Les Forces cauris pour une Bénin émergent font face à un casse-tête chinois pour ce qui est de la désignation d’un candidat unique pour le compte de la présidentielle de 2016. A quatre mois du scrutin présidentiel, l’honorable Nassirou Bako-Arifari semble être dans la peau de cet oiseau rare qui répond parfaitement à la nouvelle vision des Fcbe ; laquelle vision n’écarte pas la possibilité d’ouverture sur d’autres formations politiques. Avec cet animal politique très modéré, le pouvoir en place a plus de chance de transformer en réalité, le fameux slogan « après nous, c’est nous ».
La question qui mérite d’être posée au sein de l’état-major des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) est de savoir s’il faut désigner un candidat unique pour aller à la présidentielle de 2016 juste pour le principe, ou alors, doit-on réussir, en même temps être à ce rendez-vous, pouvoir miser sur le cheval gagnant. Et pour ne pas avoir à chanter le requiem des Fcbe après avril 2016, à l’instar de l’Union pour le Bénin du Futur (Ubf), l’alliance politique au pouvoir se doit d’éviter un choix hasardeux. Déjà, l’un des maux qui minent ce regroupement politique reste le mode de désignation des personnes devant le représenter aux joutes électorales. Les Fcbe en ont fait encore les frais à la faveur des dernières consultations électorales. Les critères qui entrent en jeu pour la désignation des candidats aux législatives, de même qu’aux communales paraissent souvent trop subjectifs. Ce qui ne manque d’occasionner le départ de nombre de militants. Pour le compte de la présidentielle qui s’annonce, il est important de ne pas répéter les mêmes erreurs ; les mêmes causes produisant les mêmes effets. Surtout si on tient à ce que le pouvoir n’aille dans un autre camp. Nombreux sont les barons des Fcbe qui caressent le rêve de porter les couleurs de ce grand regroupement politique à la prochaine présidentielle. Seulement, on dit que les moutons se promènent ensemble, mais ils n’ont pas le même prix. L’actuel président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale a un parcours atypique qui lui permet d’être plébiscité pour défendre les couleurs des Fcbe en février prochain.
Un parcours atypique
En effet, Nassirou Bako-Arifari est l’homme politique le plus populaire de la 1ère circonscription, électorale regroupant les communes de Kandi, Malanville et Karimama. Depuis trois législatures maintenant, ce professeur d’université qui a décidé de faire carrière dans la politique a toujours réussi à tirer son épingle du jeu quoi qu’en soit la couleur sous laquelle il se présente. Pour rappel, il a été élu député en 2007 sur la liste Espoir ; puis en 2011 en portant les couleurs de Amana dont il était le fondateur, et très récemment maintenant avec les Fcbe. Ce qui signifie que l’homme jouit d’une certaine popularité dans sa circonscription électorale.
Par ailleurs, Nassirou Bako-Arifari avait été désigné par ses pairs pour coordonner l’hétéroclite groupe de députés, le G13 à l’Assemblée nationale au cours de la sixième législature. Et c’est certainement son management dans la gestion des contradictions de ce groupe qui a milité en son positionnement en qualité de Coordonnateur de la Commission politique de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). L’homme a réussi à tenir bon en dotant le Bénin d’une Lépi. On se rappelle que l’opposition s’était mobilisée pour faire échec à la réalisation de la Lepi considérée comme un instrument pour faire le lit à la réélection de Boni Yayi en 2011. « …Lépi Bako bâclée… ». Mais aujourd’hui, soit avec du recul, toute la classe politique est unanime pour reconnaître le travail abattu par Nassirou Bako-Arifari dans la réalisation de la Lépi. Le Bénin doté d’une Lépi, c’est bien à son actif.
En outre, bien que n’étant pas diplomate de carrière, Nassirou Bako-Arifari a séduit plus d’un lors de son passage à la tête du ministère en charge des affaires étrangères.
Au delà de ce parcours atypique, l’honorable Bako reste sur la liste des prétendants celui à même de faire l’unanimité au sein des Fcbe. Il n’a pas de cadavre dans son tiroir. Il ne traine donc pas de dossier. Nassirou bako, c’est également un très grand relationnel. Il reste celui qui est accessible à tous. Très accessible, il garde de bonnes relations avec les autres proches du chef de l’Etat. Sans oublier que c’est bien lui qui incarne le plus la nouvelle vision dans laquelle le chef de file des Fcbe se place désormais.
En effet, Boni Yayi a déclaré récemment que dans le dessein de la conquête du pouvoir d’Etat en avril 2016, il n’est pas exclu que les Fcbe s’ouvrent à d’autres formations politiques. Bien évidemment, si au soir de ces mandats constitutionnels, Boni Yayi qui a souvent joué le va-t-en guerre finit par envisager une telle possibilité, c’est qu’il est conscient que même si le roi sortira de son camp politique, ce ne sera sans la bénédiction d’autres leaders politiques. Il faut alors rivaliser d’imagination pour que le porte étendard des couleurs Fcbe reçoive l’assentiment d’autres formations politiques pour que sans hésitation, elles acceptent d’y jouer leur partition. Le Parti du renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji par exemple qui n’est obsédé que par comment faire pour être du côté du gagnant en 2016 n’exclurait pas la possibilité d’une alliance avec les Fcbe. Seulement, pas pour s’aligner derrière n’importe quel candidat. Boni Yayi doit pouvoir imposer, même si ce sera par le biais des primaires, un candidat qui a les qualités de séduction, chez d’autres leaders, dont Me Adrien Houngbédji. On sait que mathématiquement, les Fcbe et le Prd ensemble peuvent gagner le pouvoir d’Etat. Toutefois, il faut un candidat charismatique. Et parmi les fidèles au président sortant, Nassirou Bako-Arifari parait l’homme de la situation.
Symplice Comlan