Mme Naomie Azaria, ministre en charge de la Microfinance était le vendredi 23 octobre 2015 dans les communes de Kandi et de Malanville. Pour la circonstance, elle était accompagnée de M. Jean Comlan Panti, Directeur général du Fonds national de la microfinance (Fnm). Il était question pour la ministre d’apprécier le niveau global d’exécution des différentes interventions du Fonds national de la microfinance, d’appréhender leurs conditions d’exécution, de recueillir les préoccupations des acteurs en vue de rechercher des approches de solutions et enfin de partager avec ces acteurs les résultats obtenus jusque-là puis voir les ajustements subséquents à faire.
Le Programme de microcrédits aux plus pauvres et les autres interventions du Fnm se portent bien dans le département de l’Alibori. C’est en tout cas le constat fait le vendredi dernier par Mme Naomie Azaria à Kandi et à Malanville.
Spécifiquement pour ce qui est du Programme de microcrédits aux plus pauvres (Mcpp), ce sont en effet 3.472.754.500 F Cfa que le Fnm a injecté dans le département de l’Alibori entre 2009 et fin septembre 2015. Le montant total des crédits déjà décaissés, selon M. Idohou Rafiou, responsable audit interne à la Coopérative de promotion d’épargne et de crédit (bras opérationnel du Fnm dans l’Alibori), est évalué à 3.469.632.000 F Cfa. De ce décaissement, 813.590.000 de F Cfa ont servi à impacter 17.562 femmes dans la commune de Kandi pour un taux moyen de remboursement de 93,57 %. Les femmes de Malanville ne sont pas elles aussi du reste. 495.350.000 F Cfa ont été décaissés à leur profit. Ce montant, a dit M. Idohou Rafiou, a permis d’impacter 11.515 bénéficiaires. Ici, le taux de remboursement des crédits Mcpp est évalué à 91,87 %.
A Kandi comme à Malanville, il n’y a pas que les microcrédits aux plus pauvres qui se portent bien. Il y a aussi les autres interventions du Fnm (Faar, Mtpe, Rcf, le Crédit relais…). En témoignent les statistiques avancées par M. Idohou. « Le taux de remboursement de crédit par les bénéficiaires sur les différentes interventions du Fnm varie à Kandi de 84 % à 98 % alors qu’à Malanville, ce même taux est compris entre 84% et 100 % », a précisé M. Idohou. Et lorsqu’on s’en réfère aux déclarations faites par le Dg/Fnm, plusieurs milliards de F Cfa ont été injectés par le gouvernement pour satisfaire les besoins des bénéficiaires.
Urgence à la pérennisation, priorité au remboursement
C’est à l’unanimité que les femmes de Kandi et de Malanville ont salué le grand effort fait par le Président Boni Yayi en initiant le Programme de microcrédit aux plus pauvres et les autres interventions du Fnm qui, il faut l’avouer, ont considérablement amélioré leurs conditions de vie. « Nous ne devons pas le cacher. Aujourd’hui, grâce au Mcpp, nous arrivons à subvenir aux besoins de nos familles. L’arrivée de la microassurance vie couplée à ce programme nous a beaucoup soulagé. Notre souci aujourd’hui, c’est comment capitaliser tous ces acquis et pérenniser le programme. Notre crainte est que tout ce qui a été fait disparaisse après le départ de Boni Yayi en 2016. Et pour que cela n’arrive pas, nous plaidons pour que des lois soient prises pour pérenniser le Mcpp et les autres interventions du Fnm », a dit Mme Mariam Ibrahim, au nom des femmes bénéficiaires de Kandi. C’est aussi dans le même sens qu’a abondé la représentante des bénéficiaires de Malanville qui a exhorté le Président Boni Yayi à mobiliser davantage encore de Milliards de F Cfa pour satisfaire les nombreuses demandes en attentes ; ceci, à cause des nombreux bienfaits des microcrédits aux plus pauvres.
Toutes ces doléances formulées par les bénéficiaires de Kandi et de Malanville ne sont pas tombées dans des oreilles de sourds. Dans son intervention, le Directeur général du Fnm a remercié le Chef de l’Etat pour avoir eu la lumineuse idée de mettre en place cet important programme qui a permis aujourd’hui de sortir plus d’un million de femmes béninoises de la précarité. Il a aussi salué les efforts que ne cessent de fournir les bénéficiaires. « Pour que ce programme ne meurt pas, il n’y a pas 36.000 solutions », a dit M. Jean C. Panti. La seule solution, selon lui est le remboursement à temps des crédits et le bannissement de certaines mauvaises pratiques. « Si nous ne remboursons pas nos crédits, la pérennité de ce programme sera compromise », a martelé M. Panti qui a appelé les femmes de Kandi et de Malanville à un comportement citoyen en portant leurs différents taux de remboursement à 100 %. Poursuivant ses propos, le Dg/Fnm a appelé aussi à un comportement citoyen des Responsables des systèmes financiers décentralisés qui accompagnent son institution dans la mise en œuvre de ses interventions. « C’est vous qui nous représentez ici. Il faudrait que les agents que vous déployez sur le terrain soient des agents de grande probité parce qu’on ne va pas tolérer qu’ils prennent les fonds et les dilapident pour compromettre les objectifs du gouvernement. Je n’accepterai pas qu’on gruge les femmes. Cela ne participera pas de la pérennisation du programme », a dit M. Panti qui a aussi lancé un appel aux membres du réseau des femmes bénéficiaires des interventions du Fnm qui s’illustrent pas des comportements contraires à la norme. « Il ne sert à rien que les bénéficiaires se battent sous le soleil et la pluie, remettent les ressources de remboursement des crédits et qu’une partie soit détournée par les femmes du réseau. Aucun parent ne nous a appris à voler…Par conséquent, les présidentes de réseau qui vont s’illustrer par ces comportements compromettants pour la pérennisation du programme subiront la rigueur de la loi », a averti M. Panti pour qui, les difficultés que rencontrent les responsables du réseau ne doivent pas justifier le détournement des ressources.
«…Ce que je viens de voir me rassure sur la continuité des interventions du Fnm dans l’Alibori. Les résultats sont assez satisfaisants. Depuis sa création, le Mcpp a impacté 1.300.000 femmes béninoises pour un montant de plus 83 milliards de F Cfa injectés. Nous ne devons pas dormir sur nos lauriers. Notre responsabilité dans la pérennisation de ces interventions est grande, surtout qu’au-delà de nos frontières, cette lumineuse idée du Chef de l’Etat pour faire de l’inclusion financière une réalité et réduire par conséquent la pauvreté fait des émules. Je voudrais exhorter les bénéficiaires à un bon comportement citoyen. Tant que vous n’allez pas rembourser les crédits, on aura du mal à satisfaire les demandes encore en attente et atteindre l’inclusion financière totale qui tient à cœur au Chef de l’Etat et on ne pourra pas non plus pérenniser le programme. Je voudrais donc vous exhorter à porter les taux de remboursement au-delà des 91% et 93% enregistrés. Nous devons atteindre 100 %. Pour ce qui concerne les dispositions législatives à prendre, je m’engage à faire le lobbying qu’il faut auprès du Chef de l’Etat pour qu’une loi soit introduite à l’Assemblée Nationale à cette fin », a dit Mme Naomie Azaria. Que ce soit à Kandi comme à Malanville, les autorités locales ont montré leur attachement au succès des interventions du Fnm.