Entre frousse et grand suspense, le chef de l'Etat à l'instar de tous les Béninois attendent ce jour le verdict de la Cour d'appel de Paris dans les affaires tentatives d'empoisonnement et de coup d'Etat. A voir les différents rebonds dans ces deux tristement célèbres dossiers et les nouveaux développements qu'ils ont connus ses derniers jours, on peut bien prétendre que la décision de la Cour d'appel de Paris est fortement attendue.
A moins d'une volte-face, les affaires tentatives d'empoisonnement et de coup d'Etat connaitront leur épilogue demain sauf cas de force majeure. Puisqu'en effet, c'est ce jour que prend fin la prolongation du délibéré prononcée par la Cour d'appel de Paris lors de son audience du mercredi 22 mai dernier.
Paris, puis Bruxelles et Genève
Alors que tous les regards n'étaient tournés rien que vers Paris, l'Etat béninois multiplie ses actions dans les scabreux dossiers qui l'opposent à l'Homme d'affaire Patrice Talon. Ainsi, de sources concordantes, deux nouvelles plaintes vont être déposées par l'ancien bâtonnier de Paris et avocat du président Boni Yayi. Me Christian Charrière-Bournazel demande à Bruxelles la poursuite de l'homme d'affaires pour trafic d'influence et tentative d'assassinat, au motif de ce que c'est dans la capitale belge qu'il aurait comploté avec le médecin et la nièce du chef de l'Etat son empoisonnement. A Genève, il se plaint d'un blanchiment car l'argent du deal aurait transité par la Suisse. Toutefois, il convient de se demander si la suite à donner à ces nouvelles plaintes ne dépendra pas de la décision de la Cour d'appel de Paris ce jour.
Péripétie
Des rebondissements, ce n'est point ce qui a manqué dans les affaires tentatives d'empoisonnement et de coup d'Etat. De Cotonou à Paris, ces affaires ont fait parler suffisamment d'elles avec leur lot de surprises. Pour mémoire, après éclatement des deux affaires avec à la clé la demande d'extradition de l'homme d'affaire Patrice Talon et de son supposé complice Oliver Boko, exilés en France, le juge d'instruction du tribunal de première instance de Cotonou a rendu deux ordonnances de non lieu le 17 mai 2013. Alors que Paris qui devrait se prononcer sur l'extradition des mis en cause retenait encore toutes les attentions, la chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris a renvoyé son verdict au 18 septembre réclamant au Bénin des éléments à joindre à son dossier jugé incomplet. On en était là quand le lundi 1er juillet, la Cour d'appel de Cotonou a rendu un arrêt confirmant le non-lieu prononcé en première instance. La décision de ce jour devrait mieux fixer les esprits.
Suspense
A bien y voir, la décision de la Cour d'appel révèle une grande importance tant pour les deux parties engagées dans ce bras de fer qui ne fait que trop durer, que pour l'image de notre pays et celle de son système judiciaire. Mais déjà des observateurs évoquent plusieurs éventualités pour l'audience de ce jour, sans compter que tout dépendra de la réponse du gouvernement béninois de qui étaient attendus des éléments d'appréciations tels le lieu, les preuves, les circonstances… de l'infraction reprochée aux prévenus ; la nature précise des infractions commises par Patrice Talon et Olivier Boko, les peines encourues selon le droit béninois, les délais de prescription de ces mêmes peines, une communication sur l'état d'avancement du projet de révision de la constitution du Bénin et la preuve de la ratification de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
L'Etat béninois a-t-il pu fournir tous les éléments requis pour permettre à la justice française de se prononcer ? Pourra-t-on enfin savoir ce qui s'était passé en juillet dernier ?