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Interview de Me Alfred Bocovo : « Ousseni Banao n’a jamais été arrêté au Bénin »
Publié le mercredi 18 septembre 2013   |  Visages du Benin


Ousséni
© Autre presse par DR
Ousséni Banao, homme d’affaires d’origine burkinabé.


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Une rumeur insistance fait état depuis plusieurs années de démêlés judiciaires de l’homme d’affaires d’origine burkinabé, Ousséni Banao. Aux dernières nouvelles il serait dans les liens de la justice au Bénin. Rumeurs que son avocat béninois, Me Alfred Bocovo balaie d’un revers de la main en exhibant une décision de justice datant de 2006 qui condamne justement le journal qui avait fait état de l’interpellation de son client à l’aéroport international de Cotonou. L’entretien qu’il a accepté nous accorder revient dans les détails sur les dessous de cette affaire.

Une rumeur se fait insistante depuis un moment au sujet de l’arrestation d’un de vos clients, M.Ousséni Banao. Qu’en est-il exactement ?

- Je suis très surpris et que je vous avoue que je ne sais pas d’où vient cette rumeur mais je peux vous dire d’emblée que mon client Mr Ousseini Banao n’a jamais été arrêté ni au Bénin ni ailleurs. C’est un homme d’affaires d’origine burkinabé qui a longtemps travaillé en Chine et dans les pays du Golfe et qui a finalement décidé d’investir en Afrique notamment au Bénin. Il jouit pleinement de sa liberté de mouvement. En terme clair, il n’a jamais fait l’objet d’une poursuite pénale.

D’où peut provenir alors ce genre d’information ?

Je connais évidemment très bien ce sujet pour avoir défendu Mr Ousséni Banao devant le tribunal de Cotonou justement dans une affaire de diffamation après la publication d’informations faisant état de son interpellation à l’aéroport international de Cadjèhoun à l’époque. Un procès que mon client a d’ailleurs gagné en 2006. Une condamnation consacrée par le jugement N°3383 Rp-06 du rendu par le tribunal correctionnel de Cotonou à l’encontre du journal qui a publié ces informations diffamatoires et fantaisistes à la suite d’un séjour au Bénin de mon client. Ce dernier était en ce moment-là conseiller spécial du chef de l’Etat ivoirien; le journal avait annoncé son interpellation à l’aéroport de Cadjèhoun dans une affaire dite d’escroquerie. Vous comprenez le désagrément que ce genre de publication peut provoquer chez mon client alors qu’il était juste de passage à Cotonou où il avait entrepris de nombreuses affaires et était déjà reparti du territoire national. Le directeur de publication et le rédacteur de l’article ont été condamnés à des peines de prison pendant que le journal écopait d’une peine de dommages et intérêts à payer à mon client. Vous pouvez vous en rendre compte en consultant le jugement que voici (il exhibe un document authentifié par le cachet de l’administration judiciaire). C’est vrai que ces peines n’ont pu être exécutées à ce jour.

Pour quelles raisons?

La non exécution du jugement depuis 7 ans est un choix personnel de mon client. Bien que rien n’indique que cela ne sera jamais exécuté. Mon client est en effet très attaché à la liberté de presse et je peux même vous dire qu’il nourrit une affection particulière vis-à-vis de la presse béninoise. En 2005 déjà, avec certains de ses partenaires, il avait lancé le partenariat Chine-Afrique et la presse béninoise avait été identifiée comme un axe privilégié de cette dynamique. Un projet d’appui aux organes de presse locaux a même été initié à l’époque et cela a permis des dons de matériels roulants et informatiques à des organisations de professionnels des médias tels que l’Odem, l’Upmb, la maison des médias. Des organes de presse ont également reçu des lots de motos, d’ordinateurs et accessoires. Des conférences-débats ont été tenus dans ce cadre aussi bien à Cotonou, à Bamako qu’à Lomé. Le procès en diffamation contre l’organe de presse béninois a jeté un coup de froid sur la dynamique du fait des dommages causés à mon client. L’article s’est retrouvé sur le net et a été repris par plusieurs autres organes de presse dans d’autres pays de la sous région.

A vous entendre, toute cette rumeur serait fondée sur l’article de ce journal béninois…

Sans aucun doute. C’est la seule fois où il a été question que mon client aurait été arrêté par la police pour escroquerie. Il est un homme d’affaires et vous savez combien la réputation est essentielle dans ce secteur. Mon client a eu à travailler avec de nombreux Béninois sur plusieurs dossiers et il peut arriver des incompréhensions ou des différents entre des partenaires sur une affaire. Mais cela n’a jamais donné lieu à une poursuite pénale au point de lui valoir une condamnation pénale. Bien au contraire, c’est lui qui a obtenu de la justice béninoise la condamnation pénale et civile des détracteurs à travers la condamnation du journal en question. Bien entendu, cet article diffamatoire a alimenté une véritable campagne médiatique jusque sur le net. Plusieurs organes de presse ont relayé cette information erronée

Voulez vous dire que la campagne sur le concept Chine-Afrique de votre client a pris du plomb dans l’aile après ces articles de presse ?

En effet, il y avait beaucoup d’autres destinations qui désiraient bénéficier du concept de partenariat Chine-Afrique surtout de son extension aux médias en particulier. Vous comprenez que mon client ait décidé de prendre du recul notamment vis-à-vis du Bénin après cet épisode malheureux.

Le partenariat dont il s’agissait était en fait une initiative visant à promouvoir des relations d’affaires entre entreprises privées chinoises et africaines notamment béninoises. A l’époque, très peu de Béninois voire d’Africains s’intéressaient au commerce entre opérateurs privés des deux continents. Mais les écrits diffamatoires reconnus par le juge béninois ont freiné l’élan. L’expérience a évidemment continué avec d’autres secteurs d’activité au Bénin comme dans d’autres pays de la sous région.

Dans quels autres secteurs opérait votre client au Bénin ?

Il représentait un groupe financier très influent sur la plate forme de Hong-Kong. En dehors d’échanges d’expérience avec des entreprises privées béninoises et africaines, il a travaillé sur certains autres projets d’envergure nationale et régionale. Savez-vous que son groupe s’était proposé de financer la construction du barrage d’Adjaralla. La convention de financement a bel bien été signée entre le groupe chinois et les gouvernements béninois et togolais. L’ouvrage aurait été déjà mis en service pour le bonheur des deux pays n’eut été les complications qui sont nées à la dernière minute liées aux contingences internes à l’un des pays contractants. La Communauté Electrique du Bénin (CEB) a perdu ce financement qui lui aurait certainement permis de régler les problèmes énergétiques des populations des deux Etats.

Je pourrais vous parlez de la construction de logements sociaux pour les militaires qui a été autorisée en conseil des ministres sous le président Mathieu Kérékou. Ou encore de la mise en valeur du site de la zone franche de Sèmè-Kpodji. Tous ces projets sont en sommeil et peuvent connaitre une actualisation dans les jours à venir.

Que retenir enfin de toute cette histoire ?

Mon client jouit pleinement de sa liberté d’aller et de venir. De toutes les façons s’il avait réellement commis des délits au Bénin, les autorités judiciaires auraient exigé qu’il vienne répondre quel que soit le pays dans lequel il aurait été accueilli. J’aimerais en profiter pour rappeler la responsabilité sociale des médias. Vous voyez vous-mêmes l’impact que peut avoir une publication sur la vie de plusieurs individus parfois à travers le monde entier. Cela fait plus de 7 ans que le procès a lieu et que le journal a été condamné pourtant l’information diffusée continue d’alimenter la rumeur. Ces derniers développements posent visiblement quelques problèmes d’appréciation en effet. Si on avait fait exécuter le jugement peut-être que cela allait faire taire définitivement la rumeur. Mais cela aurait provoqué des tourments pour des journalistes et pour un journal. Il va falloir trouver le juste milieu afin de faire en sorte que tous les protagonistes puissent assumer pleinement le rôle et la responsabilité qui sont les leurs au sein de la société. En définitive, le dernier mot revient à mon client.

Comment entrevoyez-vous la suite alors ?

Je ne saurai vous en dire davantage. Seul mon client a le dernier mot. Mon rôle se limite à l’assister dans ce dossier et éventuellement à le conseiller.

Nous vous remercions, Me Alfred Bocovo

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