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Atelier de lancement officiel et technique de la diffusion à grande échelle des technologies éprouvées : Une initiative noble pour dynamiser le conseil agricole au Bénin
Publié le vendredi 23 octobre 2015  |  La Nouvelle Expression
Le
© Fraternité par DR
Le ministre de l’agriculture Issa Azizou dans un champ à Ouidah




Assurer auprès des exploitants agricoles, une bonne couverture du territoire national dans la diffusion des technologies éprouvées issues de la recherche agricole, c’est l’objectif poursuivi par le Projet de productivité agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO-Bénin), qui a procédé au recrutement de cinq Organisations non gouvernementales (ONG) appelées désormais à suppléer la Direction des Innovations, du Conseil Agricole et de la Formation opérationnelle (DICAF) dans le transfert desdites technologies. Le lancement officiel des activités de ces ONG a eu lieu du 13 au 14 octobre 2015, à Ganna Hôtel de Grand-Popo et du 19 au 20 Octobre au Centre Guy RIOBE de Parakou.



Autrefois, l’apanage du ministère de l’Agriculture à travers la Direction desInnovations, du Conseil Agricole et de la Formation opérationnelle (DICAF) ainsi que des Centres d’Actions Régionales pour le Développement Rural (CARDER), le transfert des innovations agricoles se fera désormais avec l’appui du secteur privé. Les Organisations non gouvernementales(ONG), IAMD, IBT, GARDIEN, VIE et ENVIRONNEMENT et GOERT sont les cinqqui, spécialisées dans le domaine agricole, ont mérité la confiance du ProCAD. Elles ont été recrutées suite à un processus de sélection, conduit en personne par le ministère de tutelle (MAEP) pour «exercer la délicate mission du conseil agricole ».

Seidi Sahabi, Directeur des Innovations, du Conseil Agricole et de la Formation opérationnelle (DICAF), est revenu sur l’importance du Conseil agricole, qui est un processus d’accompagnement méthodologique des exploitants agricoles pour une prise de décision par eux ; lequel processus prend en compte l’ensemble de la situation d’une exploitation agricole et cherche, en dialogue avec les producteurs, des solutions d’amélioration. «C’est un moyen efficace pour relever les défis qui se posent aux producteurs en ce moment. », a-t-il fait observer.



L’organisation dudit atelier, pour le secrétaire général empêché et représenté par Tenakah Salami, conseiller technique aux organisations professionnelles et à l’entrepreneuriat agricole, est un tournant important dans la stratégie d’appui du ministère aux producteurs. A l’en croire, la DICAF, qui auparavant s’occupait de cette diffusion de technologies éprouvées, aura en charge, le suivi de ces ONG qui viennent en appui à ce qui apparait comme son rôle régalien. Pour la première fois et grâce à l’appui du PPAAO-Bénin, ces cinq ONG, auront pour obligation de déployer 35 agents dans six régions du Bénin, afin d’assurer la diffusion des technologies éprouvées par la Recherche pour les filières d’intervention du PPAAO à savoir le maïs, le riz, l’ananas, l’anacarde et le poisson.





Près de 80 millions par ONG pour réussir cette mission



Dans la dynamique de réussir ce pari et pour satisfaire aux exigences du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) qui a retenu l’approche chaîne de valeur comme approche de développement des filières, le PPAAO-Bénin a choisi l’IAR4D dans comme outil de mise en œuvre de du processus de diffusion à grande échelle des technologies. Selon Virginie Assogba Miguel, chef PPAAO, représentant le Coordonnateur du ProCAD, empêché, cette approche, a été choisie parce que recommandée comme mécanisme de diffusion des technologies améliorées par le PPAAO. Il s’agit d’encourager et de faciliter des options d’intensification durables des systèmes de production agropastoraux pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté dans les pays membres de la CEDEAO.

Pour réussir à bien cette mission, le PPAAO-Bénin a mis à la disposition du conseil agricole à travers les ONG retenues, près de 80 millions pour une mission de six mois.

Le représentant du secrétaire général empêché a quant à lui fait observer que cette initiative s’insère dans la vision future du financement durable du conseil agricole dans laquelle, les fonds alloués au conseil agricole feront l’objet d’appel à compétition.

A l’issue de cette cérémonie de lancement, plusieurs communications ont été présentées pour donner les premiers rudiments nécessaires aux ONG, pour la réussite de leur mission.

De ces communications, il est à on retenir la présentation du PPAAO ; la présentation de la mission de Conseil Agricole par la DICAF; la présentation de la démarche de mise en place d’une plateforme d’innovation; la présentation des Rôles et responsabilités des ONG et structures engagées dans le Conseil agricole ; la présentation des mécanismes de gestion des fonds IDA ; la présentation des procédures de passation des marchés et la présentation de la base de données du système intégré informatisé de suivi-évaluation .





ENCADRE 1

Les impressions des acteurs impliqués

Dr Marcelin Allagbé, Dg Carder Zou-Colline :

Nous travaillerons en partenariat avec les ONG pour leur permettre de vulgariser davantage les technologies qui sont mises au point par le PPAAO. Il faut rappeler qu’elles ont été mises au point de façon participative et sont déjà connues d’un certain nombre de producteurs. Mais pour les diffuser à grande échelle, seule le Carder ne pourra pas y arriver. C’est pour cela que les ONG ont été associées pour que le travail se fasse rapidement. Ces seront formées sur les technologies qui ont été mises au point et vont être renforcées dans l’approche diffusion de ces technologies. De commun accord et en collaboration, nous allons faire une parfaite exploitation de l’approche 'conseil agricole' pour pouvoir atteindre les objectifs.

Je pense que le délai de six mois est suffisant pour attaquer les objectifs dans la mesure où pour la diffusion des technologies, si les moyens existent il faut juste se préoccuper de la formation et du suivi. Donc, je suis sûr qu’on peut atteindre les objectifs.

Gilbert Damien Agueh, chef service Suivi-évaluation à la Direction des innovations, du conseil agricole et de la formation opérationnelle (DICAF).

La DICAF est en charge de la coordination du dispositif d’encadrement des producteurs à la base, à travers les CARDERS. Pour jouer convenablement son rôle, le ministère de l’Agriculture a fait élaborer une stratégie de mise en œuvre du conseil agricole. La DICAF, en tant que service technique, est porteuse de cette stratégie. Donc, nous veillons à la bonne mise en œuvre de cette stratégie à travers les acteurs du secteur public et ceux du privé dont les ONG.

Il est alors question de suivre ces ONG pour voir s’ils appliquent convenablement les méthodologies et démarches contenues dans la stratégie. Voir, si elles mènent à bien l’activité qu’on leur a confiée sur le terrain conformément à tout ce qui est dit dans la stratégie. C’est donc le rôle suivi-appui-conseil à ces acteurs de mise en œuvre du conseil agricole.



Boton Barthélémy, président de la plateforme d’innovation riz grain-blanc Ouémé-Plateau (créée sous l’égide du PPAAO-Bénin)



Je suis comblé parce que l’adoption de technologies éprouvées par la recherche est très primordiale pour l’amélioration de la production et de la productivité. Nous avons adopté, depuis juillet 2014, la technologie du Système de riziculture intensive (SRI) qui nous permet d’emblaver un hectare juste à partir 10 à 12 kg de riz, avec de meilleurs rendements par rapport à la riziculture conventionnelle.

Je pense qu’il n’y aura pas un conflit de rôles entre les ONG et nous. Leurs rôles ont été clairement clarifiés. Parce que la plateforme va être créée par rapport à une chaîne de valeur ajoutée bien précise.



Marius Gandonou, Ingénieur agronome, responsable de l’ONG IAMD (Institut d’application des méthodes de développement)



Notre rôle est de mettre en place la plateforme, de l’animer pour la rendre performante. Puis, à travers elle, diffuser les technologies éprouvées et aptes à être vulgariser. Donc, notre rôle sera de mettre ces technologies à la disposition des producteurs pour que la production agricole puisse s’accroître et permettre au Bénin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Nous espérons que dans les mois à venir, on pourra atteindre de bons résultats. L’on nous a confié six mois d’activités. C’est vrai que le délai est trop court mais il est suffisant pour nous permettre de mettre en place les plateformes, d’expérimenter leur fonctionnement et espérer une seconde phase pour qu’elles puissent jouer favorablement leur rôle auprès des communautés.









ENCADRE 2



4 questions à Virginie Assogba Miguel, Chef projet PPAAO- Bénin,



Madame le Chef Projet de productivité agricole en Afrique de l’Ouest au Bénin, pour quelles raisons avez-vous initié le processus de diffusion à grande échelle des technologies ?





Depuis très longtemps, nous savons que le conseil agricole n’est pas une mission exclusive mais partagée. Pour pouvoir atteindre davantage les exploitants agricoles, il était tant que nous puissions associer les ONG nationales à ce travail. Elles travailleront dans les zones couvertes par les Centres d’actions régionales pour le développement rural (CARDER) et se feront aider par eux pour se déployer vers les exploitants parce que ce sont les CARDER qui assurent la coordination agricole dans les régions-. Mais cette fois-ci avec une approche un peu différente de celle que nous connaissons jusque-là. Nous parlons avant de « groupes de contact », mais cette fois-ci, ils doivent prendre en compte «la chaîne de valeur ». En ce sens, ils ont besoin de travailler ensemble avec tous les acteurs qui conduisent à cette chaîne de valeur ajoutée.





Pensez-vous que ceux que vous avez recrutés seront à la hauteur de la mission à eux dévolue ?



Absolument ! Nous n’avons pas de doute, parce que c’était une compétition serrée. C’est dire que ce sont les meilleurs qui ont été retenus. Il y a eu de la transparence dans la conduite du processus de sélection. Beaucoup de ministère se sont retrouvés autour de la table pour examiner les offres de ces différentes ONG. Donc, les cinq qui sont retenus ont convaincu.



Est-ce seulement les bénéficiaires du PPAAO qui jouiront de leurs prestations ?



Le PPAAO-Bénin est un projet qui couvre l’ensemble du territoire national. Donc, tous les producteurs qui peuvent à un moment donné se retrouver dans une chaîne de valeurs qui touche aux cinq spéculations retenues par le projet c’est-à-dire, tous ceux qui sont dans le riz, l’ananas, l’anacarde, le poisson et le maïs bénéficieront de cet appui. Par contre, le PPAAO-Bénin ne travaillant pas sur le coton, les ONG n’iront pas vers les producteurs de coton, par exemple.



Avez-vous un appel à lancer à ces ONG pour une dynamique dans le travail ?

Je voudrais exhorter ces ONG, surtout leurs chargés de projets, à faire un travail propre. Un travail qui montre qu’au-delà de l’offre qui les a fait recruter, ils font la preuve de leur professionnalisme. Nous avons connu par le passé des agents qui n’allaient pas vers les exploitants mais qui donnent des chiffres. Cette fois-ci, çà ne devra pas du tout être le cas. Les acteurs eux-mêmes parleront. Donc, ils ont l’obligation de faire de la transparence et du travail propre.







ENCADRE 3





Rôles et responsabilités des ONG et structures engagées dans la CA





1. Rôles et responsabilités des ONG



- Mettre en place et animer par animateur 4 plateformes d’innovation

- Chaque responsable de zone devra mettre en place et animer 1 plateforme d’innovation et Suivre parallèlement les activités du projet qui proviennent des technologies achetées (chèvres rousses et ovins, broyeurs etc.)

- Intervenir dans au moins 8 communes à retenir dans la liste des communes proposées dans l’offre

- Faciliter au moins deux activités par mois par plateforme d’innovation

- Faciliter au moins une activité par groupe d’acteurs tous les deux mois

- Constituer un échantillon d’une trentaine acteurs par catégorie d’acteur auprès desquels doivent être mesurés les paramètres initiaux de l’activité retenue

- Mesurer au terme de la technologie les mêmes paramètres qu’au départ

- Produire un mois avant le début du trimestre les besoins de l’ONG pour les activités programmées pour le trimestre

- En deux mois installer toutes les PI de l’ONG

- Rapports (mensuel, trimestriel et annuel)

- Programmation mensuelle et trimestrielle des activités

2. Rôles et responsabilités des CARDER



faciliter la mise en œuvre des activités des ONG
Implication des agents des CARDER
Coordination des actions des ONG



3. Rôles et responsabilités de la DICAF

Suivi des ONG sur le terrain
Orientation des ONG dans le choix des chercheurs ayant mis au point les technologies





4. Obligations des ONG vis-à-vis du ProCAD



- Renseigner dans la base de données trois indicateurs fondamentaux (superficie, nombre de technologies diffusées, nombre d’adoptants)



- Produire des rapports périodiques (mensuels, trimestriels et annuels)
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