicitaires pour inviter les candidats sur certaines chaînes de télévision. Je crois que ce n’est pas pour rien qu’on les appelle. Plus, ils vont tarder à se manifester, cela fera un manque à gagner pour la presse, qui est prête pour la précampagne. L’essentiel, c’est que les candidats se fassent connaître dès le 12 janvier où les candidatures seront déposées.

Les électeurs doivent quand même apprécier la qualité des candidats qui sont dans le starting-block, et s’ils n’ont pas très tôt une idée de leurs projets de société, que feront-ils ?
Je crois que la loi a prévu tous les délais. Nous ne sommes pas dans le délai de dévoiler des projets de société. C’est en pleine précampagne qu’on fait cela. Et tous les délais que la loi a fixés sont suffisants pour que le peuple puisse choisir. Maintenant, s’il y a quelqu’un qui attend ce délai pour être connu, c’est son problème. Parce qu’on ne saute pas dans la politique avec le calendrier électoral.

A la Rb, votre ancien parti, l’ambiance est tout aussi délétère à la veille de l’élection présidentielle. Croyez-vous qu’on aura aussi droit à une double candidature au sein de ce parti ?
Je ne sais pas comment la RB fonctionne. Il y a plus de 10 ans que je ne suis plus Rb. Je ne vais pas parler plus de la Rb que du Prd, du Madep, de Force clé ou autres. Je ne vois pas pourquoi je vais m’attarder sur la Rb. Quand on est en marge de la Rb et de la politique en général, on ne dit rien pour gêner les formations qui se battent dans un Bénin en trouble. Ils se battent pour sortir leur tête de la boue. Ce n’est pas la peine d’en ajouter en faisant des critiques.

Vous avez une expérience en politique. Est-ce qu’on pourrait vous revoir au devant de l’actualité politique nationale ?
Je viens de vous dire que j’ai déjà plus de 10 ans de retraite politique. Et le Président Kérékou dont nous saluons la mémoire aujourd’hui, n’a pas fait 10 ans pour revenir. Il a juste quitté pour un mandat et est revenu faire ses 2 autres mandats conformément à la nouvelle Constitution. Avant de revenir sur l’échiquier politique, on se prépare, et le délai est court. En ce qui me concerne, je ne suis pas sorti pour revenir. Ne confondez-pas la politique avec les cadres. Parce que les politiciens auront toujours besoin des cadres et des gens d’une certaine expérience, mais cela ne veut pas dire qu’ils retournent à la politique. Parce que si on veut les instrumentaliser, ils vont claquer la porte.

Revenons au président Kérékou qui nous a quittés. Que peut-on faire pour l’immortaliser ?
D’abord, le Gl Mathieu Kérékou s’est immortalisé par sa vie. Les hommes n’ont plus grand-chose à faire que de matérialiser d’une manière ou d’une autre sa vie à la tête du Bénin. Je pense que c’est trop aller en besogne. Je ne partage pas le point de vue des gens qui s’agitent un peu trop. Il y a des structures compétentes pour faire des propositions au Gouvernement. Il y a des juristes, des historiens, des architectes qui devraient faire des propositions. Mais quand chaque citoyen propose ce qui lui passe par la tête, ça devient une anarchie. Je pense qu’il ne faut pas tirer honneur en faisant des propositions anarchiques et de façon intempestive. Mais il faut souhaiter que quelque chose soit fait en sa mémoire et soit digne de ce qu’il a été pour le Bénin.

Le profil idéal du prochain président. Pour vous, comment le voyez-vous ?
J’entends des candidatures. Vous et moi devions aligner ces noms qui sont supposés être futurs candidats pour voir si on peut trouver un bon profil, puisqu’on ne peut pas fabriquer le candidat. Je suis partisan. Mais, jusque-là, je n’en ai pas vu. J’avais deux cas de figures que je connais, l’un est sous-dalle, Justin Ahomadégbé et l’autre trop âgé, Adrien Houngbédji. Parce que c’est des gens qui font abstraction d’eux-mêmes, qui ne mettent pas le gain devant, qui ne cherchent pas le profit personnel. C’est des gens qui ne vont pas chercher leur enfant pour une éventuelle succession. Vous comprenez que j’en ai deux, mais ils ne peuvent plus se retrouver sur la liste.

Et pourtant, vous avez combattu Me Adrien Houngbédji lorsque vous étiez à la Rb ?
Je n’ai jamais combattu le président Adrien Houngbédji. Je l’ai contrarié sur un projet et je regrette. Mais lui aussi avait joué au malin. A malin malin et demi ! C’est le projet de construction de l’hémicycle. Houngbédji voulait que les crédits soient versés à l’Assemblée. Sinon qu’en réalité, c’est le Gouvernement qui s’occupe des grands projets du genre. J’ai pensé qu’en politique, avant d’aller au fond des débats, il faut mesurer les forces. Donc, on a voté pour ce projet, article par article. Je lui ai dit : « C’est toi qui préside. Avant de mettre l’ensemble aux voix, il faut qu’on se voie ». On n’avait pas l’air de se comprendre. Comme il voyait comment cela se passait, il ne savait pas qu’on pouvait faire volte-face. Il a mis l’ensemble aux voix pendant que j’ai renoncé. On a voté et ça n’est pas passé.

Pourquoi regrettez-vous aujourd’hui ?
J’ai regretté parce que vous voyez aujourd’hui l’aspect du chantier. J’assume ma part de responsabilité. Je regrette parce qu’on ne pouvait pas savoir qu’on aurait des charognards par la suite pour gérer le projet.

Comment avez-vous pu facilement organiser les élections au temps de Kérékou, au regard des difficultés que connaît l’actuelle Cena malgré toute la technologie dont elle dispose ?
C’était un comité dénommé ‘’Comité national d’organisation des élections ‘’. Ce comité a été mis sur pied juste après le Haut commissariat de la République, dirigé par Monseigneur Isidore de Souza. Donc, c’est ce comité qui a eu à populariser la loi fondamentale et qui a eu à organiser les élections. On avait les élections de quartiers et de villages, des arrondissements, des communes, législatives et la présidentielle. Nous l’avions organisée de façon assez simple. J’étais directeur de cabinet au ministère de l’intérieur. Il y avait un simple arrêté interministériel qui a créé un comité où la plupart des ministères, tous les partis politiques, les forces armées et même des candidats, étaient représentés.

Et pourquoi la Cena éprouve-t-elle aujourd’hui assez de difficultés à organiser les élections ?
Parce qu’il y a beaucoup d’argent. Moi, je n’avais rien gagné. Là où il y a l’argent, il y a toujours des histoires. Je n’ai pas eu un traitement particulier. Il est vrai qu’on était là tout le temps et on avait le café. La preuve, quand le feu ami Thomas Goudou avait eu des problèmes à la télévision et que mon ministre voulait l’arrêter, il est venu au cabinet au petit matin. C’est là qu’on est resté ensemble avec sa famille. On avait pris du café ensemble. On avait rigolé ensemble.

Votre mot de la fin
Je voudrais dire que la Lépi qui a créé beaucoup de problèmes pourrait me donner une mauvaise conscience parce que j’ai été le premier à proposer la Lépi dans une loi électorale. Et en raison du délai pour réaliser les choses, il a été mentionné que dès qu’on aurait réalisé la Lépi, elle serait mise en œuvre. C’est dans une loi que j’ai proposé le thème ‘’Lépi’’ à l’Assemblée nationale, et tout est parti de là. Ce que je peux dire est que quand le Béninois veut être mauvais, il est vraiment mauvais. Parce que c’est un instrument qui n’avait pas besoin de tant d’années, de tant de milliards pour être réalisé. Et comme on sait qu’on en a besoin chaudement, c’est devenu une vache à lait. La vache est complètement maigre et il est temps que l’on finisse avec ces milliards pour l’établissement de la liste électorale permanente informatisée et qu’on puisse aller aux élections. Au point où on en est, on peut aller aux élections. Je viens d’être inscrit il y a quelques mois. Jusque-là, je n’ai pas voté. Dans tous les cas, je suis éligible et je vais voter pour le prochain président. Parce que, même si je sors du Bénin, je reviendrai pour accomplir mon devoir citoyen.
Propos recueillis par : Angelo DOSSOUMOU et Arnaud DOUMANHOUN
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