Le Conseil des investisseurs privés du Bénin (Cipb) s’intéresse à la vulgarisation de la loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin. C’est à travers un atelier qu’il a organisé jeudi 22 octobre 2015 au Novotel, en collaboration avec l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) et le Centre de recherche et d’étude sur le droit et les institutions judiciaires en Afrique (Credij).
Tout un parterre de personnalités du secteur privé et des collaborateurs ont pris part à cet atelier de réflexion et d’échanges pour d’une part s’approprier la loi sur la corruption, et d’autre part faire des propositions en guise de plaidoyer pour une lutte efficace contre la corruption, véritable frein à l’investissement privé et par ricochet au développement. En effet, s’il est une évidence que la corruption n’épargne aucun Etat au monde, il convient tout de même de noter que l’ampleur du fléau varie d’un Etat à un autre. Pendant que des pays comme le Danemark, la Suède, la Norvège, la Suisse sont cités comme des modèles, dans des pays à l’instar du Bénin, la situation n’est pas reluisante. « Elle s’assimile à un mode de pensée qui grippe la machine», a regretté Roland Riboux, président du Cipb. Et pour en venir à bout de ce qu’il qualifie de calamité, il propose la réintégration de la morale dans le système éducatif et l’application stricte des sanctions. Au nom du Conseil national du Patronat (Cnpa), Bernard Hounnouvi, représentant le président Sébastien Ajavon, a salué cette initiative du Cipb. Pour lui, dans la logique de la vulgarisation de la loi, il faut penser à le faire dans les langues nationales au-delà du français pour que le citoyen lambda s’en imprègne également. La corruption c’est à tous les niveaux et il ne saurait avoir de corrompu sans corrupteur. Dans son intervention, Agapit Napoleon Maforikan représentant l’Anlc va insister à son tour sur les sanctions. « L’Anlc est disposée à accompagner le patronat dans la lutte contre la corruption », a-t-il rassuré en saluant à son tour le Cipb pour l’organisation de cet atelier qui est « une première ». En ouvrant les travaux, le Directeur de cabinet du ministère de la Justice, Dénis Ogoubiyi a exhorté les participants à de fructueux échanges.
Après les discours
Plusieurs communications ont meublé cet atelier. En effet, la loi n°2011-20 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin a été présentée, le rôle et la mission de l’Anlc également. Les experts Serge Prince Agbodjan et Cyriaque Dossa ont quant à eux, entretenu l’assistance respectivement sur « Les infractions du Droit Ohada » et « Les autres incriminations de la loi ». La corruption est une gangrène qui ronge les Etats et il faut à tout prix l’éradiquer. Dans cette lutte où personne ne doit être de trop, Roland Riboux en appelle à un engagement ferme des gouvernants.